Project Mémoire

Charles Starratt Redden

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Charles Redden
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Charles Redden, qui se tient debout devant son camion militaire. "Mon véhicule Jeannie" qui porte le nom de sa femme Jean.
Charles Redden
Photo de l'armée canadienne
Photo de l'armée canadienne
Soldats en train de mobiliser une tour radar en mars 1945.
Photo de l'armée canadienne
Charles Redden
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Cimetière communal de Schaffen en Belgique, où John, le frère de Charles Redden, est enterré.
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Charles Redden et une femme militaire de la RAF qui épluche des pommes de terre à la station radar de la base RAF Stenigot en 1944.
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Charles Redden avec sa femme Jean à Halifax, Nouvelle-Écosse, en 1940.
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j’ai été encerclé par des américains révolver au poing ; et ils m’ont arrêté et mis en prison, avec mon co-chauffeur, et on a passé six jours en prison.
La guerre m’a changé parce que j’ai perdu mon frère. Ça m’a changé. La famille n’a plus jamais été pareille après ça. La vie à la maison avec mon père et ma mère n’a plus jamais été pareille. Quand la guerre a été déclarée, j’ai voulu m’engager parce que mon frère John s’était engagé dans l’armée de l’air et il a été descendu au dessus de Diest en Belgique. Il, évidemment, a été tué là-bas, alors quand c’est arrivé, j’ai décidé d’apporter ma contribution moi aussi. Et c’est pour cette raison que, je suis allé à Halifax et me suis engagé dans l’armée de l’air ; et ils m’ont envoyé au Collège militaire royal à Kingston où j’ai reçu un diplôme en électronique. On m’a refusé dans les équipages à cause de ma mauvaise vue. Ils m’ont suggéré d’aller dans les radars, ce que j’ai fait. Je suis allé dans une école de radar et puis je suis parti outre-mer. Et une fois là-bas, on m’a dit de me présenter devant le Secrétaire de l’armée de l’Air dans le bureau du gouvernement britannique à Londres ; et là-bas, on m’a dit, à cause de mes connaissances, que j’allais être transféré dans la RAF (Royal Air Force) et que je serai sous leur commandement. Donc pendant les quatre ans ou presque que j’ai passés là-bas, j’ai tout le temps travaillé sous les ordres du Secrétaire d’État britannique pour l’armée de l’air et je n’ai jamais servi sous un commandement canadien pendant tout ce temps. Le gouvernement allait se renseigner sur une société qui fabriquait des radars et qui venait de sortir un nouvel équipement. J’évaluais le produit et je rendais compte de ce que je trouvais au gouvernement si c’était un bon système ; et ils en commandaient davantage, et si je disais que ce n’était pas un bon système, ils annulaient leur commande ou alors n’en commandaient aucun. Alors voilà le genre de choses que je faisais et c’était vraiment très intéressant. Il m’est arrivé quelque chose d’intéressant une fois, une chose qui impliquait des américains. J’étais dans une région isolée en Allemagne ; et c’était le Secrétariat d’État qui m’avait envoyé là-bas pour voir si c’était un bon endroit pour construire une tour radar. Donc je suis allé là-bas et sur le chemin de retour, je suis passé par un village. Immédiatement, j’ai été encerclé par des américains révolver au poing ; et ils m’ont arrêté et mis en prison, avec mon co-chauffeur, et on a passé six jours en prison. Finalement, le ministère de la Guerre à Londres a réussi à me faire libérer et le commandant américain s’est excusé. Il a dit que ses hommes avaient pensé que j’étais allemand et que j’étais quelqu’un qui était allé en Allemagne avec un véhicule de la RAF et que les allemands l’avaient capturé ; et qu’ils avaient pris les uniformes sur les gens qui étaient à bord du véhicule et les avait enfilés, et faisaient semblant d’être canadiens et RAF. (rire) Voilà c’était toute l’histoire. Et j’ai dit, bon, il a dit, il a présenté ses excuses en disant qu’ils avaient commis une grosse erreur. Alors je suis parti vite fait et suis retourné en Hollande. Comment j’ai appris que la guerre était terminée ? C’était tout simplement une annonce faite aux officiers de l’unité, disant : c’est fini, vous pouvez rentrer chez vous. Alors ils sont tous partis pour retourner chez eux. C’est à peu près aussi simple que ça. Pas de fête ou quoi que ce soit, on voulait seulement rentrer chez nous. Ce que ça m’a fait ? Délivré, content, je voulais rentrer chez moi. Je n’avais pas vu ma femme depuis quatre ans et, de fait, je n’avais même pas le droit de lui écrire à Halifax. Ils disaient qu’on aurait pu divulguer des secrets d’état, alors on n’avait pas le droit d’écrire. Alors ce qu’il fallait que je fasse c’était de me rendre au ministère de la Guerre à Londres une fois par mois. Ils avaient un livre et dans ce livre il y avait toutes sortes de messages : je t’aime, tu me manques, j’aimerais bien être à la maison et ainsi de suite. Chacun d’entre eux avait un numéro de code. Alors vous deviez écrire tous les numéros de code de ce que vous vouliez dire sur un morceau de papier, le donniez à la greffière, elle s’assurait que vous n’aviez pas ajouté de message dedans et ils envoyaient les numéros par radio dans un bureau à Halifax ; et ils imprimaient le message et le portaient à Jean. C’était le seul moyen que j’avais de communiquer avec elle.