Project Mémoire

Charles Zerowel

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Archives nationales du Canada/No. de nég. PA128790
Archives nationales du Canada/No. de nég. PA128790
Bien que M. Charles Zerowel ne soit pas photographié ici, sa batterie est au fond à gauche à la station de Bernières-sur-Mer, France, 1944. Crédit: Archives Nationales du Canada / Nég. no. PA128790
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Archives nationales du Canada/No de nég. PA190936
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M. Charles Zerowel (à droite) et son commandant, le Lieutenant McIsaac, regarde des cartes pendant qu'ils attendent un avion qui va les transporté de l'autre côté de la Manche, pour l'invasion de la France en juin 1944. Crédit: Archives National du Canada / Nég. no. PA190936
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On s’est hissés sur la plage ; et on ne pouvait aller nulle part parce qu’il y avait un fossé antichar comme on les appelait.

J’avais l’intention de m’enrôler parce que mon frère s’était enrôlé. Il s’est enrôlé avant moi. Alors j’ai décidé de m’enrôler moi aussi, et je suis allé à Winnipeg et me suis enrôlé dans l’armée de terre. Je ne voulais vraiment pas m’enrôler dans d’autres unités parce que je suis allé voir l’armée de l’air en premier et ils m’ont dit que je pourrais être mitrailleur et tout ça. Je leur ai simplement dit, je ne veux pas postuler là, alors j’ai juste pensé que peut-être je retournerais dans l’armée de terre.

Pendant mon entraînement militaire, ce que j’ai fait en premier, ils m’ont envoyé à Vernon (Centre d’entrainement (élémentaire) de l’armée canadienne n°110) en Colombie Britannique, dans un camp militaire là-bas. J’ai passé trois mois là-bas à l’entraînement militaire et c’était en 1941. Et puis après l’entraînement militaire, ils m’ont renvoyé à Brandon (Centre d’entraînement de l’artillerie A4) dans le Manitoba, à l’école d’artillerie. Ils avaient un camp d’artillerie là-bas, alors c’est pour ça que j’avais décidé que je préférais rester dans l’artillerie plutôt que dans l’infanterie.

Et à l’automne de cette année-là, on m’a envoyé en Angleterre. Bon, on n’a pas réussi à savoir où on allait. On était tous en train de défiler un jour et ils ont dit, on va bouger, alors ils nous ont fait monter dans tous leurs véhicules et nous ont emmenés, et ensuite ils nous ont débarqués à cet endroit particulier et on a découvert qu’on était en isolement.

Autrement dit, on n’avait pas le droit d’aller où que ce soit en dehors de cette zone, alors on a pensé, bon, le moment est venu, on était prêts à partir outre-mer. De là, on est allés à Portsmouth à ce moment-là et on nous a fait monter sur notre péniche de débarquement. Et c’est là qu’on est restés jusqu’au jour où on leur a dit de bouger et on est partis. Je pense qu’on est arrivés vers midi ; on a débarqué sur la plage le 6 juin.

On a finalement débarqué. On est arrivés sur la plage, on a atteint la plage et on déchargeait ; autre chose, la major dans mon unité et son signaleur, ils étaient les premiers à descendre de la péniche et malheureusement, on a perdu le major et on ne les a jamais retrouvés. C’était le major de notre unité ce jour-là. On s’est hissés sur la plage ; et on ne pouvait aller nulle part parce qu’il y avait un fossé antichar comme on les appelait. Il y avait un énorme fossé ; il était si profond qu’on n’a pas pu partir de la plage jusqu’à ce que le bulldozer remplisse cette plage pour qu’on puisse traverser, passer de l’autre côté de ce grand fossé antichar qu’ils avaient construit là, les Allemands.

Il y avait beaucoup d’activité parce qu’il y avait tous les bombardements et le bruit, et les détonations, et les détonations ; et c’était simplement pour entrer avec un bulldozer là-bas, qui poussait le sable dans ce grand trou qu’il fallait remplir. Et tout ce qu’on pouvait faire c’était attendre et espérer qu’on allait avoir ce, qu’on pourrait s’en aller de là. Ils nous tiraient dessus de là où ils étaient, vous voyez, de, comment vous appelez ça… Mais on avait de la chance. On avait une grande puissance de tir. On avait les lance-roquettes pour envoyer ce qu’on avait. Ce sont des lance-roquettes où vous avez juste à pousser sur un bouton et il y a une rangée de roquettes qui sort. Et ça servait à pas mal de, bien assez pour qu’ils gardent la tête baissée quand ils se faisaient bombarder.

Et la marine bombardait abondamment elle aussi. Le premier jour, on n’a pas avancé bien loin. On a fait un tout petit bout au-delà de la plage, le premier jour, parce qu’on ne pouvait pas partir à quelque distance le premier jour. Mais on essayait d’aller plus vers le haut en fait, on devait monter jusqu’à Caen, qui est la ville qu’on devait traverser pour partir de là parce qu’on devait monter encore plus haut. On nous avait désignés pour prendre le petit aéroport qu’il y avait là-bas, en dehors de Caen.

Et on a eu beaucoup de problèmes là-bas. On a perdu, sur la plage là-bas, on a perdu beaucoup d’hommes. L’infanterie a perdu beaucoup de gens. Alors on a eu beaucoup de pertes là-bas après qu’on s’en aille de la plage.