Project Mémoire

Christina Chris Harris

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
Christina Harris, 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Christina Harris
Christina Harris
Blason du service des femmes de l'armée de terre appartenant à Christina Harris.
Christina Harris
Christina Harris
Christina Harris
Christina Harris en Écosse, 1944.
Christina Harris
Chrisitina Harris
Chrisitina Harris
Plaques d'Immatriculation et médaille de Christina pour son service dans la section des femmes de l'armée de terre pendant la guerre.
Chrisitina Harris
Christina Harris
Christina Harris
Certificat de remerciement du Premier Ministre britannique pour son service dans la section féminine de l'armée de terre.
Christina Harris
Mais il a fallu que j’apprenne tout ça parce que j’avais grandi dans une grande ville, et je ne connaissais rien au bétail.
Il y avait des hommes qui sont venus et qui cherchaient des jeunes filles pour aller travailler dans les usines de munitions. Et ça c’était, comme je l’ai dit, fin 1939, juste après que la guerre ait commencé. Alors il y a eu tout un tas d’entre nous (à Glasgow) on a toutes atterri aux munitions. Je trempais le fulmicoton dans de l’acide nitrique et j’ai travaillé là pendant quatre ans et demi. Et puis je suis partie dans la Land Army (des femmes) parce que, bon, il leur fallait rassembler en piles beaucoup de munitions ou quoi que ce soit et pour en envoyer une partie en Angleterre et j’ai dit, non, j’en avais assez des munitions. Mais vous deviez faire un travail lié à la guerre parce que c’était indispensable. Alors j’ai fait le tour et je me suis engagée dans la Land Army (une organisation civile britannique qui recrutait des femmes pour remplacer les hommes qui avaient quitté leur travail pour partir au service militaire). Dur labeur, c’est sûr, avec un peu de travail dans les champs mais surtout la traite des vaches. J’avais 30 vaches mais il y avait des machines, ils avaient des machines pour ça, le fermier en avait. Mais il a fallu que j’apprenne tout ça parce que j’avais grandi dans une grande ville, et je ne connaissais rien au bétail. Mais ensuite il a fallu aller travailler dans les champs dans l’interval pour aider avec les produits maraîchers et faire les meules de foin, pour qu’il sèche, vous savez, pour le bétail. Ça a été une sacrée expérience pour une fille de la ville. Mais quand vous êtes jeune, vous pouvez faire face à n’importe quoi je crois. Mais ça m’a bien plu et j’ai rencontré mon mari. Il est arrivé au début de l’année 1940, juste après que la guerre ait commencé, il s’est engagé ici à la fin de 1939. Il était dans la 8ème batterie de l’artillerie. Et il a fait la guerre jusqu’en 1945, il est revenu ici en 1945. C’était dur comme travail mais c’était très bien aussi pour la nourriture. Je veux dire, il y avait beaucoup de nourriture et c’était une chose pour laquelle j’étais très reconnaissante parce on était fortement rationnés. C’était très serré, le rationnement était extrême. Dans ma famille, il y avait trois autres filles, mes tantes, trois filles. J’habitais avec ma tante parce que ma mère était morte à ma naissance. Alors je vivais avec cette tante et elle avait trois filles. Alors on était six au total dans la maison et vous aviez des œufs quand ils pouvaient vous donner des œufs. Une fois on n’a pas eu d’œufs pendant près de trois mois, donc on nous devait une douzaine d’œufs et il y avait neuf qui n’était pas bons. Mais tant pis. Vous ne pouviez pas les rapporter, ils ne reprenaient pas vos œufs. Ma tante les cassaient toujours dans une soucoupe avant de les ajouter à quoique ce soit d’autre et il y en avait neuf sur douze qui étaient pourris. Après trois mois, on n’avait plus jamais eu d’œufs. Alors je ne sais pas combien de temps ça avait pris avant qu’on ait plus d’œufs, vous savez. Le rationnement était très sévère, très serré. Mais ça a été bien de partir dans une ferme parce qu’il y avait des quantités d’œufs et il y avait beaucoup de tout en ce qui concernait la nourriture, alors c’était vraiment agréable de ce côté-là. Mais c’était pénible comme travail.