Project Mémoire

Christine Mabel Moss

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Christine Moss
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Il est finalement rentré à Corwall en Ontario, et je l’ai suivi un mois plus tard. Je ne l’ai jamais regretté une fois mon arrivée ici.

Transcription

En Angleterre, où je suis née, évidemment, il fallait faire quelque chose pendant la Seconde Guerre mondiale à moins d’avoir une profession de réserviste. Je ne voulais pas fabriquer de munitions et je ne voulais pas travailler sur la terre; et je ne voulais vraiment pas intégrer l’armée. Je me suis donc portée volontaire pour le WRNS [Women’s Royal Naval Service].

Environ cinq mois plus tard, on m’a appelée. Et j’ai dû me présenter quelque part à North London. La première chose que j’ai constatée une fois là-bas, c’était que l’heure de la marine est cinq minutes avant l’heure; un gros signe, au grand jour. C’est là qu’on devait recevoir une instruction de base. Comment marcher et d’autres choses. Mais le lendemain matin, ils avaient besoin d’opérateurs de téléscripteur, de télétypistes. Désolant qu’ils m’aient envoyée au Royal Naval College de Greenwich pour une instruction. J’ai fini par travailler à Portsmouth dans un tunnel sous Fort Southwick, sur l’une des collines en face du port. Je suis pour ainsi dire restée là, et j’ai fait des quarts. Il y avait un standard téléphonique. Les indicatifs d’appel transitaient par le standard lorsqu’on vous les acheminait pour que vous réacheminiez le message à son destinataire, quel qu’il soit.

À cette époque, j’étais une très bonne anglicane et cet après-midi en particulier, par coïncidence, j’avais été de service tout l’après-midi et les grandes églises, en Angleterre, ne pouvaient pas être mises en obscurité totale parce qu’elles avaient ces énormes vitraux. Certains de mes amis m’ont dit : « Pourquoi ne viendrais-tu pas travailler avec nous à l’Église méthodiste? » J’ai dit « D’accord », et c’est là que j’ai rencontré mon mari, ce soir-là. Il était Canadien avec les Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders de Cornwall, en Ontario. J’étais donc une épouse de guerre.

Il se trouve que j’étais de service la nuit où ils ont traversé la Manche le jour J et ils nous ont dit, lorsque nous avons commencé le quart de veille, à minuit, qu’il y aurait un débarquement avant notre départ le matin. Et je savais que mon futur mari était dans l’un de ces petits bateaux qui traversaient. Et nous avons été si occupés jusque-là, et cette nuit-là, il n’y avait rien à faire. Tous les plans avaient été faits, et il n’y avait rien d’autre à faire.

Mon mari, avec son régiment était arrivé en Hollande après le jour de la Victoire en Europe et notre mariage était prévu pour le 4 juillet, et il ne pouvait pas sortir de la Hollande. Mais nous nous sommes mariés le lendemain, le cinq, le jour où [le premier ministre britannique Winston] Churchill a été expulsé du pouvoir. Et puis il est revenu au Canada, je pense que c’était probablement un peu après, en fait, il devait être encore là en octobre, j’ai une feuille à ce sujet dans mon album de coupures.

Et il est allé à Cornwall, en Ontario. On lui a demandé de retourner en Angleterre pour suivre une instruction pour faire le travail des hommes, comme disait. C’était du travail communautaire, ce qu’il a fait à peu près toute sa vie. Et nous sommes demeurés là jusqu’en 1947. Il est finalement revenu à Cornwall, en Ontario, et je l’ai suivi un mois plus tard. Je n’ai jamais regardé en arrière une fois arrivé ici. Je voulais y élire domicile. J’ai décidé que je m’établirais ici. Et encore aujourd’hui, si quelqu’un reconnaît mon accent et me dit que suis Anglaise, je réponds non, je suis Canadienne Vous pouvez donc dire que j’aime le Canada et que je n’ai jamais regardé en arrière une fois arrivé ici.