Project Mémoire

Clarence Joseph Arsenault

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Clarence Arseneault, Summerside, Ile du Prince Édouard, le 27 avril 2010.
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Clarence Arsenault
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Clarence Arsenault vers 1943-1944.
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HMCS <em>Meon</em>.
Clarence Arsenault
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Équipage du HMCS Arrowhead.
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Je crois qu’il n’y avait que six ou huit navires et, bon Dieu, quatre d’entre eux venaient de couler dans le port d’Halifax. Ils les faisaient exploser sur place. Et l’on pouvait voir Halifax, la route et toute la circulation.

J’étais dans le groupe de reconnaissance sur le NCSM Meon, une frégate anglaise (auparavant le NSM Meon). Le temps passant, les marins britanniques partaient et les canadiens montaient à bord et finalement on a eu un équipage complet et on est partis en mer.

En fait pour notre premier voyage a eu fait Halifax-Boston, pour faire peindre un bateau canadien aux couleurs canadiennes. On devait aller aux Etats-Unis pour faire peindre le bateau canadien aux couleurs canadiennes. Et à Boston. Ça a été le premier voyage pour Boston et ensuite évidemment, après ça, on a commencé à faire la navette, en escortant des convois et on a passé la majeure partie du temps à escorter les convois au large des côtes françaises, et aussi à attendre le grand jour.

Quand on faisait partie de la marine, le plus gros de nos frayeurs venaient de ce qui se passait sous la mer, ce qu’on a en fait jamais réellement vu. Mais chaque jour ou à peu près, on recevait un avertissement : « Branle-bas de combat, branle-bas de combat ! » Et vous y alliez et vous ne pouviez rien voir du tout parce que c’était très en profondeur. Alors vous ne savez pas.

Mais une fois il y avait des Junker-88 là-haut, qui larguaient des bombes radioguidées sur nous. J’avais vu un convoi quitter Halifax et c’était juste au début de la formation d’un convoi, je crois qu’il y avait six ou huit bateaux et quatre d’entre eux ont tout simplement coulé juste à la sortie du port d’Halifax pour l’amour du ciel. Ils les faisaient exploser juste là à l’époque. Alors vous pouviez voir Halifax, vous pouviez voir le, la chaussée et la circulation.

La seule fois où j’ai vraiment pu penser à mon temps passé dans la marine c’est quand je, oh, quand je regarde une émission ou quelque chose comme ça quand il y a un bateau de la marine. Je pourrais bien m’y intéresser mais ça ne me remue pas trop ou quoi que ce soit. Même si j’ai une certaine tendance à pleurer mais ça va avec. Je ne m’en suis jamais tout à fait remis. Bien sûr, j’ai fait une dépression nerveuse là-bas en Irlande et on m’a envoyé dans un camp de convalescence pendant sept jours retour sur le bateau et retour au Canada et j’ai fini mon service en étant inapte pour la marine.

J’ai toujours mis ça sur le compte de mon âge, quitter la maison à cet âge-là et partir directement outre-mer. Et j’ai simplement craqué, secoué. L’expérience à bord d’un navire ; et comme vous dites, c’était très tendu la plupart du temps, c’était : « Branle-bas de combat, branle-bas de combat » et… Je ne sais pas en tout cas, les nerfs ont lâchés. Mais je suis rentré chez moi et c’était écrit dans mes papiers de réforme, cet homme est tout à fait droit à une pension de guerre et je n’en ai jamais eu pendant quelques vingt quelques années.