Project Mémoire

Claude Paul

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Première photo de M. Paul en uniforme en tant que nouvelle recrue à Stratford, Ontario, octobre 1942.
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Toronto Daily Star
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Claude et Marie Paul à Paris, France, en janvier 1945. L'Inscription au dos de la photo dit "Lune de miel à Paris- Voici une (photo) à mettre dans ta poche Papa - Paris, France, janvier 1945".
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Claude Paul (à droite) et Marie Dalmont (2nde à droite) à Caen, France, en 1944. Il s'agit de la première photo de Claude et Marie ensemble.
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Sergent C.B. Paul dans le Yorshire, Angleterre, en 1943.
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Alors je lui ai parlé un petit peu du Canada... et alors on a papoté un petit peu et j’ai bien accroché avec elle, mais on n’avait pas de temps pour le bavardage. Alors on est partis et je ne pensais pas que j’allais la revoir un jour.
Et puis on finalement débarqué, ensuite on a entendu des gens parler français et ils nous faisaient des signes et ils nous acclamaient, et ils étaient tellement heureux de nous voir arriver. J’avais beaucoup de chance parce que je pouvais communiquer avec eux parce que je parlais un peu français. C’est là que j’ai rencontré ma femme et je l’ai vu seulement deux heures environ, et elle était surtout intéressée par mon uniforme et les insignes sur mon uniforme, qui montraient le Canada et mon unité. Alors je lui ai parlé un petit peu du Canada et tout le monde veut en savoir un peu sur les chutes du Niagara ; et alors on a papoté un petit peu et j’ai bien accroché avec elle, mais on n’avait pas de temps pour le bavardage. Alors on est partis et je ne pensais pas que j’allais la revoir un jour. Je lui ai dit que quand la guerre serait terminée, et si je m’en sortais vivant, je lui écrirais pour lui en raconter un peu plus au sujet du Canada, peut-être quelques photos et autres. Elle m’a donné un morceau de papier et écrit mon adresse au Canada, qui était à Toronto à cette époque. Elle a écrit ça sur le bout de papier ; et j’ai pris son adresse et l’ai écrite sur une enveloppe que j’avais reçue quelques jours plus tôt de chez moi. J’ai écrit sur le dos d’une enveloppe parce que je n’avais pas de papier à portée de main pour écrire son adresse dessus. Alors, en tout cas, quelques jours après qu’on soit partis, j’ai été blessé, atteint sur un poteau téléphonique par un avion ennemi ou quelque chose, et un morceau de verre s’est enfoncé dans mon crâne quand j’étais en haut du poteau. J’ai atterri sur le dos sur les rails e chemin de fer, et j’étais inconscient. Des soldats anglais m’ont trouvé, m’ont amené du poste de secours à un hôpital militaire britannique. Ils retournaient sur le front avec en ambulance, et pendant le voyage, la jeep a chauffé. Elle avait besoin d’eau. Ils se sont arrêtés près d’une petite ferme pour prendre un peu d’eau pour la jeep. C’était dans cette ferme qu’on s’était rencontrés cette fille et moi, et je lui avais donné mon adresse, elle habitait là. C’était juste une toute petite maison ; et quand ils se sont arrêtés au, ils avaient un grand puits devant leur maison sur l’herbe là-bas, ma femme a regardé par la fenêtre et elle a vu ces gars dans l’eau avec la jeep avec des seaux et tout. Et elle a remarqué que leurs uniformes avaient le même genre de marquages que j’avais sur le mien. Alors elle a pensé, et bien peut-être que, qu’ils me connaissaient, en voyant qu’ils portaient le même genre d’uniformes. Alors elle a attrapé ce morceau de papier sur lequel j’avais écrit mon adresse à Toronto et est sortie pour les voir, et leur a montré ce morceau de papier. Elle ne parlait pas du tout anglais et, bien sûr, ces gars-là, leur connaissance du français était vraiment très limitée. Alors quand ils ont vu mon nom écrit sur ce morceau de papier, ils ont tout de suite reconnu mon nom, et lui ont fait comprendre que j’étais à l’hôpital. Alors elle est partie de chez elle et a essayé de me trouver dans ces hôpitaux ; et elle pensait que je me trouvais dans l’hôpital canadien, mais ce n’était pas le cas. Elle est finalement arrivée au bout de la rangée d’hôpitaux, et c’était l’hôpital britannique. Ils ont découvert que j’étais là, mais le garde ne voulait pas la laisser entrer. Un des gardes s’est montré compatissant et l’a fait rentrer discrètement. Ils ont défaits quelques tentures de la salle commune où j’étais. Et elle s’est faufilée par en dessous et a trouvé le lit dans lequel je me trouvais, et elle m’a fait un énorme baiser. Les gars dans la salle ont tous braillé, eh toi vieille canaille, lève-toi, parce qu’elle était drôlement jolie.