Project Mémoire

David Masterton Dave Dickson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

David M. Dickson
David M. Dickson
Article d'un journal allemand concernant David Dickson et la bataille de Bienen en 1945, en Allemagne. 1er mai 2007.
David M. Dickson
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David Dickson, au entre, à Courseulles-sur-Mer, France, le 6 juin 2009.
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Plaque en allemand dédiée à la mémoire des soldats canadiens, britanniques et allemands qui ont été tués dans le combat de Bienen, Allemagne, le 25 mars 1945. Dédicacé par <em>The North Nova Scotia Highlanders</em> en 2000.
David M. Dickson
« Et le type a dit, bon, il a peut-être été blessé, mais il n’a pas été mortellement blessé parce qu’il était ici à la réunion la semaine dernière. »
Je crois que je dois avoir été l’un des derniers à avoir une permission qui était arrivé en Angleterre, ou en France, le jour J, mais finalement mon tour est arrivé et je suis parti pour 10 jours, je crois que c’était, en Angleterre. Quand je suis rentré, juste après la mi mars ou le 20 mars, quelque chose comme ça, 1945 en Allemagne, j’ai été transféré dans une autre compagnie, la compagnie D des North Novies (North Nova Scotia Highlanders) et on s’est embarqués deux jours plus tard dans l’opération de la traversée du Rhin, et on était, la 9ème brigade a été mise sous le commandement de la 51ème division ; et aussi une partie du 30ème corps britannique sous les ordres du Général Sir Brian Horrocks. On nous a donné pour mission d’avancer à travers la 51ème division Highland sur la rive droite du Rhin, sortant de la tête de pont et d’avancer en direction d’Emmerich sur le Rhin et puis retour en Hollande par la suite. Mais le 51ème division britannique, les 7ème Argyll et Sutherland Highlanders en particulier, ont rencontré des problèmes dans la petite ville de Bienen, BIENEN, en Allemagne. Et les North Novies ont été désignés comme étant la force qui irait tenter de prendre la ville de Bienen. Et c’était le 25 mars 1945. On avait traversé le jour précédent, le 24 mars. Dans la soirée du 23 mars, les premières troupes y étaient allées. Les premières troupes et commandos britanniques étaient allés là-bas. Un des bombardements les plus importants, bombardements d’artillerie se sont produit depuis la rive gauche du Rhin, bien sûr, pendant cette opération de la traversée du Rhin. Je crois que ça dépassait même ceux du jour J et ceux à d’autres étapes de la guerre ; et aussi, les débarquements aéroportés les plus loin à l’intérieur de l’Allemagne ou quelques kilomètres plus à l’intérieur des terres en Allemagne, a dépassé tous les débarquements aéroportés précédents pendant la guerre. Mais nous, ma compagnie, la compagnie D, avait reçu pour mission de suivre le long d’une chaussée sur le côté ouest de Bienen, et d’entrer dans la ville. Malheureusement, Bienen était vigoureusement défendue par un nombre important de mitrailleuses et on a souffert de grosses pertes là-bas. Il y a eu je crois 18 personnes de ma compagnie qui ont été tuées. Il y a eu 40 tués dans le North Nova Scotia Highlanders cet après-midi là, c’était un dimanche après-midi, le dimanche des rameaux en 1945. J’ai été blessé pendant que je traversais la chaussée, en essayant de pénétrer dans les bâtiments de la ville. Une balle m’a traversé le corps qui est entré par le côté droit et est ressortie au milieu de mon dos, et elle est passée à travers mon poumon, foie, et reins et le rein, un des reins qu’elle a fait sortir. La balle m’a brisé plusieurs côtes et est passée à travers mon diaphragme, et ainsi de suite. J’ai eu beaucoup de chance de m’en sortir car je suis tombé sur le haut de la chaussée… ma femme avait l’habitude de m’envoyer d’Angleterre du tabac pour la pipe John Cotton et je n’arrivais jamais à garder une blague à tabac. Je gardais toujours la boite en fer à l’intérieur de la vareuse de mon uniforme de combat. Quand on m’a sorti de la chaussée finalement, après qu’un de mes sergents ait été tué presque au dessus de moi par un obus de mortier. J’ai été sorti de la chaussée par un autre caporal des transmissions de l’artillerie, un gars du nom de Bob Muir. Et il, quand il a enlevé ma veste, la boite de tabac est tombée et il a dit, mon Dieu, regarde. Il a dit, la balle est passée juste à travers la boite. Alors comme la balle avait loupé ma colonne vertébrale à un centimètre et demi près quand elle est ressortie dans mon dos et m’a fait un gros trou, j’ai toujours eu l’impression que peut-être cette boite de tabac m’avait sauvé du risque d’être handicapé à vie. Ou bien d’être mort pour le restant de mes jours, je suppose. Mais, quoiqu’il en soit, j’ai été évacué et j’ai eu la chance de vivre. Muir soit dit en passant m’avait confié à deux North Novies qui étaient blessés l’un à la main et l’autre au bras ; et ils m’avaient traîné en arrière sur deux cents mètres jusqu’au poste de secours régimentaire. Muir, environ quatre ans plus tard, servait dans l’armée de métier canadienne. Il était là-bas à Shilo dans le Manitoba et il a demandé à l’un des autres gars, un sergent du North Novies, comment ça s’est fini avec le major, il ne connaissait même pas mon nom, mais il a dit, comment il s’en est sorti le major ce jour-là ? L’autre gars a répondu, il ne s’en est pas sorti. Je pense que le médecin militaire à l’époque lui avait dit que je n’avais pratiquement aucune chance de m’en sortir vivant. Il a passé les 50 années suivantes à croire que j’étais mort, mais finalement a appris là-bas à, en passant par Amherst en Nouvelle-Écosse un jour, il parlait avec le gars du North Novies au musée du North Novies là-bas. Muir a mentionné qu’il était avec le major Dickson quand il avait été mortellement blessé à Bienen pendant la guerre ; et le gars lui a dit, et bien, il a peut-être bien été blessé, mais pas mortellement parce qu’il était ici à la réunion la semaine dernière. Et alors Muir a pris contact avec moi après ça et c’était en 1998, ce qui faisait presque cinquante ans, bon, 53 ans après l’événement. Il a pris contact avec moi. Il m’a écrit, et s’est présenté et on s’est retrouvés après ça pour l’observation du jour J ici à Fredericton cette année-là. Je l’ai revu en Ontario. Il vivait à Smith Falls en Ontario. C’était tout à fait incroyable en fait et il avait lui-même débarqué le jour J et il avait servi comme signaleur de l’artillerie dans les Novies. Mais il avait participé à de nombreuses batailles et il avait l’impression que Bienen était l’une des batailles les plus difficiles auxquelles il ait participé pendant toute la campagne du Nord-Ouest de l’Europe. Il est mort malheureusement un an à peu près après ça. Il a eu le cancer et il est mort. Je suis toujours en contact avec sa femme à Smith Falls.