Project Mémoire

Della Sprague

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Della Sprague, 1946.
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Photo d'un entrainement de base en 1943. Della est la 3ème à droite dans le rang du haut.
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Unité de Della marchant en 1944. Della est à droite de la colonne, au second rang.
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Statuette d'une Canadienne CWAC.
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Un emblême de CWAC de Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec, 1944.
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Transcription

Nous avons ouvert la voie aux femmes. Elles savaient qu’elles n’avaient pas vraiment besoin de rester à la maison tout le temps et de se limiter à ces corvées. Eh bien, j’avais terminé l’école secondaire et l’école de commerce, et je travaillais à Moncton. Je trouvais la vie très plate, et j’avais une amie, une amie proche, qui était dans l’armée. Et j’ai décidé, à cause d’elle, de m’engager. Et quand j’ai décidé de m’engager, j’avais une bonne amie qui travaillait aussi avec moi et nous nous sommes engagées ensemble.

Ma formation a été une formation sur le terrain. On m’a donc simplement donnée… les « Part Two Orders » [le registre de la solde et des indemnités d’un soldat] affectaient toujours la solde des gens. J’avais donc un registre, et tout ce qui avait trait à la solde de tel homme, je le reportais sur son registre de solde, son compte de solde, et sur le compte de solde double. Au début, je ne savais pas pourquoi je le faisais, mais j’ai appris ce qu’il fallait faire. Puis j’ai commencé à comprendre le processus et j’ai adoré ça.

J’aimais aller avec l’agent payeur le jour de la paie. On payait en liquide. Je prenais la liste nominative avec le montant de la paie qui était due, il s’asseyait en face de moi comme vous maintenant; le défilé commençait. Quand chaque personne se présentait, elle faisait un salut. Je disais à l’agent payeur le montant de la solde à laquelle elle avait le droit. Il comptait l’argent et le remettait. La personne refaisait un salut, puis faisait demi-tour et sortait de la file.

L’agent payeur portait toujours une arme à feu. Nous nous déplacions en taxi. Et c’était un bon jour, toujours un bon jour, le jour de la paie. Il y avait deux défilés séparés, un pour les sous-officiers et un pour les autres grades, les soldats. Il y avait une pause de cinq minutes entre les deux. Presque tout le monde fumait à l’époque, alors vous aviez le temps de fumer une cigarette.

Je le faisais pour les troupes qui partaient, je travaillais jusqu’à onze heures du soir s’il y avait un enrôlement qui partait à l’étranger. Parce que les documents de paie devaient partir avec l’enrôlement. C’était très mauvais pour le moral si les documents de paie se perdaient. Je travaillais donc à n’importe quelle heure pour m’assurer que tout était prêt pour l’enrôlement.

Je pense beaucoup au fait que nous étions payées au début aux trois quarts de la paie d’un homme et que nous avons fini par obtenir les quatre cinquièmes. Travailler à côté d’un homme qui était plus gradé, en faisant le même travail, un grade et un salaire plus hauts. Et je pouvais avoir plus de comptes, en fait, c’était le cas. Mais, j’étais toujours moins payée qu’un homme. Nous n’étions donc pas à égalité.