Project Mémoire

Derek Pite

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Derek G. Pite
Derek G. Pite
Pages du livret "Battledress Ballads" ("ballades des uniformes de combat"), écrit par les membres de la 3ème division d'infanterie canadienne. Il a été présenté à Derek G. Pite par la femme de Jack Raycraft, Edna Raycraft. Edna était vétéran de l'Armée de l'Air Canadienne (Royal Canadienne Air Force).
Derek G. Pite
Derek G. Pite
Derek G. Pite
Photo prise par le<em> Paris Star</em> des fusiliers Dufferin et Haldimand, défilant en bas de la rue principale de Paris, Ontario, le 30 mai 1941. Derek venait d'être transféré de l'infanterie à la section d'Intelligence et il est dans le petit groupe à la tête du défilé sur la photo.
Derek G. Pite
Derek G. Pite
Derek G. Pite
Portrait de Derek G. Pite, prise au début de 1940 à Brantford, Ontario, en uniforme complet après six mois dans l'Armée. Cette photo a été présentée aux parents de Derek pour qu'il puisse l'afficher dans leur maison pendant qu'il était absent.
Derek G. Pite
Nous avons consacré plusieurs jours à déterminer qui étaient ces prisonniers afin de séparer les soldats SS, qui étaient plus robustes et avaient une attitude plus brutale que les simples soldats.
J’étais dans la section du renseignement depuis 1941. Chaque unité, en particulier dans un bataillon d’infanterie, avait une section du renseignement. Et j’avais fait une demande pour aller dans la section de renseignement et pour faire ce travail, j’avais dû apprendre à rouler en moto et lire des cartes et dessiner des cartes et ce genre de choses. Alors quand l’occasion s’est présentée à moi de rejoindre, d’aller dans le Corps du renseignement, qui était le Corps du renseignement de l’armée, j’ai sauté sur l’occasion et c’est là que je suis allé. Au Collège militaire de Kingston (Ontario), on avait des officiers anglais pour nous former ainsi que des officiers canadiens qui nous assurés notre formation dans le Corps du renseignement au Collège royal militaire. En fait, il y avait un homme qui avait été dans l’armée allemande et je ne suis pas trop sûr de la manière dont il était arrivé de notre côté mais c’était notre instructeur à Kingston, au Collège militaire. Et je me suis rendu outre-mer la première semaine du mois de décembre 1942. Il y avait un officier, un de ces officiers, un canadien français, dont le nom famille était Corbeil, Maurice Corbeil je crois, son père était propriétaire du journal le North Bay Nugget et c’était un de nos instructeurs et pendant les weekends – je ne suis pas sûr si c’était tous les weekends – mais le weekend, il allait en France en avion, et ce qu’ils faisaient c’était des tests du sol et ils rapportaient des échantillons du sol et des trucs comme ça en Angleterre pour éviter de refaire les mêmes erreurs qu’à Dieppe où les chars n’avaient pas pu grimper sur la plage à cause des rochers, pour faire que ça n’arrive pas en Normandie. Ils devaient débarquer sur du sable compact et c’est ce qui s’est réellement passé en fait. Pendant plusieurs jours, on s’est concentrés sur les prisonniers, pour être sûrs de savoir à qui ils appartenaient, pour les séparer, séparer les SS qui étaient les très forts ; ils étaient assez brutaux, des soldats ordinaires. Et ils les rassemblaient et les envoyaient, certains en Angleterre et d’autres jusqu’en Amérique du Nord. Vous n’aviez pas tellement affaire aux soldats allemands. C’était en général toujours les officiers. C’était en général les officiers auxquels vous aviez affaire. Les soldats franchement, je dirais qu’un bon pourcentage des soldats allemands en fait, vous ne pouviez pas vous charger d’eux. La plupart ne comprenaient pas, et on avait des interprètes qui parlaient allemand et tout ça et malgré ça ils n’arrivaient pas à faire comprendre quoi que ce soit aux soldats. Alors la plupart des soldats de base, après avoir été capturés, très rapidement, ils étaient relâchés pour rentrer chez eux. Dans la nuit du 4 mai 1945, je dormais sur la rive sud du canal de Oldenbourg (Allemagne) quand l’ordre est arrivé disant qu’à huit heures le lendemain matin, tout le monde devrait cesser le feu et la guerre serait terminée. Bon, on savait que ça allait arriver ; on nous avait dit la nuit précédente qu’on allait nous dire de cesser le feu, ce qui voulait dire que si jamais on envisageait de tirer, ce n’était pas ce qui était voulu. Et à 8 heures du matin le 5 mai 1945, la guerre était finie. (Officiellement l’Allemagne a capitulé le 7 mai 1945) Une certaine catégorie d’allemands était des nazis. Et ces gens-là, quand on les a trouvés, on les a mis en prison. On les a arrêtés et on les a mis en prison. Mais en fait, un pourcentage important d’allemands n’a jamais appartenu au parti nazi. Mais ceci étant dit, les allemands, parce qu’ils étaient allemands et qu’il y avait la guerre alors bien sûr, ils voulaient gagner la guerre, mais ils n’ont jamais été des nazis. Et ça a été une partie de notre travail pendant les quelques mois qui ont suivi le 5 mai, le travail c’était de les faire redémarrer en quelque sorte, réapprendre à vivre sans ces nazis qui arpentaient constamment les rues de leur village ou quelque chose de cette nature. Non, on rassemblait les gens et on les interrogeait et on plaçait des gens comme conseillers des gens comme des conseillers municipaux, des instituteurs et des gens comme ça, on a fait en sorte qu’ils prennent en charge les écoles et qu’ils rouvrent les écoles et ce genre de choses, on a fait ça pendant plusieurs mois. Je pense que mon expérience et la formation que j’ai reçue dans l’armée et l’expérience que j’avais dans la vie, avec mon père qui était un ancien combattant, et ce genre de choses, je n’ai pas vraiment eu de problèmes pour me réadapter. Non, je suis rentré et je n’ai jamais dit quoi que ce soit sur la dette du pays à mon égard. Et je me suis réaccoutumé très rapidement.