Project Mémoire

Don Birdsell

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Réunion de l’équipage du HMCS <i>Trois Rivieres </i>(Navire de Sa Majesté) à Winnipeg, Manitoba en 1990.
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Ruth Birdsell (née Stengel), l’épouse de Don Birdsell, Circa, 1943-1945
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L’équipage du HMCS <i>Trois Rivieres </i>(Navire de Sa Majesté) un dragueur de mines en 1945. Don Birdsell, chauffeur de 1<sup>è</sup><sup>re</sup> classe est au milieu de la photo juste à gauche du canon, au niveau de la marque en x.
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Don Birdsell, chauffeur de 1<sup>è</sup><sup>re</sup> classe, Marine Royale Canadienne, vers 1944.
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L'Institut Historica-Dominion
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Don Birdsell à Chilliwack, Colombie-Britannique, le 19 octobre 2010.
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Je me souviens de la nuit précédente, après qu’on m’ait informé que j’allais être affecté sur le Trois Rivières, quelqu’un à la caserne m’a dit que c’était un navire français. Et j’ai dit, mon Dieu, pourquoi est-ce que je vais aller sur ce bateau, je ne parle français.
De la base (NCSM) Cornwallis, après ma formation de chauffeur, j’ai été détaché à Halifax dans ce qu’ils appelaient contrôle des avaries et réparations là-bas pour, oh, je ne me souviens pas combien de temps j’y suis resté. Mais ensuite j’ai été affecté à bord d’un navire appelé le NCSM Trois Rivières (un dragueur de mines et vaisseau d’escorte). Je me souviens de la nuit précédente, après qu’on m’ait informé que j’allais être affecté sur le Trois Rivières, quelqu’un à la caserne m’a dit que c’était un navire français. Et j’ai dit, mon Dieu, pourquoi est-ce que je vais aller sur ce bateau, je ne parle français. Mais, en tout cas, je me suis présenté le lendemain matin et il y avait quatre chauffeurs qui se sont présentés le lendemain matin. Et ce n’était pas du tout un navire où on parlait français. Il avait seulement un nom français, Trois Rivières. Et je me suis installé. Tout ce que j’avais, c’était mon hamac et mon sac de marin avec tout ce que je possédais à l’intérieur. Le lendemain matin après qu’on ait tout remis en ordre, l’officier mécanicien est descendu dans notre mess, le mess des chauffeurs, il dit, quelqu’un avec une expérience dans le secrétariat ? Et personne n’a ouvert la bouche. J’ai dit, la seule expérience à mon actif, j’ai été chronométreur dans la société de construction Brenland. Il dit, c’est exactement ce que je recherche. Et il a dit, viens avec moi. Et à partir de là, pendant les dix-huit mois qui ont suivi ou à peu près, j’étais ce qu’ils appelaient le rédacteur du chef mécanicien. Je travaillais dans son bureau, qui était au milieu du navire, milieu inférieur, l’endroit où il dormait, sa cabine et tout. Et c’était mon travail de commander tout l’approvisionnement en son nom pour faire tourner le navire. Et le moment où j’étais le plus affairé c’était quand on entrait au port, quelque qu’il soit, en particulier à Halifax, organiser le ravitaillement, commander tout l’approvisionnement qu’il fallait. Je me souviens de la première fois où je suis allé d’Halifax à Saint John, j’ai écrit à ma mère et lui ai dit, tu ne peux pas imaginer la taille de ces vagues (parce que la seule fois où j’avais été sur l’eau c’était au lac Erie, sur un remorqueur de pêche). Et j’ai dit, à un moment donné tu es en haut de la vague, et tu peux voir au loin sur plusieurs milles, l’instant d’après, tout ce que tu vois c’est de l’eau. On avait tous les chauffeurs dans notre mess et, si je me souviens bien, je crois qu’il y en avait neuf ou dix. Les deux cuisiniers étaient dans notre mess, deux stewards officiers, et ce qu’ils appellent l’adjoint médical de l’infirmerie. Et ils étaient tous logés dans ce mess-là. Alors on était plutôt à l’étroit. En particulier quand on accrochait nos hamacs là en bas. Et ce dont je me souviens très bien c’est qu’on accrochait nos hamacs tête bêche, et mes pieds faisaient face à l’arrière du bateau, mais le gars à côté de moi, ses pieds faisaient face à l’avant du bateau. Alors on dormait tout le temps avec les pieds de quelqu’un dans la figure. Et ça donnait la nausée par moments, vous pensez bien. C’était très intéressant quand on prenait notre nourriture de la cuisine qui descendait sur des plateaux, de grands plateaux profonds et puis on devait partager les uns avec les autres. On avait chacun un casier. Il faisait environ, je ne sais pas dans les un mètre carré et un mètre de hauteur. Il était contre la cloison. Chaque membre avait son propre casier, et c’est là-dedans que vous gardiez vos affaires personnelles. J’ai été en patrouille pendant un certain temps au large du Labrador, et j’ai fait un peu d’escorte jusqu’en Islande et retour. La plupart du temps, on était juste en mission d’escorte ou en patrouille le long de la côte, et du convoi en haute mer. On devait partir en mer une fois et, je m’en souviens d’une fois, c’était quand le câble transatlantique, quelque chose allait de travers avec lui et on a escorté un bateau jusque là-bas, ils ont fait remonter le câble depuis le fond et ils l’ont réparé. Et je crois qu’on a passé sept ou hui jours par là-bas pour ça. Le navire a reçu une citation. Ils ont gagné ces honneurs de guerre parce qu’ils avaient essayé de se débarrasser de tous les sous-marins dans le Saint Laurent avant l’arrivée d’un grand convoi. C’était un convoi qui avait été formé juste au sud d’Halifax. Il était composé de 125 navires. Ce convoi faisait 10 milles de long et deux de large. Et on a fait une patrouille du côté de ce convoi deux jours avant qu’ils partent en fait. Il y avait un certain attachement qui se développait entre une personne et son bateau, vous savez. C’était notre maison vraiment.