Project Mémoire

Don Campbell

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Don Campbell à bord d’un navire. M. Campbell a servi dans la Marine. Il accompagnait les convois lors des traversées de l’Atlantique.
Un compagnon de bord de M. Campbell dans le nid-de-pie du navire
La proue et le pont du navire.
Photo prise à partir de la poupe du navire d’une grenade qui explose. 1944 ou 1945.
Le compagnon de bord de M. Campbell avait un chien du nom de "Blackie". Les matelots n’étaient pas censés avoir des animaux de compagnie à bord.
Un fait cocasse ; dans la Marine, le jour de Noël, c’est la tradition de nommer le plus jeune à bord, capitaine d’un jour. Étant le plus jeune, j’ai eu l’honneur d’être capitaine d’un jour.
Je suis né à Régina et je suis allé à Saskatoon pour ma première année à l’université. J’étais dans la Réserve, dans la division universitaire d’instruction navale. Je n’ai pas poursuivi mes études. Je voulais servir à plein temps. J’avais à peine dix-huit ans. Après un entraînement à la base Unicorn de Saskatoon, nous sommes partis en train à destination des bases de Cornwallis et puis de Stadacona en Nouvelle-Écosse. J’ai reçu une formation de torpilleur ce qui était un peu comique parce que nous n’avions pas beaucoup de torpilles. Nous nous occupions plutôt de grenades sous-marines. Aujourd’hui, je dois utiliser des bouche-oreilles à cause de ce travail. J’aurais m’en procurer plus tôt. Je suis allé à bord du navire Brandon. Il était en cale sèche à Liverpool, Nouvelle-Écosse, pour des réparations – chaudière, moteur et tout le reste. Une fois réparé, nous nous sommes rendus aux Bermudes. À ce moment-là de la guerre, c’était la destination pour l’entraînement et les exercices pour les recrues et les navires canadiens. Un fait cocasse ; dans la Marine, le jour de Noël, c’est la tradition de nommer le plus jeune à bord capitaine d’un jour. Étant le plus jeune, j’ai eu l’honneur d’être capitaine d’un jour. Aux Bermudes, nous avons utilisé un sous-marin italien lors d’exercices…nous ne devions pas l’attaquer mais bien le suivre dans l’eau. Alors, j’ai pu voir l’intérieur d’un sous-marin italien. Et, je vous dirais que je suis bien content de ne pas avoir eu à servir à bord d’un de ces sous-marins. En remontant, j’ai eu une infection à la jambe alors on m’a sorti de là et on m’a envoyé à l’hôpital de St. John’s à Terre-Neuve. Lorsque j’en suis sorti, le navire était parti. À ce moment de la guerre, le recrutement était à la baisse, il y avait déjà assez d’hommes. Mais, j’ai été chanceux et je suis arrivé juste à temps. Je suis allé à bord de la corvette britannique, Fennel. J’ai fait l’aller-retour entre Terre-Neuve et Londonderry en Irlande. Et, Dieu merci, je suis ressorti à bord de la frégate Eastview, du nom d’une banlieue d’Ottawa. J’ai fait deux allers-retours à Liverpool. À la fin de la guerre en Europe, nous avons accompagné un convoi de navires. Nous avons dû attendre une journée parce que presque tous les matelots de la Marine marchande britannique étaient enivrés suite aux célébrations de la fin de la guerre. En autant que ça me touche, la guerre est une chose épouvantable. Il n’y a pas de gloire, pas de prestige. La guerre a fait que nous avons pris de la maturité, surtout les plus jeunes d’entre nous. Après la guerre, je me sentais comme un frère non seulement pour les gars de la Marine et pour les gars des autres services aussi, l’Armée et l’Aviation.