Project Mémoire

Don Duke

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Don Duke figure parmi les 90 membres de la Gendarmerie Royale du Canada a avoir effectué l'entraînement de la Prévôté militaire en prévision d'un déploiement en Corée. Cependant, le conflit s'acheva avant qu'il ne put être effectivement déployé outre-mer.
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Des membres de la Gendarmerie Royale du Canada de l'île de Vancouver (C.B.). De gauche à droite: Don M. Duke, Ken G. Mills and Bruce MacMillan, tous vêtus de l'uniforme de type "Bush" et posant devant les casernes à l'École d'entraînement de la Prévôté militaire canadienne. Camp Borden (ON), septembre 1952.
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Don Duke. Camp Borden (ON), septembre 1952.
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Robert M. Crookshank dans l'attente de l'inspection et habille de la tenue de combat. Camp Borden (ON), septembre 1952.
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Et ils (la police militaire) se montraient très fiers de leur apparence qu’ils soignaient en permanence (...), même dans les pires conditions qui soient avec la poussière, la fumée, sous la pluie et tout le reste.
La GRC (Gendarmerie royale du Canada) avait des liens avec le Corps de la prévôté (Corps de police militaire de l’armée canadienne) et quand je suivais ma formation de recrue, on avait des instructeurs pour l’entraînement physique et les manœuvres à pied et les matières théoriques et ainsi de suite, et à cette époque, ce n’était pas très longtemps après la Deuxième Guerre mondiale, certains de nos instructeurs étaient des membres du Corps de la prévôté. Ce qui veut dire qu’ils appartenaient à l’armée, nos instructeurs d’entraînement physique, instructeurs de manœuvres à pied, instructeurs de tir, même les instructeurs de conduite étaient des membres détachés du Corps de la prévôté pour s’occuper de l’entraînement de la GRC, à Regina et aussi à Ottawa. Alors c’était un peu comme une association entre les deux. Or, pour en revenir à votre question, j’ai servi dans un détachement en Colombie Britannique après avoir été affecté ici en 1950 et la guerre de Corée avait commencé (en juin 1950). Mais en 1952, j’étais dans le nord dans une petite ville appelée Port Allison, tout en haut de l’île de Vancouver il y avait un gendarme là-haut et on a appris que notre quartier général d’Ottawa cherchait des volontaires pour servir en Corée dans le Corps canadien de la prévôté parce qu’ils manquaient de personnel là-bas à ce moment-là. Alors avec trois autres membres de la GRC de l’île de Vancouver, on s’est portés volontaires pour suivre l’entraînement dans le Corps de la prévôté et en septembre 1952, on est partis à Camp Borden (Ontario) pour une formation d’un mois. On est allés là-bas en train, et on logeait à la caserne là-bas, on nous a donnés des uniformes de l’armée, des bérets et tout le tralala et l’uniforme de combat, la tunique. Et l’insigne pour l’écusson de notre casquette, on ne portait pas l’écusson du Corps de la prévôté, on a prit le nôtre, celui de la GRC, qu’on portait sur nos bérets. Donc à Camp Borden, on a eu quatre semaines d’entraînement. La première semaine, on logeait à la caserne là-bas dans la partie réservée au Corps de la prévôté. Et pendant ce mois, on a eu une semaine de cours sur l’organisation de l’armée et ainsi de suite. On en a eu une autre sur le maniement des armes, les différentes sortes d’armes que l’armée utilisait. Et la troisième semaine c’était les manœuvres, des manœuvres sur le terrain de jour comme de nuit. Et la quatrième semaine entraînement en moto. Parce que dans la prévôté on jouait beaucoup le rôle d’estafettes et elle se devait d’être très mobile pour remplir sa tâche outre-mer. Alors on a eu une semaine d’entraînement à moto là-bas à Camp Borden. Et après ça, on est repartis dans nos propres détachements et puis en 1953, il y a eu 90 autres membres du personnel et ils ont passé un mois en formation à Camp Shilo je crois dans le Manitoba pour se préparer pour la Corée dans le Corps de la prévôté. Mais ce qui s’est passé, la guerre de Corée tirait à sa fin (signature de l’armistice le 27 juillet 1953) et s’est terminée avant qu’aucun d’entre nous ne reçoive d’appel pour partir en Corée. Quand on était à Camp Borden pour suivre l’entraînement à l’école du Corps de la prévôté, on est devenus très conscients de l’esprit de corps qui régnait dans la compagnie de la Prévôté. Une grande fierté de servir là parce que même si en fait ils ne, les membres de la Prévôté n’agissaient pas en fait en tant que policiers, ils étaient très présents dans la gestion de la circulation sur le front, parce qu’ils se trouvaient aux intersections et aux croisements montrant aux militaires qui avançaient de quel côté aller, de quel côté se trouvait le front et ainsi de suite. Et ils se montraient très fiers de leur apparence qu’ils soignaient en permanence. Ils avaient leur équipement à sangles, leurs ceintures et guêtres blanches en tissu et ainsi de suite tout était blanc et leur fierté c’était d’être toujours impeccables, même dans les pires conditions qui soient avec la poussière, la fumée, sous la pluie et tout le reste. J’ai entendu dire par d’autres membres de l’armée que même s’ils n’aimaient pas trop les membres de la Prévôté pendant les activités en temps de paix, quand ils combattait durant la guerre, ça leur donnait une impression de réconfort et de fierté de voir ces gars réglant la circulation et chevauchant leurs motos, distribuant les messages et ainsi de suite, dans les zones de guerre. Alors cette, cette fierté de servir était tout à fait évidente là-bas à Camp Borden. Quand on était à Camp Borden, 90 d’entre nous sont allés là-bas, 90 membres de la GRC sont allés à Camp Borden en septembre 1952. Et on nous a répartis en trois compagnies de 30 hommes chacune. Bon, deux personnes de la compagnie de la Prévôté à ce moment-là étaient mes instructeurs d’exercice quand j’étais à la Division Dépôt. L’un était devenu sergent-major et l’autre sous-lieutenant, alors qu’ils étaient tous les deux sergents pendant la formation des recrues à Regina. Alors ça a été une sacrée coïncidence de les revoir tous les deux en 1952 et aussi très agréable d’être à nouveau amis.