Interview avec Don McLean.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je m’appelle Don McLean. Je faisais partie du Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens. J’ai servi à Chypre en Namibie, dans la FUNU II en Égypte, et sur le plateau du Golan. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de mes expériences à Chypre. Lorsque je suis allé là-bas en 1982, j’étais dans l’artillerie à Shilo à cette époque. Nous sommes allés là-bas en tant qu’unité. J’avais déjà participé à une mission de l’ONU, mais elles sont toutes différentes. Lorsque nous sommes arrivés à Chypre, notre TSCT, qui y était déjà allé, m’a emmené en ville pour jeter un coup d’œil aux alentours et nous nous sommes arrêtés dans un débit de boissons local qui était géré par une femme ayant été mariée à un soldat canadien à une époque, et elle avait son entreprise à Nicosie. Alors nous sommes entrés, nous avons jasé avec elle et y avons passé un peu de temps, et le lendemain nous avons entendu sur la radio qu’elle avait été tuée cette nuit-là. Ou, je suppose, quelque temps après l’heure de fermeture. Elle avait un petit ami turc, et je suppose qu’il a franchi la ligne et qu’ils ont eu un désaccord et qu’il l’a assassinée. Alors c’est comme ça qu’a commencé notre mission là-bas. C’était un peu sinistre. Mais j’ai trouvé que Chypre était une très, très belle île et, au cours de mes voyages et de mon travail là-bas, j’ai rencontré des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs, et je les ai tous trouvés très sympathiques.
Je me souviens d’un jour où l’un de nos gars est parti en ville pour aller chercher des pièces. Il est revenu au camp et m’a fait signe de le rejoindre au véhicule en me disant qu’il avait besoin d’aide pour décharger quelque chose. Il a ouvert la porte coulissante de la camionnette et j’ai tendu le bras pour l’aider à soulever ses trucs et il y avait un serpent recroquevillé sur le sol. Cela m’a fait vraiment peur. Évidemment, le serpent était mort. Il l’avait écrasé sur la route. Mais ça m’a tout de même fait peur. Nous avions trois batteries. L’une était située dans le centre-ville de Nicosie au Ledra Palace. L’autre était celle où je me trouvais, au camp des Bérets bleus. Et il y avait le camp CML, le camp Maple Leaf. Je n’ai jamais été stationné sur la ligne verte parce que je dirigeais l’atelier où nous réparions les véhicules. Alors je ne sortais donc que les fins de semaine ou lorsque j’avais une permission.
Lors de mon affectation en Namibie, j’ai rencontré le sergent-major Tipta Louis Toh. Je croyais qu’il y aurait de grandes différences entre l’armée kenyane et notre armée, mais je pense que nous suivions tous deux suivis la ligne d’entrainement militaire britannique. J’ai découvert que son travail et le mien étaient très similaires. Il faisait partie d’une unité de première ligne, alors tous les gros travaux de deuxième ligne qui devaient être effectués sur ses véhicules étaient apportés à Windhoek où se trouvait notre camp, et nous nous occupions de ses réparations de deuxième ligne. Je l’ai trouvé très sympathique et j’ai discuté avec lui à de nombreuses reprises. En fait, je l’ai invité à venir me rendre visite au Canada, et il m’a dit qu’il ne pensait pas pouvoir faire ça un jour parce que, dans sa famille, il était le seul à avoir un emploi et que tous ses chèques de paie étaient envoyés au Kenya pour s’occuper de ses parents et de ses frères et sœurs, parce que les conditions là-bas n’étaient pas aussi bonnes que dans notre pays. Je pense que le Canada devrait être très fier de ses Casques bleus. Ils participent au maintien de la paix depuis de très nombreuses années et ont servi dans toutes les missions qui sont survenues. Le Canada peut être très fier de ses gardiens de la paix.