Project Mémoire

Donald Allan Elliott

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Donald Elliott
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Donald Elliott portant sa nièce, au Canada.
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Portrait type passeport de Don Elliott qu'il avait avec lui au cas où son avion soit descendu et qu'il puisse entrer en contact avec la Résistance locale, afin de fabriquer un faux papier d'identité. A côté de cette photo, à gauche, est une image du Stalag Luft III où M. Elliott a été emprisonné de 1942 à 1945.
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Description du collage vu dans l'artefact 3, et un diagramme avec une description du Stalag Luft III, le camp de prisonnier de guerre dans lequel M. Elliott été emprisonné.
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De haut en bas: Livre de rapport d'opérations - Détails du travail effectué; Photo de Don Elliott devant son Wellington comme s'il allait charger des bombes; Journal de vol - notez l'entrée du 7 juillet 1941 "Echec de retour"; une photo de passeport de Don Elliott, qui permettait, en cas de descente de son avion, de contacter un groupe de résistants local et fabriquer une fausse carte d'identité; la photo en bas à gauche est le Stalag Luft III à Sagan, Pologne.
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Donald Elliott devant son Vickers Wellington avec lequel il larguait des bombes.
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« Tu es dans le 99ème escadron », et il m’a donné tous les détails que quelqu’un d’autre lui avait donnés et les renseignements. Et je n’ai pas eu à décider. Et je ne sais toujours pas ce que j’aurais décidé.

A Frankfort-am-Main, c’était un camp de prisonniers où ils envoyaient tous les gens de l’armée de l’air au départ, ils vous gardaient dans une cellule tout seul pendant environ une semaine et vous menaçaient de vous envoyer dans un camp de concentration à moins que vous leur donniez les renseignements qu’ils voulaient au sujet de votre escadron. Bon, ils voulaient savoir qui était votre commandant, où vous aviez combattu, combien d’avions vous aviez perdu, ce genre de choses. Vous étiez censé refuser, simplement donner votre nom, votre matricule et c’est ce que j’ai fait, mais le gars qui me posait les questions a dit qu’il allait me lasser dormir dessus et qu’il viendrait le lendemain et que je pouvais prendre une décision d’ici là, qui était soit de l’aider ou non. Mais quand il est venu, il m’a dit : « Tu es dans le 99ème escadron », et il m’a donné tous les détails que quelqu’un d’autre lui avait donnés et les renseignements. Et je n’ai pas eu à décider. Et je ne sais toujours pas ce que j’aurais décidé.

Quand on est arrivé au Stalag Luft III au début, on a commencé un tunnel là-bas pour aller de l’autre côté des barbelés. Et il y avait deux hommes à la surface pour enlever le sable, c’était un bon endroit pour un tunnel parce que il y avait surtout du sable grossier, qui pouvait être déplacé. Donc ces deux gars-là à la surface remplissait une boite de la Croix Rouge avec du sable et pour une raison ou pour une autre, il y avait un coude de 90° dans le tunnel à cet endroit, je hissais le sable, le passait au dessus de ma tête et le mettais dans une autre boite de la Croix Rouge, qui était prise par un autre homme qui lui était dans la salle. Si vous construisez un tunnel, vous devez commencer par une salle parce que vous avez besoin d’un endroit où vous pouvez conserver le sable que vous pourrez sortir de la salle, vous devez avoir une pompe là pour pomper l’air à la surface de la salle. Et vous avez besoin d’un endroit pour vous tenir et, pour être prêt pour au moment où ils ouvraient le haut, et pouvoir tous sortir immédiatement.

Alors pendant qu’on faisait ça, les deux gars à la surface avaient une lampe une sorte de bidule qui marche au gaz. Mais quoiqu’il en soit, elle a explosé et rempli tout le tunnel avec ce gaz alors on a tous fichu le camp dans la salle aussi vite qu’on pouvait et on a actionné la pompe là qui donnait de l’air et on l’a changée pour que l’air vienne dans la salle. En ce qui me concerne c’en a été fini pour moi des plans d’évasion à savoir essayer de sortir par un tunnel.

On avait aussi le cheval en bois là-bas, un cheval d’arçons, ouais. Il était assez grand pour qu’on puisse avoir un homme à l’intérieur et alors on le portait dehors chaque matin et on le mettait au même endroit. Et le gars à l’intérieur commençait à construire le tunnel, il avait un trou de chaque côté et vous passiez un tasseau de cinq par dix (NDT : 5x10cm/ 2x4 inches) à travers les trous et quatre personnes le transportaient, avec un gars dedans, et vous le mettiez toujours au même endroit. Il enlevait le sable en haut de la salle, l’ouvrait et descendait à l’intérieur et commençait à travailler. Et puis quand c’était le moment de le remonter, il remontait et suspendait des chaussettes remplies de sable autour des bords du cheval d’arçons et vous les preniez et les apportiez dans la cuisine et il sortait et vous sortiez le sable que vous alliez éparpiller en le mettant dans les poches des gens et elles avaient des trous dedans. Et le sable tombait sur leurs chaussures et se mélangeait au sable déjà présent pendant que vous marchiez le long de l’enceinte de la prison.

Et alors le problème c’était d’avoir toujours des gens qui sautaient dessus, vous voyez. Et alors tout le monde dans le camp devait prendre un peu de temps pour faire ça. Alors il y avait toujours quelqu’un en train de sauter dessus, par tous les temps. Finalement, le tunnel est arrivé de l’autre côté des barbelés et trois d’entre eux sont sortis et ils sont tous les trois retournés en Angleterre.

Les allemands étaient très contents de voir les prisonniers faire de l’exercice et leur pensée c’était que s’ils faisaient ça, et bien ils n’auraient pas assez d’énergie pour essayer de s’évader.