Project Mémoire

Donald MacLeod

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Retour sur la base de K-6 après avoir opéré avec succès six frappes aériennes avec des Corsairs des Etats-Unis le 15 juillet 1951. De gauche à droite : pilote, le capitaine Bill Hauser et observateur, le lieutenant Donald MacLeod.
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Le pilote capitaine Bud Doane Jr. (des Forces aériennes des Etats-Unis) et le lieutenant-observateur Donald MacLeod en réunion avant des frappes aériennes sur l'ennemi se trouvant au-delà des lignes de front des Nations Unies, le 1 août 1951.
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5e pelonton, compagnie Baker, 2nd bataillon, Princess Patricia's Canadian Light Infantry (infanterie légère de la princesse Patricia) à Chipyong-ni en Corée du Sud le 17 mars 1951. Le pelton s'était emparé de la côte 532 après une bataille nocturne le 8 mars 1951. Le soldat Oliver y fut tué au combat et beaucoup d'autres furent blessés.
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Général de brigade De Muelheisen (US Air Force) décorant de la Médaille de l'Air le capitainte Donald MacLeod pour avoir volé lors de missions de reconnaissance dangereuses dans un avion non armé. Le capitaine Alber B. Pull a également reçu la même médaille durant cette cérémonie.
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Donald MacLeod inaugurant l'ajout dédié à la Guerre de Corée du monument aux morts du gymnase de l'Université de Colombie Britannique le 11 novembre 2009.
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À peine eut-il prononcé ces paroles que la balle d’un tireur isolé a frôlé mon épaule gauche et frappé le messager de mon peloton, le Soldat Oliver, le tuant sur le champ.

Je terminais la troisième phase de ma formation d’officier à l’École d’infanterie de Camp Borden [Ontario], la troisième phase. Et quand la guerre a commencé en juin [1950] nous nous sommes portés volontaires. Avec Russell, un ami à moi, on s’est portés volontaires pour rejoindre la Force spéciale de l’Armée canadienne. Or, cette Force spéciale recrutait des gens pour 18 mois, juste pour partir en Corée. Alors tous les deux on s’est retrouvés à Wainwright en Alberta, et nous sommes partis à Fort Lewis [Washington] le 23 mars. En novembre, on a quitté Seattle [Washington] à bord du [USS] Joseph P. Martinez et on a débarqué en Corée le 18 décembre 1951.

Le 7 mars 1951, la bataille a commencé par une longue marche d’approche jusqu’au pied de la Colline 532. La compagnie D devait s’occuper de garantir la sécurité de la partie inférieure de la colline et après qu’elle y soit parvenue, la compagnie B, avec mon peloton en tête, devait passer par là pour aller protéger le sommet. Malheureusement, l’attaque de la compagnie D avait été repoussée et elle avait subi de lourdes pertes. Un des tués, Lloyd C. Wiley, était un de mes amis, des camarades de classe et cadets dans le Seaforth [Highlanders] aussi. Il y en a eu six, si je me souviens bien, six membres de la compagnie D ont été tués lors de ce combat.

Après cet échec, il a fallu que la compagnie B passe sur le flanc gauche et attaque depuis cette position, ce qu’on a fait avec mon peloton en tête. À environ 14 heures, on est monté depuis la vallée jusqu’à environ une centaine de mètres du sommet. Au détour de la première fausse crête, ma section a subi des tirs d’armes légères, blessant mon mitrailleur Bren, le Soldat Smart et un fusilier. Personne ne savait vraiment d’où provenaient les coups de feu. J’étais à cinq ou dix mètres plus bas dans la pente, à essayer de – avec mes cinq mois d’expérience militaire – que diable fallait-il faire, quand le commandant de la compagnie, le Major C.B. Lilly, Croix militaire, est arrivé pour évaluer la situation. Il m’a immédiatement crié : « Baisse-toi, espèce de crétin! Tu es sous le feu de l’ennemi! » Une citation directe gravée dans ma mémoire. Vince avait une expérience de six années de combat pendant la Deuxième Guerre mondiale et il avait détecté une saillie sur mon flanc gauche que je n’avais pas vue. À peine eut-il prononcé ces paroles que la balle d’un tireur isolé a frôlé mon épaule gauche et frappé le messager de mon peloton, le Soldat Oliver, le tuant sur le champ. On n’arrivait toujours pas à identifier de position ennemie, alors il fallait qu’on fasse quelque chose. J’ai donné l’ordre au Soldat Maynard, qui avait un lance-roquettes de 3,5, de tirer vers l’avant en visant la colline. Malheureusement, une bombe a frappé une branche d’arbre au-dessus de la tête de ma section et elle a explosé. Heureusement, l’explosion s’est propagée vers l’avant et n’a blessé personne.

À ce moment-là, la nuit était tombée et on nous a donné l’ordre de rester sur place et d’attaquer aux premières lueurs de l’aube. Alors on a passé la nuit en dessous de la crête où se trouvait la position ennemie et de temps à autre ils nous arrosaient de grenades. On a estimé à une centaine le nombre de grenades qui nous sont tombées dessus à ce moment-là. On a fixé nos baïonnettes dès les premières lueurs de l’aube, mais heureusement l’ennemi s’était replié pendant la nuit. On a continué à remonter une pente douce jusqu'au sommet de la Colline 582 où on est tombés sur un soldat chinois décédé qui gisait sur un brancard et qu’ils n’avaient de toute évidence pas eu le temps de récupérer. J’ai cherché dans la poche gauche de la veste du soldat et j’en ai sorti la photo d’une jeune femme chinoise avec une petite fille d’environ cinq ans. Malheureusement, Papa n’est jamais rentré à la maison.

Je suis retourné dans mon peloton jusqu’au 23 mai [1951] et c’est à ce moment-là qu’on m’a envoyé dans le 6147e groupe de contrôle tactique aérien, les Mosquitoes [Armée de l’air américaine]. Notre mission consistait à – dans toutes les guerres ils commencent par – particulièrement maintenant parce qu’il y a des appareils et des avions d’assaut accessibles là bien souvent – et c’est arrivé – une unité britannique a été attaquée par l’armée de l’air des Nations Unies, et ils ont eu 26, 27 peut-être bien une cinquantaine de victimes. Donc la force aérienne tactique, ils ont décidé de faire contrôler toute la frappe aérienne, les attaques de chasseurs-bombardiers, entre les lignes de front et l’arbitraire, ce qu’on appelait la ligne de bombardement par les Mosquitoes, le groupe de contrôle tactique. Et ça faisait à peu près six kilomètres, au Nord. Alors on contrôlait tous les assauts aériens à l’intérieur de cet espace.

Le contrôle aérien avancé nous avisait d’une cible. On y allait et on la repérait, ensuite on prenait en charge les chasseurs quand ils arrivaient et on y allait, on marquait la cible avec une roquette fumigène, ils s’occupaient du bombardement et ensuite on y allait et on essayait d’évaluer les dégâts et le nombre de victimes. Si on volait au-dessus de ce qu’ils appelaient le Bol – une division du Corps des Marines des États-Unis se trouvait dans le Bol. On dirigeait les assauts. La bataille du Inje [30-31 mai 1951], je crois, est arrivée là, c’était quand les soldats de la Chine communiste se déplaçaient vers le Nord, ils battaient en retraite. À Inje, on les a pris à revers dans un défilé et ils étaient juste en train de se retirer. Je crois que je l’ai déjà mentionné, c’était comme une armée de fourmis. On les a écrasés. On a réussi à les envoyer dans ce qu’on appelle un défilé et on a fait pas mal de victimes là-bas à cause des bombes au napalm et trucs comme ça. Ils étaient concentrés le long d’une route parce qu’il s’agissait d’un col en montagne. C’était à peu près à ce moment-là. Je crois que c’était lors du premier vol.