Project Mémoire

Donald Ross Potts"" Green

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Un canon en pleine action sur le HMS Farndale.
Donald Ross Green
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Certificat de Service dans la Marine Royale de monsieur Green.
Donald Ross Green
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L'équipage de M. Green avant de partir en l'Extreme-Orient. M. Green est le 7<sup>ème</sup>, en haut, à droite.
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Coupure de presse avec le rapport officiel de la capture du sous-marin Fardale en décembre 1941.
Donald Ross Green
L’équipage avait abandonné le sous-marin. Il avait coulé très rapidement. Et il y avait des corps partout dans la mer. On avait lancé des filets pour repêcher les corps, récupéré 54 survivants.

On est arrivé à Malte en un seul morceau. Ils nous avaient largués tous les quatre sur l’île de Malte à la station à terre sur le rivage. J’y étais resté environ cinq mois je crois, quelque chose comme ça. C’était un endroit très sûr, malgré les nombreux raids aériens et aussi que le [HSM] Illustrious ait été détruit ; ils avaient fait exploser les docks et tout le reste. Notre station radio se trouvait sous terre dans un fort datant des croisades.

Je ne m’étais pas engagé dans la marine pour me retrouver à Malte dans une station radio à terre. Je voulais naviguer. Alors chaque fois qu’un navire arrivait, je descendais voir, « quelqu’un qui veut changer ? ». Et bien-sûr la Méditerranée était un endroit très chaud à ce moment-là, par chaud j’entends qu’il y avait beaucoup d’activité. En fin de compte, je m’étais débrouillé pour faire un échange avec un gars sur un destroyer appelé le [HMS] Diamond. J’étais retourné sur le rivage, avait reçu la permission de faire l’échange avec un télégraphiste qui était à bord du Diamond. J’y étais retourné avec mon kit, avait salué comme il se doit en montant à bord et très vite, l’officier des transmissions m’avait posé une question – avez-vous l’habitude des opérations radio de la Flotte. Bon, je n’y connaissais rien alors je lui ai dit la vérité et j’ai dit, non mon commandant. Il avait répondu, et bien vous pouvez reprendre votre sac et repartir d’où vous venez et je m’arrangerai pour faire revenir l’autre gars.

Trois mois après, le Diamond procédait à l’évacuation des troupes en Grèce. Le Diamond et un autre destroyer escortaient un navire de transport de troupes. En premier le navire de transport de troupes avait été coulé, puis le Diamond avait été coulé et ensuite l’autre destroyer avait été coulé. Des mille personnes concernées, d’après mes recherches, il y avait eu 18 survivants, y compris 8 soldats, un officier et le reste c’étaient des matelots. Alors j’ai eu de la chance en quelque sorte. Vous devez bien comprendre qu’en Méditerranée, les pays entre les mains des puissances de l’Axe sont tout proche. Les eaux sont peu profondes, et ils avaient des aérodromes partout autour. Alors vous aviez la menace aérienne et, et puis les moments favoris pour essayer de vous bombarder ou de vous torpiller c’était à l’aube et à la tombée de la nuit.

On était désormais basés à Alexandrie [Egypte]. Tobrouk [Lybie] était entourée par les puissances de l’Axe. Le seul moyen pour leur apporter des provisions c’était par la mer. Tobrouk était sous le feu des bombardements 24 heures sur 24, parce qu’ils étaient limités à son périmètre. Ils ont essayé de nombreuses fois de prendre Tobrouk, les allemands et les italiens. Mais ils n’ont jamais pu y parvenir.

On remontait jusqu’à la côte nord-africaine. Ca prenait entre deux jours et deux jours et demi pour arriver à Tobrouk, qui n’était qu’à 500 mille nautiques, mais vous auriez dû voir ça. Vous étiez suivi en permanence. Ils attaquaient matin et soir. Avions, Sous-marins. Les puissances de l’Axe, ils voulaient vraiment prendre Tobrouk et ils avaient pensé que s’ils la privaient de tout, vivres, munitions, et tout le reste. Alors ils y avaient mis le paquet.

Nous étions la cible de nombreux raids. Une fois, on était allé récupérer un navire marchand, qui avait été mis à contribution et qui était de la bonne taille pour prendre la mer depuis Tobrouk. On venait à peine de quitter Tobrouk qu’il s’était fait coulé. On avait repêché à peu près 350 survivants.

Peu de temps après ça, on était dans un convoi pour Tobrouk, les artilleurs du pom-pom [canon] nous avaient signalé des torpilles qui passaient sous le bateau. Le capitaine avait regardé alentour et avait conclu qu’ils avaient fait une erreur. Un peu après, ils avaient aperçu un sous-marin . On avait attaqué, envoyé des charges en profondeur, et le sous-marin était remonté à la surface. On l’avait poursuivi. Dans le rapport officiel, il était mentionné qu’on s’était bien débrouillés mais en fait, le sous-marin à ce moment-là était plus rapide que nous. C’était un sous-marin italien, avec un équipage d’une soixantaine de personnes sans doute. Avait un général et son personnel à son bord, qui avait été évacués de Barbia. On avait tiré à peu près 200 obus, des obus de 10 cm de diamètre, avant de le mettre hors de combat. L’équipage avait abandonné le sous-marin. Il avait coulé très rapidement. Et il y avait des corps partout dans la mer. On avait lancé des filets pour repêcher les corps, récupéré 54 survivants et ils faisaient tous partie de l’équipage du bateau sauf un. Alors quand il était monté à bord, il avait escaladé tant bien que mal les filets, et avait dit, je suis un officier de la Luftwaffe [aviation allemande]. Alors quelqu’un lui avait botté les fesses, et avait dit en avant. (rires)