Project Mémoire

Doug Finney (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Doug Finney
Doug Finney
Doug Finney

Transcription

Je suis né et j’ai grandi à Kingston, en Ontario. Ma famille vient de Kingston. Grand-père Finney, et mon père et mon oncle étaient tous des militaires de carrière, et mon grand-père était le maître d’équitation du CMR [Collège militaire du Canada] en 1910, alors nous avons grandi dans l’armée. Je me suis joint à l’armée, j’y suis resté durant trois ans, j’ai passé 14 mois en Corée. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme de Kingston Collegiate, je me suis finalement dit: « Hé bien, je dois me trouver un emploi décent », et c’est à ce moment-là que je suis entré dans l’armée parce que mon père était à l’étranger. Alors, je suis allé à Kingston et je me suis joint au Corps des transmissions, et lorsque j’étais en Corée, j’étais attaché au 81e Régiment de campagne, qui est plus tard devenu le 4th RCHA [4th Regiment, Royal Canadian Horse Artillery].

Nous étions à environ trois miles, parfois je dirais, derrière les lignes, nous l’artillerie, et mon travail en tant qu’opérateur radio était d’effectuer les demandes de tirs. Le colonel ou les officiers du poste d’observation faisaient les demandes, et je les transmettais à notre régiment, et également aux 25 CIB [25th Canadian Infantry Brigade Headquarters].

J’ai vu pas mal de choses. Je les ai vus bombarder un char d’assaut automoteur russe, un jour. En plein dedans. Il a fait la demande de la cible, je l’ai transmise, et il l’a frappé au bon moment avec un obus. Vous savez, nous sommes allés là-bas, je ne crois pas qu’il y avait plus de 48 gars de transmissions là-bas. Et la plupart des officiers et des caporaux étaient tous d’anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Et il y avait tous les jeunes comme moi, j’ai eu 20 ans alors que j’étais là-bas. Nous n’avions aucune expérience, mais ces sergents et caporaux en avaient, parce qu’ils avaient tous servi dans la Deuxième Guerre mondiale. Mais c’était quelque chose; une expérience que je n’oublierai jamais. Ces choses qu’on a vues.

Je crois que le seul endroit pavé que je me rappelle avoir vu quand nous sommes arrivés là-bas pour la première fois se trouvait en plein centre de Séoul, et le reste n’était que des routes de campagnes. Ils n’avaient pas de bétail à l’époque, ils avaient des bœufs, mais pas de bétail, et s’ils devaient porter quoi que ce soit, les Papa-sans [hommes aînés coréens] avaient l’habitude d’utiliser ce cadre en forme de A qu’ils mettaient sur leur dos; ils portaient différentes choses ici et là, et ils marchaient en portant tout cela. Mais après y être retourné pour la première fois en 1993, je n’arrivais pas à croire à quel point ce pays [République de Corée] avait changé. Ensuite, j’y suis retourné en 2003, et évidemment l’année passée, en fait je devrais dire cette année, en avril. C’était... ils continuent de progresser, c’est un beau pays. Les gens sont fantastiques, et ils ont été bons pour nous. Vous savez, après la Deuxième Guerre mondiale, les Néerlandais ont été si formidables envers nous, et les Coréens sont tout aussi formidables envers nos anciens combattants, ils veillent sur nous. Et nous sommes heureux de dire que nous sommes allés là en premier lieu en raison du programme avancé qu’ils ont, et de la manière qu’ils ont accompli les choses, vous savez, c’est génial.