Douglas Stewart Drew. Mécanicien, oui. Le moteur doit être vérifié à tous les jours. Il faut mettre les moteurs en marche pour calculer les révolutions par minute. Si le compte n’est pas bon, il faut retirer les bougies d’allumage. Et plein d’autres opérations encore. Peut-être remplacer la magnéto. Faire la vidange de l’huile. Toutes sortes d’opérations mécaniques. Je suis parti outre-mer à partir de Moncton. J’ai fait l’Afrique du Nord, Malte, la Sicile et l’Italie. Nous avons décollé à partir de trente-sept aérodromes différents. Nous dormions dans des tentes à même le sol. Nous étions six par tente. Deux couvertures. Nous étions avec la RAF. Et, la RAF rationnait tout, il n’y avait rien de trop. Nous n’avions pas d’outils. Nous n’avions pas de protecteurs d’oreilles. Rien pour protéger nos yeux. Personne n’avait des lunettes de soleil. Je vous affirme, c’était terrible.
De plus, est-ce que vous vous êtes déjà demandé ce qui rampe sur le sol d’Égypte ? J’hésite à vous le dire. En tous cas, nous dormions à même le sol. La bouse de chameau servait de combustible pour la préparation des aliments. L’excrément de chameau s’étend en grosses bouses sur le sable et une fois séchées, elles servent de combustible pour la préparation des aliments qui consistaient en corned beef et en biscuits secs (hardtack). C’est tout.
Bien, nous sommes restés un an et demi en Afrique du Nord, entre l’Égypte et le long du Nord du continent. Nous sommes allés à Tunis. Ensuite, à Malte, en Sicile et puis en Italie. Ces pauvres gens en Italie n’avaient pas de nourriture. Alors, si on se trouvait à proximité on leur refilait ce qu’on pouvait. Bien sûr, ils fournissaient le vin.
Vous voyez, nous ne restions pas à un endroit très longtemps. En commençant par l’Italie, nous sommes passés à Grotagglie, Gioia, Foggia, Triolo, Cannes [France], Marcianise, Cassino, Rome, Fabrica, Italie, Perugia, Italie, Loreto, Italie, Zano, Italie, Lauro, Italie et Treviso, Italie.
Nous bougions constamment. On n’avait pas la chance de connaître les gens.
Nos sacs de voyage étaient toujours prêts. Vous pouviez partir en ville pour la journée et apprendre le soir même que vous quittiez le lendemain matin. Quelques heures pour charger les camions et puis nous étions partis.
Au fur et à mesure que l’Armée avançait, on se déplaçait pour les suivre. Vous devez comprendre qu’un Spitfire ne peut voler que pour une heure et demi environ avant de manquer d’essence alors nous devions rester près du front. Il est arrivé souvent que nous étions trop proches. On entendait les coups de feu à partir de l’aérodrome. Il a été très difficile de travailler avec très peu d’outils et sans protecteurs pour les yeux et les oreilles. Nous n’avions vraiment pas grand-chose
Nous sommes allés outre-mer en escadrille comptant un certain nombre de membres. Nous ne pouvions pas être transférés. Nous étions la seule escadrille dans la région. On ne pouvait aller nulle part ailleurs. Nous étions seuls. Nous étions la seule escadrille canadienne au Moyen-Orient.