Au moment ils, le 25 juin 1950 c’était un dimanche, je crois. J’étais à l’église et quand je viens, après le service terminé et pour rentrer chez moi, là j’ai vu beaucoup de camions, des camions militaires, ils transportaient beaucoup de soldats vers le nord. Alors ce qui s’est passé, on ne connaissait pas la vraie histoire, mais après, la guerre de Corée commence à ce moment-là, ils, les Nord-coréens nous ont envahis, ils ont traversé le 38e parallèle immédiatement le matin du 25 juin 1950, comme ça les nôtres, certains étaient partis en vacances et d’autres en permission, ils reviennent et rejoignent leurs unités, alors c’est comme ça que j’ai vu beaucoup de camions qui allaient dans le Nord avec des soldats. Celle-là je me souviens, le premier souvenir de la guerre de Corée.
En 1951, le 29 avril je suis entré à l’École coréenne d’infanterie, à ce moment-là elle était située à Tong près de Pusan, et là-bas j’ai suivi une formation de six mois pour devenir officier d’infanterie, et j’ai été nommé sous-officier en octobre 1951. Et juste deux jours et demi de permission chez moi voir ma famille, deux jours et demi avec ma famille, et puis je me suis retrouvé sur la ligne de front, commandant de peloton de l’infanterie dans une compagnie de carabiniers [5e division d’infanterie dans l’armée de la République de Corée]. À ce moment-là, on a besoin de jeunes officiers parce qu’on manquait d’officiers sur la ligne de front, il fallait préparer beaucoup d’officiers et les former, alors l’École d’infanterie a rassemblé beaucoup de jeunes gens pour les former pour le. À l’époque, la formation durait six mois là-bas, et à la fin de leur formation à l’école d’infanterie, immédiatement, un ou deux jours plus tard on le mettait sur la ligne de front au combat.
J’étais affecté au poste de commandant de peloton à une compagnie de carabiniers, sur la côte est de la Corée, juste à côté de la mer. À ce moment-là sur la montagne qu’on occupait c’était la 351, une colline comme on disait, j’ai été posté dans cette unité parce que la 5e division d’infanterie de l’armée coréenne, ils occupaient la ligne est, la côte est de la Corée, alors dans la plupart de ligne de front doit noter, j’ai été affecté au poste de commandant de peloton. J’ai rencontré mes soldats pour la première fois, 32 personnes sous mes ordres.
On a fait les tranchées, à six mètres environ nos tranchées, l’ennemi, les Nord-coréens, tout près. À ce moment-là, parce qu’une grande partie de la partie nord de la ligne de front coréenne, alors quand on m’a affecté au poste de commandant de peloton, deux ou trois peut-être, ou une semaine après, vers minuit on a été attaqués par l’ennemi, la patrouille, cette nuit-là mes soldats se sont battus avec eux, mais très peu d’expérience en tant que commandant de peloton, ne sais pas comment les combattre, parce que j’ignore tout du combat réel, alors je suis resté dans mon bunker de commandant de peloton. Une nuit très longue, et puis le lendemain matin, seulement dans la matinée en fait, j’ai vu mes soldats lancer des grenades et ils ont tué deux Nord-coréens cette fois. C’était ma première expérience de combat, très médiocre, pas d’expérience en tant que commandant de peloton à ce moment-là. Mais après six mois ou un an, j’ai acquis l’expérience du combat, comment commander les soldats, comment se battre contre eux. Plus tard après la guerre, première fois, c’était mon premier vrai combat, je ne peux pas bouger, je reste juste dans ma tranchée cette fois-là, oui.
J’ai terminé dans mes fonctions de commandant de peloton, on m’a transféré dans une autre division, la 20e division d’infanterie, et cette fois j’étais le commandant de la compagnie, compagnie de carabiniers, et là j’étais le capitaine temporaire, avec deux ans et demi d’expérience en tant que commandant de peloton, et sous mes ordres, j’avais 180 personnes cette fois. Et on est partis dans le centre est, pas l’Est, non, mais le centre est, et à ce moment-là, sur le front c’était les soldats de la Chine communiste, pas les communistes nord-coréens. Je me souviens de mon commandant régimentaire, il m’a appelé un jour, il me fait venir et il me dit « Capitaine Kim », c’est mon nom, « Il faut attaquer cette colline qui était occupée par notre force en premier, de cette colline jusqu’à la colline suivante. » C’était les ordres que j’avais reçus pour l’attaque des communistes chinois.
Alors avec ma force, 180, sous mes ordres, trois pelotons, peloton de carabiniers et un peloton d’armes, avec eux je suis allé jusqu’à cette petite colline inconnue, parce que cette colline notre force l’occupe toujours, j’ai entendu dire. Et on s’est approchés à l’aube, très tôt le matin, je suis allé à la colline, mais j’ai entendu la, qu’est-ce que je dis, la tranchée là-bas, leur voix, pas amicale, une langue inconnue, « Too ha ? » On ne dit jamais « too ha », too ha ça veut dire : « Qui êtes-vous, qui c’est ? » Occupée par les communistes chinois déjà quand ils ont fini, mais j’ai entendu que les nôtres, ils gardent la colline toujours, mais quand je me suis approché de cette colline, l’ennemi l’occupait à ce moment-là, ils avaient pris cette colline. Alors je me suis allongé par terre avec mes soldats, après avoir reculé de quelques centaines de mètres j’ai mis la baïonnette sur mon fusil, et attaqué cette colline, et j’ai occupé celle-là immédiatement.
Alors cette fois, j’ai capturé deux Chinois juste là, les ai évacués vers l’arrière, et j’ai occupé la colline avec les miens. Et pendant trois jours et trois nuits, j’ai été attaqué par les communistes chinois, sans doute quatre à six fois, ils ont attaqué et on, ils ont capturé la colline, on reculait et après on attaque, on y va, et de nombreuses fois après ça quand j’ai, ils ont pris la colline pour finir, j’ai trouvé mes soldats, huit ou neuf personnes avec moi, et après ça j’ai gardé la colline pendant trois jours et trois nuits. Après on a changé avec la 24e division d’infanterie américaine et je me suis retiré. Au début je n’avais que huit ou neuf personnes à mes côtés, mais quand on, après le changement, se replie vers l’arrière, à peu près trente personnes. Alors huit ou neuf personne avec moi au début, mais les autres, ils sont cachés dans les tranchées là-bas, alors on s’est repliés, trente ou un peu plus de trente sur les 180.
Donc c’est la raison pour laquelle j’ai reçu la décoration la Médaille [de l’étoile] de bronze américaine et la décoration coréenne [Médaille Eun-sung chung-mu] aussi. Les communistes chinois, une attaque appelée la vague humaine, tellement de gens arrivant de cette colline sur la nôtre, notre petite colline. Alors pour finir je réclame, comme j’ai dit, l’artillerie qu’ils me tirent sur la tête, ma tête, parce que je veux mourir avec eux, parce que tellement de gens ici, les communistes chinois nous attaquent, les nôtres sont très peu nombreux, ils sont blessés ou morts, ils ont évacué alors à l’arrière de cette colline pas beaucoup, et notre armée non professionnelle il n’y a pas beaucoup de monde pour nous aider, alors j’ai demandé à notre, nos soldats de l’artillerie, qu’ils attaquent moi avec eux.
Quand le 27 juillet 1953, quand la guerre de Corée a cessé cette fois, j’étais commandant de compagnie aussi sur la ligne de front. À ce moment-là notre ennemi c’était les Nord-coréens, pas les communistes chinois, mais ce jour-là le 27 à dix heures du soir, je crois, juste le cessez-le-feu, avant ça on se servait encore des fusils ; on a arrêté à 10 heures, je crois. Devant nous l’ennemi, ils font des flammes, au même moment sur la ligne de front vous ne pouviez pas, vous voyez la fumée, parce que la cible de son coup de fusil, mais quand la guerre s’arrête, au même moment ils font des flammes, psychologiquement bien entrainés eux, mais on a fait feu ou une autre action à propos de ça.
Et j’ai reçu, dans les 24 heures, se retirer de la position vers le sud, deux kilomètres, et l’ennemi lui aussi recule de deux kilomètres au nord, la zone de démilitarisation comme ils disent, 24 heures après. Alors on a préparé notre équipement et tout pour se replier, à ce moment, quelque chose de très triste est arrivé. Les, vous connaissez les pièges, les grenades piégées, les mettent sur les arbres et avec les fils là-bas, beaucoup, beaucoup sur la ligne de front là-bas. Un de mes soldats pendant qu’on se repliait, il a touché un fil, et il est mort. Alors pendant la bataille il n’est pas mort, mais après la fin de la guerre, il a touché un piège et il est mort, alors j’ai hurlé tellement, tellement pas de chance.