Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je
m’appelle Ed Hollyer. En Corée, j’étais sous-lieutenant. Et j’étais responsable
du No 7 Platoon [3e
Bataillon] du Royal Canadian Regiment. Nous sommes arrivés en Corée le 23 mars,
et nous sommes allés sur la ligne et nous avons intégré la position qui avait
été occupée par le 1er Bataillon du Royal 22e Régiment.
La position
de mon peloton était une position avancée qui s’avançait dans le « no man’s
land », et nous y sommes restés pendant environ 13 jours. Et durant ces 13
jours, nous avons été bombardés par les Chinois. Cependant, durant la nuit du 2
au 3 mai [1953], nous avons été attaqués et éventuellement assiégés. Comme
c’était une nuit noire, le commandant de la compagnie a décidé que nous
garderions notre position défensive jusqu’à ce que la lune se lève. Toutefois,
cela ne s’est pas produit. Le No 8 Platoon, qui se trouvait
tout juste derrière mon peloton, avait vu que les Chinois faisaient constamment
des reconnaissances sur leur ligne qui encerclait notre position. Cette
nuit-là, il a été décidé qu’une patrouille de 16 hommes serait envoyée. Nous
étions assis là lorsque la patrouille est arrivée sur notre position. Environ
une heure après qu’ils soient arrivés, nous avons entendu des tirs provenant de
la vallée, et je me suis avancé pour aller voir ce qui se passait. Et j’ai vu
qu’il y avait des échanges de tirs, et que c’était un peloton qui avait croisé
des Chinois. Et ils étaient en formation de chaque côté des couloirs dans le
champ de mines, et ils se préparaient à une attaque.
Je suis
retourné à mon poste de commandement pour en informer le commandant. En même
temps, j’ai fait la demande que des DFSOS [tirs de défense sur propre position] soient lancés sur notre position. Je pouvais
voir l’ennemi s’avancer à travers le champ de mines. Et j’ai envoyé mes
sergents en avant pour diriger les tirs sur le flanc gauche de ma position. À
ce moment-là, les Chinois ont réellement commencé à envoyer énormément
d’artillerie et de mortiers sur nous. Et j’ai demandé à l’artillerie de tirer
plus près, autour des abords de la colline, et ils l’ont fait.
Le peloton
ripostait. Nous avions principalement des fusils Lee-Enfield, mais nous avions
également une mitrailleuse américaine de calibre .30 et six Brens [mitraillettes légères], ce qui n’était pas beaucoup à
ce moment-là. Cependant, nous semblions être en train de perdre parce que les
Chinois s’avançaient vraiment rapidement et certains d’entre eux étaient déjà
sur notre position, et des combats corps à corps étaient même en train de se
passer. Lorsque nous sommes retournés au poste de commandement, j’ai demandé un
feu d’artillerie sur notre position, comme j’avais prévu de le faire. Alors c’est
ce qui s’est passé, et les bombardements ont été vraiment intenses. Après un
certain temps, j’ai demandé à ce que les bombardements cessent et je suis allé
voir ce qui se passait, et il y avait un nombre important de Chinois morts ou
blessés. Je crois qu’à ce moment-là, c’était le matin. Et j’ai rassemblé ceux
que je pouvais rassembler, et nous sommes ensuite retournés au No 8
Platoon.
[Monsieur
Edgar Hollyer a reçu la Croix militaire pour cette action sur la colline 187]