Project Mémoire

Elisabeth Wallis

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Elisabeth Wallis (2nd à gauche) célèbre la fin de la guerre en 1945.
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Elisabeth Wallis (au centre) avec ses amies en 1943.
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Alors qu'elle stationnait au <em>HMS Daedalus </em>(photographié ici), Elisabeth a vu un pilote de la Luftwaffe passer en reconnaissance en faisant un signe de la main.
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Elisabeth Wallis, 1942.
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un avion arrive et il volait à très basse altitude et on pouvait voir le pilote et on lui faisait toutes de grands signes et il nous en faisait aussi et tout à coup on s’est aperçu qu’il y avait des svastikas sur l’avion.
Il y avait une espèce d’effervescence. Je ne sais pas s’ils savaient au Canada que les filles s’enrôlaient dans l’armée à 20 ans. Les garçons s’enrôlaient à 18 ans. Donc si vous attendiez d’avoir 20 ans, vous deviez aller là où on vous envoyait. Ça pouvait être dans une fabrique de munitions ou ailleurs. Avec quelques amies on a décidé d’envoyer nos papiers et ensuite elles se sont rétractées, elles ont eu peur. En dessous de 21 ans, il fallait une permission. Ma mère a signé pour moi et je suis partie et c’était tout. On est allé à Portsmouth où on a eu un mois de formation. Ensuite on m’a envoyé à Lee-on-Solent [Angleterre] et je suis restée là-bas pendant trois ans. C’était une très grande station et il y avait 1000 Wrens [nom des membres de la Women’s Royal Navy Service : Service féminin de la Marine royale] là-bas et je faisais du travail de bureau, donc c’était plus ou moins comme travailler dans n’importe quel bureau parce qu’on travaillait de 9 h à 5 h. Ce n’était pas un travail très intéressant, mais ça faisait partie des choses qui devaient être faites à ce moment-là bien sûr. Mais les Wrens britanniques, je ne sais pas, je pense qu’elles étaient différentes des Wrens canadiennes, en fait vous ne faisiez pas partie de la Marine, vous ne faisiez pas partie de la Marine parce que l’Amirauté britannique n’acceptait pas les femmes dans la Marine. Donc on était un peu un service dans un service. C’est la raison pour laquelle on pouvait rester en tenue civile quand on ne travaillait pas. De ce point de vue là, je pense que c’était très différent des Wrens canadiennes. Donc, c’était comme travailler dans n’importe quel bureau et on avait nos fins de semaine et nos soirées de libre. Comme vous le savez, dans la marine, il y a une bordée de bâbord et de tribord et donc vous aviez un petit ami dans la bordée de tribord et la bordée de bâbord, vous en aviez un différent dans chaque… On allait danser tous les samedis soirs. Il y avait un vieil embarcadère qui donnait directement sur l’océan ou plutôt dans l’établissement et tous les samedis soirs on allait danser. Et la plupart du temps, c’est ce qu’on faisait. Et ils avaient aussi, je pense, oui, il y avait aussi un cinéma là-bas. Mais c’était surtout ça. Je pense au Jour J bien sûr et il y avait à cette époque un grand hôpital de la marine près de Lee-on-Solent, en bas à Gosport, je pense que c’était. Ils demandaient aux filles d’y aller pour les aider parce que les infirmières étaient tellement débordées avec l’arrivée de tous les blessés. Un petit groupe d’entre nous est descendu là-bas. Certaines des filles ont reçu une blouse pour aller dans les salles communes, juste pour donner à boire aux gars et leur parler. Moi je n’ai pas fait ça, j’étais dans la cuisine et je passais toute la journée à laver la vaisselle. Il n’y avait pas de lave-vaisselle à l’époque. Donc, je passais toute la journée à faire la vaisselle. Il nous est arrivé une ou deux choses drôles. On était logé dans des hôtels et tout ça, j’étais directement à l’avant, avec vue sur l’eau. Un jour, on était en train de regarder par la fenêtre et un avion arrive et il volait à très basse altitude et on pouvait voir le pilote et on lui faisait toutes de grands signes et il nous en faisait aussi et tout à coup on s’est aperçu qu’il y avait des svastikas sur l’avion. Les tirs anti-aériens ont commencé. Il prenait des photos, il était trop bas pour les tirs anti-aériens. Il est remonté à Solent en prenant des photos. On faisait des signes à ce pilote et il nous en faisait aussi et ensuite on s’est aperçu, et bien, c’était un Allemand.