Project Mémoire

Ella Rosalie Curtis

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Ella Rosalie Mountain Curtis
Ella Rosalie Mountain Curtis
Photo officielle d'Ella Rosalie Mountain Curtis en uniforme des femmes de l'Armée de l'Air (Leading Air Woman).
Ella Rosalie Mountain Curtis
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Ella Rosalie Mountain Curtis
Officier (au centre) et 6 femmes de l'Armée de l'Air travaillant à Noël, Toronto, Ontario, 1944.
Ella Rosalie Mountain Curtis
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Photo de son Altesse Princesse Alice (Honorable Commandant Aérien) visitant la division des femmes de la RCAF, Toronto, Ontario, le 30 mars 1944.
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Miramichi Leader Weekend
Miramichi Leader Weekend
Article d'un journal local rappelant l'histoire d'Ella Rosalie Mountain Curtis, le 12 novembre 1999.
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Ella Rosalie Mountain Curtis
Hobby House, Clinton, Ontario, où les aviateurs travaillaient en attendant leur réforme. Ella Curtis était ergothérapeute à Hobby House, 1945.
Ella Rosalie Mountain Curtis
Et je me suis enrôlée dans les forces aériennes après avoir fini ma terminale au lycée et tous mes amis, vous savez, particulièrement les garçons, ils se sont tous enrôlés à ce moment-là, alors il n’y avait plus de jeunes alentour.
Mon nom en entier c’est Ella Rosalie Mountain Curtis. Je suis née le 22 février 1923 à Blackville dans le Nouveau Brunswick et ma naissance a eu lieu à la maison. J’ai grandi dans une petite ferme à la campagne. J’avais trois frères et j’étais l’aînée et seule fille de la famille. Ma mère était institutrice et mon père mesureur dans une entreprise de bois de construction. Et je suppose qu’on menait une vie de famille tout à fait ordinaire, grandir dans les années 20, bon, c’était les années fastes et puis il y a eu les années 30, la Grande dépression. Les temps étaient durs, et puis la guerre a éclaté. Je n’avais que 15 ou 16 ans à l’époque, alors pendant toute mon adolescence et mes années de lycée, c’est tout ce dont on parlait. Par ici les fenêtres avaient été occultées et on était rationnés, tout était rationné. Alors c’était assez monotone en un sens, parce qu’on entendait parler que de la guerre mais on n’avait pas de télévision ou autre chose seulement les journaux et quelques personnes avaient des radios. Vous savez, j’ai grandi avec la guerre et rien d’autre. Et je me suis enrôlée dans les forces aériennes après avoir fini ma terminale au lycée et tous mes amis, vous savez, particulièrement les garçons, ils se sont tous enrôlés à ce moment-là, alors il n’y avait plus de jeunes alentour. Quand j’étais en garnison à Toronto, sa majesté la princesse Alice, était venue et avait passer les troupes en revue. On était tellement excités, on n’avait jamais vu de princesse pour de vrai. A cette époque les membres de la famille royale ne venaient pas très souvent au Canada. Je n’avais jamais vu aucun d’entre eux jusqu’à ce que le roi et la reine viennent, en 1939. Vous pouviez seulement les apercevoir, et comme j’étais une fille la princesse, le prince charmant et tout ça c’était très présent dans mon esprit. Alors quand la princesse Alice, on avait entendu dire qu’elle allait venir, on avait appris à faire la révérence. Et on avait passé des semaines à faire la révérence. Alors elle est venue et voilà, je me souviens que nous avions une petite salle de jeux et il y avait une machine qui distribuait des bouteilles de soda, on achetait, on mettait l’argent dans une fente et la bouteille tombait, votre bouteille de soda tombait. Elle n’avait jamais rien vu de pareil. Et elle était tout simplement fascinée, qu’on puisse mettre de l’argent dans une fente et, bon et bien, elle était tout simplement époustouflée de voir la bouteille sortir de la machine. Et ça a été une sorte d’événement dans ma carrière vous savez. Le centre d’activités manuelles avait un atelier de menuiserie, et c’était surtout là qu’on trouvait les hommes qui rentraient de leur poste outre-mer, ils devaient attendre, oh, un mois, peut-être six semaines ou plus, avant d’être rendus à la vie civile, ils attendaient leurs papiers. Alors ils avaient besoin de faire quelques chose, ils ne pouvaient pas, vous savez, attendre là sans rien faire. Ils se seraient ennuyer à mourir. Ils ne travaillaient pas ni rien. Non, ils n’étaient pas blessés car s’ils avaient été blessés ils auraient été à l’hôpital. Mais ils devaient s’occuper jusqu’à ce qu’ils aient leurs papiers en ordre et qu’ils soient rendus à la vie civile. Ils venaient au centre d’activités manuelles. S’ils avaient envie de faire quelque chose comme, certains d’entre eux étaient mariés ils étaient, ils allaient faire un berceau ou une table basse ou une chaise haute peut-être. Et ils les fabriquaient et ensuite les démontaient pour les emporter chez eux. Et c’était à part, je n’avais rien à voir avec ça, il y avait un autre aviateur qui s’occupait du centre d’activités manuelles, parce qu’il y avait des scies et vous savez, tous ce dont vous avez besoin pour travailler le bois. Et puis il y avait un photographe, une chambre noire et tout ce qu’il faut, alors si quelqu’un s’intéressait à la photographie il pouvait travailler là. Et aussi, ce dont je m’occupait, l’atelier principal, ils achetaient du cuir pour faire des chaussons et des mocassins ou des ceintures, des sacs, des portefeuilles, des choses comme ça, ils pouvaient faire quelque chose, et le rapporter à leur femme ou leurs enfants comme ça. Alors ils passaient des heures à cet endroit. Les hommes adoraient ça, ils fabriquaient toutes sortes de choses. Et certains d’entre eux étaient vraiment doués, d’autres pas trop.