Project Mémoire

Eric Gordon Jensen

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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HMCS Haida.
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Médailles d'Éric Jensen. A gauche: Étoile de l'Arctique; à droite: Médaille du 60ème anniversaire soviétique de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.
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Médailles d'Éric Jensen (de gauche à droite): Étoile 1939-45; Étoile France-Allemagne; Médaille du Service des Volontaires Canadiens; Médaille de guerre (1939-45).
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L'équipage du HMCS Haida avant de partir pour l'outremer.
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Eric Jensen à 18 ans, le 29 février 1944.
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C’était comme une grande famille, des frères d’armes, on dit toujours, mais tout le monde veillait sur tout le monde.

Et bien, ce qui m’a motivé à entrer dans la marine, c’était qu’il y avait la guerre , et ça me préoccupait, parce que je ne voulais pas être envoyé dans l’armée de terre. Et c’est pour ça qu’à l’âge de 17 ans et demi, je suis descendu au NCMS York [Toronto], pour m’engager dans la marine. La marine faisait partie de ma vie parce que mon père quand il était jeune pendant la Première Guerre mondiale, ayant vécu au Danemark, comme ma mère, il s’était engagé dans la marine marchande danoise et avait passé un sacré moment pendant cette guerre-là. Le York était seulement un bureau de recrutement.

J’étais là et on m’a posé plein de questions et j’ai passé une visite médicale. J’ai passé un examen, je crois. Il y a seulement trois choses qu’on veut que les gens fassent quand ils s’engagent dans l’armée, c’est aide-infirmier ou rédacteur ou cuisinier. Bon, moi j’adorais manger, alors j’ai signé pour être cuisinier.

Bon, J’ai été à l’école de cuisine à Halifax après avoir fait mes classes à Windsor sur le NCSM Hunter [Ontario]. Il y avait une grosse demande pour les cuisiniers sur les bateaux. On avait d’excellents professeurs. C’était des chefs qui venaient de Montréal, avec beaucoup d’années d’expérience. Et c’était de merveilleux professeurs. C’était très intéressant et très agréable. Je ne me souviens plus du nombre d’heures par jour qu’on passait à apprendre, mais bon. La plupart d’entre nous étaient très tristes quand il disait, bon c’est fini pour aujourd’hui, vous savez, on en continuera demain, vous savez, et c’était comme ça tous les jours. Et ensuite on m’a envoyé sur le NCSM Haïda, à Hamilton en Ontario. Alors c’est là que je suis allé.

Qu’est-ce qu’il y avait là, 225 hommes, sans compter les officiers ? Et bien-sûr, j’ai fait juste ce que j’avais appris à faire. La seule chose que je n’aimais pas ou dont il m’a fallu prendre l’habitude c’était quand j’étais le premier gars en service, le veilleur de nuit me réveillait à 6 heures du matin pour que je puisse me lever, aller à la cuisine et mettre en route les fourneaux, les faire monter à la bonne température, pour qu’on puisse faire le petit-déjeuner du jour. Je m’y suis habitué très vite parce que j’avais vraiment envie de cuisiner. J’aimais chaque instant passé au fourneau. Trois cuisiniers et un boulanger, et un officier marinier qui était responsable de nous.

Bon, si j’étais le premier, comme je l’ai déjà dit, après avoir pris l’habitude d’être réveillé à 6 heures du matin, j’étais celui qui, je m’occupais du petit-déjeuner. Et un autre cuisinier me rejoignait et il y avait toujours deux cuisiniers qui s’occupaient du repas, que ce soit le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Oui, pour le souper, je venais seulement aider. Après, on nettoyait les cuisines à deux. Parce que tout ce qu’on avait utilisé devait être parfaitement nettoyé, nickel. On avait une énorme marmite à vapeur, je ne me souviens plus de sa contenance, mais la dernière chose qu’on faisait avec cette marmite, c’était de la remplir et de faire du chocolat chaud pour les membres d’équipage qui travaillaient à l’extérieur.

On recevait des compliments tous les jours. On avait le meilleur pour tout. Toute la viande se trouvait en bas dans la chambre froide et elle venait d’Australie ou de Nouvelle-Zélande, et elle était entièrement désossée. C’était l’officier d’approvisionnement, il avait l’habitude de monter la viande quand on en avait besoin et on devait la monter une journée à l’avance pour qu’elle ait le temps de décongeler. Non, tout était super. Je veux dire, on avait des pommes de terre fraîches, on avait beaucoup de nos propres légumes. Je veux dire, finalement, ils en ont manqué et ça a été quelquefois très dur d’avoir quelque chose. Pareil pour, on avait des œufs, beaucoup d’œufs et de beurre. Et finalement, on n’en n’a plus eu, et on a utilisé des trucs en poudre, des œufs en poudre, des pommes de terre en flocons et ainsi de suite. Je pense qu’ils étaient contents avec ça, l’équipage, ils étaient contents. Ils aimaient bien tout ça. On recevait toujours des compliments. C’était comme une grande famille, des frères d’armes, on dit toujours, mais tout le monde veillait sur tout le monde.

Et bien, ce qui m’a motivé à entrer dans la marine, c’était qu’il y avait la guerre , et ça me préoccupait, parce que je ne voulais pas être envoyé dans l’armée de terre. Et c’est pour ça qu’à l’âge de 17 ans et demi, je suis descendu au NCMS York [Toronto], pour m’engager dans la marine. La marine faisait partie de ma vie parce que mon père quand il était jeune pendant la Première Guerre mondiale, ayant vécu au Danemark, comme ma mère, il s’était engagé dans la marine marchande danoise et avait passé un sacré moment pendant cette guerre-là. Le York était seulement un bureau de recrutement.

J’étais là et on m’a posé plein de questions et j’ai passé une visite médicale. J’ai passé un examen, je crois. Il y a seulement trois choses qu’on veut que les gens fassent quand ils s’engagent dans l’armée, c’est aide-infirmier ou rédacteur ou cuisinier. Bon, moi j’adorais manger, alors j’ai signé pour être cuisinier.

Bon, J’ai été à l’école de cuisine à Halifax après avoir fait mes classes à Windsor sur le NCSM Hunter [Ontario]. Il y avait une grosse demande pour les cuisiniers sur les bateaux. On avait d’excellents professeurs. C’était des chefs qui venaient de Montréal, avec beaucoup d’années d’expérience. Et c’était de merveilleux professeurs. C’était très intéressant et très agréable. Je ne me souviens plus du nombre d’heures par jour qu’on passait à apprendre, mais bon. La plupart d’entre nous étaient très tristes quand il disait, bon c’est fini pour aujourd’hui, vous savez, on en continuera demain, vous savez, et c’était comme ça tous les jours. Et ensuite on m’a envoyé sur le NCSM Haïda. Alors c’est là que je suis allé.

Qu’est-ce qu’il y avait là, 225 hommes, sans compter les officiers ? Et bien-sûr, j’ai fait juste ce que j’avais appris à faire. La seule chose que je n’aimais pas ou dont il m’a fallu prendre l’habitude c’était quand j’étais le premier gars en service, le veilleur de nuit me réveillait à 6 heures du matin pour que je puisse me lever, aller à la cuisine et mettre en route les fourneaux, les faire monter à la bonne température, pour qu’on puisse faire le petit-déjeuner du jour. Je m’y suis habitué très vite parce que j’avais vraiment envie de cuisiner. J’aimais chaque instant passé au fourneau. Trois cuisiniers et un boulanger, et un officier marinier qui était responsable de nous.

Bon, si j’étais le premier, comme je l’ai déjà dit, après avoir pris l’habitude d’être réveillé à 6 heures du matin, j’étais celui qui, je m’occupais du petit-déjeuner. Et un autre cuisinier me rejoignait et il y avait toujours deux cuisiniers qui s’occupaient du repas, que ce soit le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Oui, pour le souper, je venais seulement aider. Après, on nettoyait les cuisines à deux. Parce que tout ce qu’on avait utilisé devait être parfaitement nettoyé, nickel. On avait une énorme marmite à vapeur, je ne me souviens plus de sa contenance, mais la dernière chose qu’on faisait avec cette marmite, c’était de la remplir et de faire du chocolat chaud pour les membres d’équipage qui travaillaient à l’extérieur.

On recevait des compliments tous les jours. On avait le meilleur pour tout. Toute la viande se trouvait en bas dans la chambre froide et elle venait d’Australie ou de Nouvelle-Zélande, et elle était entièrement désossée. C’était l’officier d’approvisionnement, il avait l’habitude de monter la viande quand on en avait besoin et on devait la monter une journée à l’avance pour qu’elle ait le temps de décongeler. Non, tout était super. Je veux dire, on avait des pommes de terre fraîches, on avait beaucoup de nos propres légumes. Je veux dire, finalement, ils en ont manqué et ça a été quelquefois très dur d’avoir quelque chose. Pareil pour, on avait des œufs, beaucoup d’œufs et de beurre. Et finalement, on n’en n’a plus eu, et on a utilisé des trucs en poudre, des œufs en poudre, des pommes de terre en flocons et ainsi de suite. Je pense qu’ils étaient contents avec ça, l’équipage, ils étaient contents. Ils aimaient bien tout ça. On recevait toujours des compliments. C’était comme une grande famille, des frères d’armes, on dit toujours, mais tout le monde veillait sur tout le monde.