Project Mémoire

Eric Roy Merkley

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Eric Merkley
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Eric Merkley alors qu'il était chargé de faire la ronde dans la cour de l'hôpital Canadien, pendant l'occupation de l'Allemagne en 1945.
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Livret de service et de paie d'Eric Merkley délivré en 1943.
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Débris abandonnés après un affrontement à Caen en France.
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Formation de brancardier à Peterborough (Ontario) en 1943.
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Eric Merkley (à droite) et son frère Ralph qui servit comme mitrailleur dans l'Aviation Royale du Canada (RCAF).
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Et vous mettiez toujours la tombe près de la route pour qu’ils puissent les enlever de là après et les mettre dans une vraie tombe.
Nous (le 17ème ambulance de campagne, corps médical de l’armée canadienne) sommes remontés jusqu’à côté de Caen, qui est une grande ville là-bas. L’endroit où on était là-bas, on était dans un champ, mais on pouvait voir la ville de Caen à l’horizon. Ils ont envoyé des bombardiers (Avro) Lancaster là-bas pour bombarder avant de partir à l’attaque, le jour suivant. Et on voyait tout ça et on a tout regardé. Et au milieu du bombardement, il y a un avion tout seul qui arrivait de nulle part, il est monté dans le ciel et s’est retourné, il est tombé et vous pouviez entendre les bombes tomber ; je pense que tout l’équipage a péri. Et on a su plus tard que c’était, notre receveur des postes était un gars qui venait de la région de Windsor (Ontario) et c’était son fils qui a été tué dans cet accident. Il a reçu un message le lendemain. À Caen maintenant, ils ont amené des blessés quand ils sont partis, au début de leur nouvelle, attaque en quelque sorte, ils ont amené un certain nombre de blessés là-bas. Et ils ont amené, et trois d’entre eux sont morts avant même d’arriver là. Il a fallu que je les enterre avec… mon ami et moi, il a fallu qu’on leur creuse des tombes, et qu’on remette leurs plaques d’identité aux officiers. Mais vous deviez les envelopper dans une couverture et la coudre, et puis aller creuser une tombe pour les mettre dedans. Et ensuite mettre une inscription sur la tombe pour qu’ils sachent. Et vous mettiez toujours la tombe près de la route pour qu’ils puissent les enlever de là après et les mettre dans une vraie tombe. Juste après, on était en Hollande. Mais on n’y a seulement passé une nuit et ensuite on est repartis en Belgique, à Bruges. Et là-bas, on nous a fait suivre un léger entrainement pour qu’on soit un peu plus avertis parce qu’on n’en avait pas fait tant que ça jusque là. Et on se préparait pour aller les aider en Hollande là-bas, dans l’estuaire de l’Escaut. Et on a passé deux jours là-bas. Ils voulaient que quelqu’un reparte sur le bateau suivant. Et ils allaient prendre tous les blessés et les mettre allongés sur le pont du bateau ; et ils voulaient quelqu’un pour les accompagner parce qu’il fallait traverser l’eau pour retourner en Belgique. On avait plein de gars sur des brancards qui étaient étendus sur le pont ; et on a fait la traversée et une tempête est arrivée ; et vous pouviez voir quand vous descendiez avec la houle, vous pouviez voir les vagues. Je veux dire, une de ces vagues nous aurait avalés si elle était passée par dessus bord. Mais il y en a une qui est arrivée et elle a éclaboussé, mais elle ne devait pas être si grosse ou on se serait retrouvés au fond. Ça a beaucoup contrarié les gars sur les brancards, ils hurlaient et poussaient des cris. Je suis resté sur le pont et je leur ai parlé pendant tout le chemin jusqu’à ce qu’on débarque en Belgique. Je ne sais pas combien d’heures ça a pris. Mais à l’avant du bateau il y avait une petite lumière, mais le capitaine et tout le reste sont à l’arrière du bateau, alors il lui faut cette lumière pour voir où se trouve l’avant du bateau. Et je n’arrêtais pas de leur dire, bon, j’arrive à voir les lumières du port et tout ça. Et je suppose que ça a aidé parce qu’ils n’ont pas eu d’autre problèmes. Mais à chaque fois que le capitaine devait faire virer le bateau pour être dans l’alignement par rapport à l’endroit où on allait et vous entendiez la vague qui heurtait l’avant du bateau et vous pouviez la sentir se dérober. Oui, juste avec la pression. Mais c’était juste des bateaux à fonds plats, c’était facile. Et on a débarqué là-bas en Belgique, oh vers 5 heures du matin, il faisait encore noir. Mais ils avaient les ambulances et tout le reste là-bas ; et ils ont pris tous les gars et oui ; et ils nous ont ramenés à notre unité là où on était en garnison en Belgique. Le jour où la guerre s’est terminée ? On s’était arrangés avec mon frère pour se retrouver à Londres quand la guerre s’est terminée ; et j’avais une permission. Je suis parti à Londres et je suis allé, et il m’avait dit à quel hôtel il allait descendre et c’était juste à Piccadilly Circus. Alors je suis allé à l’hôtel et il n’était pas encore arrivé. Donc je suis sorti de l’hôtel, et je venais de passer le coin et il remontait la rue à pied. Alors je l’ai retrouvé. Alors on s’est retrouvés et on est allés, il y avait un restaurant chinois sur le chemin ; et on est allés déjeuner là. Et puis on s’est fait prendre en photo ensemble et on l’a envoyée à mon père et ma mère chez nous. Et ce soir-là, on est allés faire la fête à travers Londres, et ces gens nous ont proposé d’aller à une fête avec eux dans un appartement en sous-sol et c’est là que j’ai rencontré ma femme. Oui. Alors j’ai retrouvé mon frère ce jour-là et j’ai rencontré ma future femme ce jour-là. Oui. Le l’ai épousée et nous sommes mariés depuis 53 ans. Oui.