Project Mémoire

Eric Smith

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Photo d’un exercice de mission de bombardement.
Médaille de l’opération Manna commémorant le 40e anniversaire de la mission alliée qui consistait à larguer des denrées alimentaires au-dessus de villages néerlandais.
Épinglette en forme d’avion de forteresse fabriquée en métal sur le modèle d’un bombardier Halifax, 1945.
Jetons de poker nazis.
E.B. Smith à Sheffield, Angleterre en 1915.
[J’ai suivi] un cours donné par des commandos dont certains avaient dirigé les raids sur la Norvège et tout ça… Des types vraiment très qualifiés.
Je m’appelle Eric Smith. Je suis né à Portage la Prairie, au Manitoba, et je me suis enrôlé à Winnipeg dans l’Aviation royale du Canada à 17 ans. C’était du côté nord de l’avenue Portage, à Winnipeg, et une foule d’autres gars était venus s’enrôler. C’était un 1er septembre et dès le 6 suivant, nous étions quelques milliers à nous retrouver au dépôt Manning, à Edmonton. Après un certain temps, on nous a envoyés à Regina pour suivre ce qu’on appelait le Programme de formation d’urgence en temps de guerre. Nous sommes restés presque trois mois à Edmonton, puis nous avons eu une permission à Noël avant de rentrer pour être envoyés à Dafoe, en Saskatchewan, à l’École de bombardement et de tir nº 5. Nous avons vaqué pendant deux jours à des tâches sans importance, travaillant deux heures au bowling et trois heures le lendemain, et on se relayait comme ça. Puis nous sommes rentrés à Regina, au ITS nº 2, où nous avons pu parler à pas mal de gars. L’un d’eux abattait des arbres sur un terrain boisé en attendant de commencer sa formation de pilote. Nous étions tous navigateurs potentiels ou autre chose, et j’ai demandé quand débuterait mon entraînement. On m’a dit que je pourrais commencer très bientôt au tir aérien. Et je me suis retrouvé deux jours plus tard à l’École de bombardement et de tir MacDonald nº 3, à seulement 16 milles de chez moi. J’en suis sorti diplômé, je suis rentré en permission puis j’ai été envoyé à Trois-Rivières, au Québec, pour suivre un cours donné par des commandos dont certains avaient dirigé les raids sur la Norvège et tout ça… Des types vraiment très qualifiés, et ils nous ont laissé progresser à notre rythme. Ils faisaient la même chose pour les marches d’entraînement, quand certains sortaient de piste, car ils préféraient enseigner plutôt que de réprimander les gars, se disant que chacun était responsable de sa propre vie. Nous avons appris le maniement d’une corde à piano pour trancher la gorge et autres trucs du genre. Puis nous sommes allés à Lachine, 7 à 10 jours je crois, en attendant l’arrivée d’un autre groupe. Nous sommes ensuite montés sur le paquebot Aquitania et, d’après ce qu’on nous a dit, il y avait 15 500 hommes à bord.