Project Mémoire

Fernand Arthur Léveillée

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Fernand Léveillée
Fernand Léveillée
Image du Neptune Gibraltar - Mourmansk - sur la St John par Fernand Léveillée, mai 1944.
Fernand Léveillée
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Portrait officiel de Fernand Léveillée quand il servait dans le Marine, dans les années 1940.
Fernand Léveillée
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Fernand Léveillée en uniforme devant une maison en Europe.
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Le "Meet the Navy Show" à Halifax au début des années 1940. Fernand Léveillée est le 3ème sur la gauche dans la 3ème rangée.
Fernand Léveillée
« Il y a un sous-marin en dessous, dans l’eau. Toutes les secondes on envoyait un son (un signal) bong, bong, bong, bong. Houp ! Bong ! On a touché quelque chose. »
Fernand Léveillée. J’approchais mes 21 ans et je voulais avoir le choix des armes (NDT : en français dans le texte)… Vous comprenez ce que je veux dire par « le choix des armes » : J’ai choisi la marine… parce que j’aimais l’aventure ! (NDT : en français dans le texte) Bon, c’était à Halifax, qui était la principale base de la marine à l’époque, en Nouvelle-Écosse. J’étais chanteur dans, pas un métier, mais mon occupation c’était de chanter aux funérailles le matin à l’église, vous voyez. Je jouais dans de nombreux spectacles. J’étais ce que vous appelez un artiste. Et quand j’ai décidé pour la marine, il y a quelqu’un qui me connaissait dans l’organisation. Ils ont dit, pourquoi ne pas te transférer pendant quelques temps, dans les divertissements ? Alors c’est comme ça que j’ai fait partie de ce spectacle. C’était à Halifax mais je suis parti en mer après ça ; j’ai eu un bateau et j’ai pris la mer. Et c’était le bateau sur lequel j’étais, une frégate, le NCSM Saint John. Et ça ce sont les endroits où nous sommes allés : (opération) « Neptune » (La phase d’assaut dans l’invasion de la Normandie), Gibraltar, Mourmansk en Russie, Mourmansk est au nord de la Russie. Mon bateau a coulé deux sous-marins mais c’était secret en général… On lançait des bombes qui devaient exploser à une certaine distance. Il y avait un sous-marin en dessous, dans l’eau. On envoyait un signal sonore toutes les secondes : bong, bong bong, bong. Houp ! Bong ! On a touché quelque chose. Maintenant on va rester là, bong, bong, bong, bong. Ensuite les cloches sonnaient, on avait un écho qui (montrait qu’il) y avait quelque chose qui bougeait par là, ce n’était pas un gros poisson – c’était un sous-marin, vous voyez. Alors maintenant on les localisait et on envoyait des grenades sous-marines. On en a fait couler deux. C’était un bateau sensationnel. Mais mon travail en mer – je n’avais pas grand-chose à faire en mer. Mais à chaque fois qu’ils allaient dans un port, c’est là que j’avais du travail à faire, aller faire le plein de ravitaillement, vous savez, j’étais l’homme du ravitaillement. En mer, je n’avais pas trop de travail à faire mais dès qu’on arrivait au port, mon travail c’était d’aller chercher le ravitaillement dans les magasins là où ils étaient dissimulés – parce qu’ils n’étaient pas à l’extérieur en Angleterre. Parce que si vous aviez un bâtiment de dix étages (plein de ravitaillement), les allemands le faisaient sauter et ils, et on n’aurait pas pu ravitailler la ville après. Alors tout était dispersé entre de nombreux endroits cachés. Et mon travail c’était, ils me proposaient un petit camion pour aller partout. Je devais être prêt avec ma liste complète avec tout ce que je voulais, parce quelquefois on partait en mer pendant trois semaines ou un mois sans toucher terre. Alors je devais faire le ravitaillement pour le bateau pour avoir le, on avait du lait en poudre. Bon, pour mettre dans le café c’est mieux que rien. Quand on allait dans un port, l’officier responsable recevait un officier portuaire qui vous donnait toutes les indications (où trouver le ravitaillement). Bon, (en vérifiant la liste) : ceci, pas ça, ça et ça et ça. Puis le capitaine me disait, bon, voilà la liste et ils te proposent un petit camion pour aller avec toi et te montrer où c’est. Quelquefois, le ravitaillement se trouvait dans des caves parce que, pour ne pas être bombardés par les allemands, vous voyez. Donc c’était une base secrète. Et ça ne se voyait pas du ciel. Vous ne pouviez pas imaginer ce qui se trouvait là dessous, que d’ici jusqu’à peu près là, c’était des salles ; chambres froides et des chose comme ça.