Project Mémoire

Fernand Roy

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

M. Fernand Roy accomplit son service de guerre avec le 1er Bataillon des Fusiliers du Saint-Laurent de 1942 à 1945.
Fernand Roy
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M. Fernand Roy.
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Le soldat Fernand Roy (debout au centre) posant avec quelques camarades lors d'un exercice au mortier de 3 pouces qu'il transporte sur son dos.
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Le soldat Fernand Roy (à droite) avec deux camarades pendant son service de guerre, 1942-1945.
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Le soldat Fernand Roy pendant la guerre. Il accomplit la majorité de son service de guerre au Canada avec le 1er Bataillion des Fusiliers du Saint-Laurent de 1942 à 1945.
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Certificat d'appréciation décerné par le Ministère de la Défense nationale à M. Fernand Roy le 19 février 2004 en reconnaissance de sa participation à des expériences secrètes impliquant des armes de guerre chimiques.
Fernand Roy
La différence qu’il y avait dans l’armée… j’ai appris à vivre avec beaucoup de monde. On a appris des choses qu’on ne savait pas, des choses qui ne pouvaient pas se montrer à la maison.
Tous les jeunes étaient demandés dans ce temps-là. Il fallait entrer dans l’armée. C’est de même que je suis rentré dans l’armée. J’ai fait mon Basic Training [entraînement de base] à Rimouski et ensuite j’ai été à Valcartier dans la 7e infanterie. Je suis retourné aux Fusiliers du St-Laurent. J’ai passé le reste de la guerre avec les Fusiliers du St-Laurent. J’ai fait toute la tournée avec eux; Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Colombie-[Britannique]. Il y en a qui sont allés [outre-mer] et d’autres sont restés ici. Personne ne nous a jamais forcés d’y aller. Je n’étais pas intéressé d’aller à l’autre côté. Par contre, nous sommes allés au Japon. Nous avons été sur les îles. C’était un bon endroit pour surveiller. J’étais dans l’armée par obligation. Mon père était tout seul sur une terre et il voulait que je travaille avec lui. Il a réussi à m’avoir pour un été. Je suis allé travailler avec lui. À l’automne, je voulais rester avec eux encore, mais je n’ai pas été capable. Ils m’ont dit que je devais retourner dans l’armée. Je suis retourné au [casernement] Covefields à Québec. Mon régiment était rendu à Sussex au Nouveau-Brunswick. J’aimais mieux rester à Québec et dans les alentours. Ils ont demandé des gars pour aller à Ottawa pour faire un test de gaz. Ce test de gaz était pour préparer des médicaments pour soigner les personnes qui avaient été blessées durant l’autre guerre [la Première Guerre mondiale] avec du gaz moutarde. Ils cherchaient des médicaments pour ça. Alors, ils m’ont envoyé là. On allait au laboratoire et ils nous mettaient une goutte de gaz sur le bras gauche et ils nous laissaient une journée avec ça. Le lendemain matin on allait les voir et leur montrer. Ils regardaient ça et ils mettaient un pansement là-dessus. Ça a été cinq jours de même. Finalement, je m’en suis assez bien sorti. Ça a fait des plaies, mais ça a guéri assez bien. Par contre, il y en a qui ont été maganés pas mal, ils ont été hospitalisés. Il y en a même qui sont décédés de ça. Ça aurait pu m’arriver, mais je suis encore ici. En Nouvelle-Écosse, on a fait beaucoup d’entraînement sur le mortier de trois pouces. On en a tiré beaucoup de bombes. On en a tiré des dix piastres [dollars]. Dans ce temps-là, ils disaient que ça valait dix piastres une bombe. Quand je suis rentré dans l’armée, j’étais très jeune, j’avais 21 ans. J’étais resté à la maison comme tous les jeunes de cette époque. J’ai appris ce que tu apprenais à la maison et un peu à la petite école. La différence qu’il y avait dans l’armée… j’ai appris à vivre avec beaucoup de monde. On a appris des choses qu’on ne savait pas, des choses qui ne pouvaient pas se montrer à la maison. On les a appris dans l’armée. On a eu de bons conseils. Je n’ai pas un mot à dire sur ce qu'on nous a montrés.