Project Mémoire

Florence C Lewis

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Pages du livre de Florence Lewis sur le règlement pour les conducteurs de véhicules M.T. et les transporteurs et motocyclistes universels, 1944.
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Florence Lewis assise dans sa jeep à Ottawa, Ontario, en 1945.
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Livre de Florence Lewis sur le règlement pour les conducteurs de véhicules M.T. et les transporteurs et motocyclistes universels, 1944.
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Portrait officiel de Florence Lewis en uniform, 1944.
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Florence Lewis photographiée debout devant sa voiture à Ottawa, Ontario, en 1945.
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Je ne savais pas conduire, mais je ne voulais pas rester dans un bureau. Je ne verrais rien, alors c’est pour ça que j’ai choisi d’être dans le transport.
La raison pour laquelle je me suis engagée, ma mère était veuve et elle avait cinq enfants ; et j’étais l’aînée. Le temps était venu pour moi de bouger et de rendre les choses plus faciles pour elle. C’était la raison pour laquelle je m’étais engagée. Et aussi je voulais aider, évidemment. Je me suis enrôlée à Calgary (dans le Service féminin de l’Armée canadienne) je suis descendue à Kitchener (Centre n°3 d’entraînement de base du Service féminin de l’Armée canadienne) Puis à Woodstock (Centre n°11 d’entraînement pour la Milice active non permanente) ; et j’ai passé 17 mois à Ottawa. J’étais chauffeur dans le transport et c’était quelque chose de genre taxi. Vous aviez différentes choses à faire. J’ai passé une bonne partie du temps aux alentours des bâtiments du parlement. Je ne savais pas conduire, mais je ne voulais pas rester dans un bureau. Je ne verrais rien, alors c’est pour ça que j’ai choisi d’être dans le transport. On était à Kitchener la première fois ; et on a passé deux mois à apprendre à conduire uniquement. Et vous deviez réussir avant qu’ils vous envoient sur, et j’y suis arrivée. Oh, c’était comme, c’était comme un taxi. Vous deviez suivre les itinéraires qu’ils, le planning qu’ils organisaient pour vous. Et vous deviez suivre ce planning pendant une semaine. Et aussi on, entre temps, si vous n’aviez pas de course, ils vous envoyaient chercher quelqu’un. C’était principalement des hommes, particulièrement à l’aéroport, vous savez, vous passiez beaucoup de temps à aller chercher des gens aussi. Tous des hommes, pas de dames. Je n’ai jamais eu de dame à aller chercher. Mais je sais que cette nuit-là je suis allée là-bas et il y avait de la tempête ; et il y a pas mal de neige là-bas, hein. Et me voilà, et j’avais trois hommes avec moi et je n’y voyais rien du tout. Et ils ne voyaient rien ; et ils ont dit, vous avez de bons yeux, vous pouvez voir où vous allez. Mais j’étais debout avec mon pied sur l’accélérateur et la porte ouverte comme ça je pouvais voir quelque chose. Oui. oh oui on est passé par des choses comme ça. Quand la guerre était finie le jour de la Victoire en Europe, je devais descendre au centre ville mais j’avais une jeep. Il y avait des gens partout, vous savez. Et j’essayais d’aller là où je devais aller sur Sparks Street, c’est la rue principale d’Ottawa, et je ne pouvais pratiquement pas bouger. Au moment où j’ai enfin atteint le centre ville, il y avait dix ou douze personnes, des gens de l’armée, accrochés à la jeep. C’était amusant. Ils, ils ne lâchaient pas parce que, je veux dire, ils étaient déjà en train de faire la fête. Mais moi j’étais encore en service. J’ai eu beaucoup de mal à traverser la ville ce jour-là ; ça m’a pris longtemps. Bien sûr, ils m’ont posé des questions quand je suis rentrée pour savoir ce que j’avais fait, vous savez. J’ai dit, et bien, vous ne pouviez pas voir grand-chose, même dans les rues parce qu’il y avait des papiers partout, vous savez, à jeter des papiers par la fenêtre et tout ce genre de trucs que vous voyez à la télévision. Ça a été une bonne expérience malgré tout. Ça vous faisait grandir, vraiment. Je sais que les filles, si elles n’étaient pas assez âgées, vous voyez ce que je veux dire, pour aller outre-mer ou quelque chose comme ça, elles étaient cantonnées dans les bureaux ou cuisinières, vous voyez ce que je veux dire ? Elles travaillaient comme ça. Bon, je ne voulais pas être cantonnée à un seul endroit. Je voulais y aller et voir quelque chose, c’est ce qui s’est passé. J’ai rencontré cette fille à Calgary, mon amie, elle est dans le nord là maintenant. Et toutes les deux on parlait, et on a décidé que toutes les deux qu’on ferait ça. On n’irait pas faire la secrétaire et tout ça, alors vous êtes dans un bureau et vous pouvez aller nulle part, c’était mieux parce qu’on était dehors toute la journée, hein, à travailler et elles étaient dedans ici. Pas amusant. (rire) Oui, c’était l’aventure.