Project Mémoire

Frank Lee

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Bibliothèque et Archives du Canada / Dubervill, Frank L., Photographe / Numéro Mikan: 3199238
Bibliothèque et Archives du Canada / Dubervill, Frank L., Photographe / Numéro Mikan: 3199238
Troupes du Fort Garry Horse marchant au pas pendant une parade d'église à Breda, Pays-Bas, le 5 novembre 1944. Dubervill, Frank L., photographe Numéro Mikan: 3199238 M. Lee a également fait partie du régiment The Fort Garry Horse.
Bibliothèque et Archives du Canada / Dubervill, Frank L., Photographe / Numéro Mikan: 3199238
Pendant qu’on était là-bas, les bombes roquettes (les V2, des missiles balistiques de longue portée) et les bombes bourdonnantes (les V1, des bombes volantes) tombaient sur Londres; et bien sûr, on était censés aller dans les abris souterrains, les abris anti-bombes, mais on ne s’en faisait pas pour ça. On a juste continué à baguenauder, alors que ces bombes faisaient un sacré boom en explosant.

Je me suis enrôlé à la fin de mes études secondaires (lycée) en 1944, pendant l’été. J’ai pris du bon temps pendant un petit moment et puis je me suis engagé, enrôlé à Winnipeg dans le Fort Garry (Horse Armoured Regiment), et j’ai suivi l’entraînement de base à (la caserne de) Fort Osborne. Et puis quand j’ai eu terminé ça, on m’a expédié à Camp Shilo pour suivre l’entraînement avancé; et au cours de l’entraînement avancé, un capitaine anglais de la Force 136 des services secrets britanniques (de la SOE : Direction des opérations spéciales) est venu et il recrutait des soldats sino-canadiens pour la campagne de Birmanie. Alors, cinq d’entre nous à Camp Shilo ont rejoint ce groupe et puis en, c’était en janvier février, on nous a expédiés de Camp Shilo à (la BFC) d’Ottawa. Et on était à Ottawa et c’est là qu’ils réunissaient les soldats sino-canadiens, volontaires pour cette campagne. Et je me souviens, je crois qu’à ce moment-là on était environ 80 d’entre nous qui étions montés dans le train en plein milieu de la nuit; et on a voyagé en train jusqu’à (la BFC) d’Halifax. Et on a marché du train jusqu’au navire, qui s’appelait le (SS) Nieuw Amsterdam.

Et ce Nieuw Amsterdam était un énorme navire de transport de troupes. Je me souviens des hamacs; il y avait environ huit couches superposées. Et c’était vraiment quelque chose de se retrouver tout en haut de ça, mais je pense que moi j’étais dans ceux du bas. En tout cas, ça nous a pris sept jours pour faire la traversée et les premiers jours, la plupart d’entre nous avaient un sacré mal de mer. Mais après trois jours, on s’est habitués. On a débarqué à Liverpool en Angleterre et puis on est restés là-bas, seulement pour la nuit je crois, à Aldershot (base permanente de l’armée canadienne en Angleterre) et ensuite de là on nous a expédiés, on a pris le train pour Londres. Notre groupe logeait au 32 Weymouth Street qui est le quartier des docteurs à Londres. Et on a suivi un peu d’entraînement là-bas.

On est restés là-bas à peu près trois semaines, je crois; et pendant notre séjour là-bas, je me souviens que l’un d’entre nous a trouvé des infirmières de l’armée de terre à cinq d’entre nous, alors on sortait ensemble le soir. Oh, on prenait juste plaisir à aller d’un endroit à l’autre, aller dans des soirées dansantes. Et, bien sûr, on ne dansait pas très bien, mais on sortait dîner et ainsi de suite. Pendant qu’on était là-bas, les bombes roquettes (les V2, des missiles balistiques de longue portée) et les bombes bourdonnantes (les V1, des bombes volantes) tombaient sur Londres; et bien sûr, on était censés aller dans les abris souterrains, les abris anti-bombes, mais on ne s’en faisait pas pour ça. On a juste continué à baguenauder, alors que ces bombes faisaient un sacré boom en explosant.

Je me souviens être rentré un soir, de retour à la caserne au 32 de la rue Weymouth et, bien sûr, tout était fermé à clef, alors j’ai forcé la fenêtre et j’ai sauté à l’intérieur dans la salle à manger là-bas pour monter dans ma chambre. Notre capitaine a entendu ça, et se demandait qui s’était introduit; et il est sorti avec un pistolet à la main. Il a dit, oh, toi, je vais te mettre au trou pour être resté dehors aussi tard. Je ne savais pas ce qui était arrivé aux autres gars.

Mais en tout cas, on était là-bas pour apprendre le morse et ainsi de suite et ce pendant plusieurs semaines. Et ensuite à la fin de ces quelques semaines, on est allés à Liverpool et on a embarqué sur le navire qui s’appelait le (SS) Strathcona. C’était un petit navire; et on a rejoint un convoi de navires qui allaient en Inde.