Project Mémoire

Frank Thomas Rowan

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Frank Rowan
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Frank Rowan (à droite) et les Cadets de l'Aviation Royale Canadienne à Winnipeg, Manitoba, le 19 septembre 2010.
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Le Lieutenant Frank Rowan (à gauche), Escadron 107, Forces Aériennes Royales et d'autres prisonniers Alliés dans un camp en Allemagne en 1945.
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Télégramme envoyé à la mère du Lieutenant Frank Rowan à Ottawa, Ontario. Il l'informe que son fils est porté disparu, 18 mars 1945.
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Frank Roan alors qu'il était membre de l'Association Wartime Pilots & Observers en 2007-2008. Monsieur Rowan est également l'ancien président de l'organisation.
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Le Lieutenant Frank Rowan, Escadron 170, Aviation Royale (au centre) peu de temps après avoir été capturé en Allemagne en 1945.
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Notre appareil a été touché par, je suppose un chasseur de nuit, peu après qu’on ait largué nos bombes. Le pilote nous a donné l’ordre ou les instructions pour sauter en parachute.

J’ai suivi mon entrainement dans le nord du pays de Gales et dans différents endroits du Royaume Uni, et puis dans une base, tous les différents équipages étudient, on était rassemblés en équipages ; et un pilote officier de la RAF m’a demandé, officier en temps de paix, si je voulais me joindre à son équipage, ce que j’ai fait. Et puis il a sélectionné d’autres personnes. Et puis j’ai commencé mon entrainement dans le Bomber Command et nous étions, on s’est retrouvés dans l’escadron, le 170ème escadron, un escadron de la RAF ; et sa base se trouvait juste au nord de la ville de Lincoln dans le Lincolnshire, en Angleterre.

Le jour de la Saint Patrick, dans les premières heures du 17 mars 1945, au cours d’un raid aérien au dessus de Nuremberg en Allemagne, notre appareil a été touché par, je suppose un chasseur de nuit, peu après qu’on ait largué nos bombes. Le pilote nous a donné l’ordre ou les instructions pour sauter en parachute. J’ai sauté ; je suppose que j’étais à 18 000 pieds d’altitude environ quand j’ai sauté. J’ai atterri juste à côté de la piste d’un escadron de chasseurs de nuit, un escadron allemand bien évidemment. J’ai été capturé immédiatement. Le jour suivant ils ont attrapé d’autres personnes qui avaient sauté après le raid ; et quatre d’entre eux étaient dans mon équipage. Il y avait un certain nombre de camions et ils ont jeté hors de ces camions les corps d’une soixantaine de personnes au moins qu’ils avaient ramassé après le raid. La plupart était des aviateurs mais il y avait des civils et autres.

Et en premier, quand ils nous ont fait enlever les plaques d’identité d’un certain nombre d’aviateurs, et avec mes collègues, on a pris une douzaine de plaques à peu près. On ne les a pas aidés à empiler les corps. Ils ont versé de l’essence sur eux et ils les ont brûlés sur place. Au même moment à peu près, ils commençaient à vider les camps et ils étaient, je suppose, leur équipe devait remettre les prisonniers aux officiers alliés, mais ils ne voulaient pas nous remettre entre leurs mains, je comprends, pas aux russes. Alors on a commencé à marcher, plusieurs centaines de personnes, et le matin du deuxième jour, on était environ 150 à 200 trainards sur la route. On était surveillés par des soldats plus âgés et la plupart d’entre eux avaient des chiens, des bergers allemands ou des dobermans pour nous surveiller. On était en marche. On venait d’arriver dans un village quand on s’est faits mitraillés par un avion de chasse allié. Je n’ai pas vu l’avion. Les soldats allemands m’ont tiré par le bras et d’autres, on s’est entassés derrière des arbres ou on s’est allongés, et il y a eu une trentaine de personnes touchées au bout de la file. Et tout ce dont on se rappelait c’était les cris et le bruit.

Ceux qui étaient blessés, ils ne pouvaient rien faire pour eux. Les officiers allemands ont parlé à l’officier commandant alliés ; et tout ce qu’ils pouvaient faire c’était, ceux qui étaient sérieusement blessés, ils leur ont tiré une balle derrière la tête. Ce n’était pas par cruauté ou quoi que ce soit mais, je veux dire, il n’y avait rien d’autre qu’ils puissent faire dans un cas pareil. Alors ce genre d’expérience ça vous reste.

Alors après ça, on ne marchait plus que la nuit. Par la suite je me suis rendu compte, qu’on allait vers le sud, on est partis vers l’est et différentes directions, mais on s’est finalement rassemblés, on était, je ne sais pas combien, mais des centaines et des centaines de prisonniers venant de différents camps. On a marché, on a marché pendant environ 45, 46 jours, jusqu’à six ou sept jours après le jour de la Victoire en Europe, on a été libérés à côté de la frontière tchécoslovaque. On a été libérés par le Général (George S.) Patton et la 3ème armée américaine.