Project Mémoire

Fred Thompson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Fred Thompson
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C’était la guerre et on suivait les groupes de l’infanterie tout le temps. On était juste derrière eux dans l’artillerie, et puis les dévastations étaient importantes.
Vous savez, toutes les sortes de choses qu’on fait pendant l’entrainement à l’armée. Mais surtout de l’entrainement physique, faire des marches jour après jour avec un lourd, un paquetage complet sur le dos. On a fait ça pendant des mois et des moins et puis, jusqu’à ce qu’ils aient besoin de nouvelles recrues, ils ont fait un appel aux volontaires et je me suis porté volontaire pour la Sicile immédiatement. Et alors j’ai quitté mon ancienne unité, la 12ème ambulance de campagne (corps médical de l’armée royale canadienne). C’était la guerre et on suivait les groupes de l’infanterie tout le temps. On était juste derrière eux dans l’artillerie, et puis les dévastations étaient importantes. Le pays était vraiment en train d’être mis en pièces. De fait, avant qu’on parte en Italie, avant qu’on arrive sur le sol italien, on était ici basés en Sicile à la fin et la nuit précédente, ils sont juste, la ville de Reggio, qui est juste là, et ils l’ont tout simplement bombardée toute la nuit, du ciel et aussi l’artillerie en Sicile. Et c’était juste, c’était tout aplati quand on est arrivés là-bas. Les soldats italiens se tenaient là avec les mains en l’air. Alors je veux dire, on n’a pas eu le moindre problème avec les italiens. Je veux dire, ils étaient, c’était avant qu’ils capitulent, mais individuellement, ils se rendaient. Et puis alors, ça a été une marche lente parce qu’ils devaient aller de village en village, et nous assurer qu’il ne restait plus d’allemands du tout. Alors on repoussait les troupes allemandes sur toute la remontée sur notre route. Alors que la campagne d’Italie tirait à sa fin, on a fait repartir toutes les troupes canadiennes. On est passés, je n’oublierai jamais ça parce que on était sur des bancs à l’arrière d’un camion ; et on a fait tout le trajet d’ici depuis le nord de l’Italie, tout le long jusqu’à Marseille (France), je me souviens. Et toute cette distance tout droit, pendant qu’on traversait la France et tout droit jusqu’en Belgique et en Hollande, on a voyagé là-bas dans ce qu’ils appelaient des poids lourds et sur des bancs en bois, et c’est comme ça qu’on a fait le trajet. C’était le voyage le plus inconfortable qui soit. Et vous ne pouviez rien voir du tout parce que les côtés étaient recouverts d’une bâche, vous étiez là-dedans, assis, les uns contre les autres. Mais, vous savez, on ne se plaignait pas à propos de ça à l’époque, ça faisait partie du travail. Pas très longtemps après qu’on soit arrivés en Italie, j’étais à peu près là et j’ai attrapé une hépatite, alors ils m’ont envoyé dans un l’hôpital à Tarante en Italie. Et ensuite ils m’ont envoyé en convalescence dans un hôpital à Tunis en Afrique, et vous y alliez en avion. Je n’oublierai jamais ça parce qu’on a embarqué à bord de l’avion quelque part par là en Sicile et ensuite pendant qu’on survolait la mer Méditerranée, je me rappelle du pilote me disant, aimerais-tu écouter la radio ? On n’avait pas écouté la radio depuis des années. Et la première chanson que j’ai entendue c’était, bon, la première voix que j’ai entendue c’était celle de Véra Lynn, la célèbre cantatrice de Grande Bretagne. Et j’étais tellement content. Je n’oublierai jamais ce moment.