Project Mémoire

Frederick Vedan

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Frederick Vedan, Peloton 4, l’Armée royale canadienne, Angleterre. Il avait 21 ans à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945. Il a servi lors de la campagne d’Italie et lors de la libération de la Hollande.
Badge de service de guerre porté par Fred Vedan tout au long de son service militaire avec le Régiment Royal Westminster. Il représente la tribu Shuswap de la nation Caribou.
Certificat de démobilisation de Frederick Vedan, mars 1946. Il a servi au Royaume-Uni et dans la région de la Méditerranée lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Le frère de Frederick, Hector Vedan, a aussi servi dans l’Armée canadienne. Il a représenté la Nation secwepemc lors d’une cérémonie commémorative et de dépôt de couronnes à Vancouver en novembre 2004.
Et, pour ce qui est de la bravoure, de mon point de vue, tous les gars qui sont vraiment braves, sont encore là-bas, six pieds sous terre.
Ici Fred Vedan. Je me suis joint à l’Armée en 1942 à l’âge de dix-huit ans. J’ai abouti avec les Calgary Highlanders et mon frère était avec le Régiment Westminster. Il m’a écrit et m’a encouragé à demander un transfert. Il m’a, en fait, réclamé. Pendant un temps, nous étions dans les montagnes rocheuses qui surplombent Cassino. Nous avons perdu plusieurs hommes. Ensuite, nous sommes descendus des montagnes et nous sommes entrés dans Cassino. Nous avons traversé la rivière et avons établi une tête de pont à cet endroit – la Compagnie ‘’A’’ – la seule compagnie qui ait réussi à tenir sa position. Les deux autres compagnies ont dû se retirer. Tout ce que nous avions, c’était des carabines, quelques PIAT (Projector Infantry Anti Tank, une arme antichar) et quelques mortiers de deux pouces mais qui n’étaient pas très efficaces. Nous avons défendu notre tête de pont comme nous le pouvions ; nous avions perdu vingt hommes en une heure, sans compter les blessés. Mon commandant, le Major Mahoney, s’est mérité la Croix de Victoria pour ses actions. C’était vraiment mérité parce qu’il…il était vraiment un bon gars, je dirais. Nous montions la rivière et je lui ai demandé, ‘’C’est comment loin la rivière, Major ?’’ Et, il m’a répondu, ‘’Oh, ce n’est pas très loin.’’, comme s’il faisait une promenade dans un parc. J’y ai échappé bel plus d’une fois mais cet incident m’est toujours resté. C’était en Hollande. J’avais ouvert le feu sur une patrouille. Je ne voulais pas les tuer, c’était vers la fin de la guerre. Il y a eu une grosse explosion et je me suis dit, ‘’Oh! Qu’est-ce que j’ai frappé là ?’’. Tout à coup, j’ai vu cette bombe de bazooka qui m’arrivait en pleine face. Ensuite, je ne me souviens plus de rien. Lorsque je me suis réveillé, j’étais à trente pieds de ma position originale, sur le coin d’une maison. J’ai traversé la rue pour me rendre au quartier général de la compagnie et un gars m’a dit, ‘’Comment t’as fais pour te sortir de là ?’’ Je lui ai répondu, ‘’Je ne sais pas. Je ne me souviens de rien.’’ Vers la fin de la guerre, j’étais vraiment inquiet de voir plusieurs vétérans se faire abattre et je me disais que ça pouvait être mon tour, la prochaine fois. Lorsque la guerre s’est terminée, nous sommes débarqués….je crois que c’était de l’Elizabeth, un gros navire, je ne suis pas certain. Nous avons atterris à New York. Le Major Mahoney s’est approché de notre voiture et je crois bien que j’étais le seul qu’il connaissait. Il s’est assis et on a jasé un bon bout de temps ensemble. Comme je l’ai dit, il méritait vraiment la Croix de Victoria. Et, pour ce qui est de la bravoure, de mon point de vue, tous les gars qui sont vraiment braves, sont encore là-bas, six pieds sous terre.