Project Mémoire

George Custance

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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M. George Custance à Edmonton, Alberta, le 11 décembre 2009.
L'Institut Historica-Dominion
On avait malgré tout des tours tout autour de la clôture, pour les garder à l’intérieur de l’enceinte du camp et ils avaient des fusils bien-sûr, au cas où quelqu’un s’écarte. Mais ils ne montraient pas de désir de s’en aller, ils se plaisaient là.
J’étais à Ashmont en Alberta et suis allé à l’école là-bas et je suis parti à la ville pour… Et j’ai travaillé sur la route de l’Alaska en fait quand je suis arrivé en ville. J’étais trop jeune pour le service alors j’ai travaillé là-haut pendant deux ans. Quand j’y suis allé et je faisais assez jeune pour mon âge, évidemment, alors je ne pouvais pas entrer dans le service. Il y en a qui mentaient sur leur âge et s’enrôlaient à 17 ans. J’avais presque 18 ans quand je me suis engagé. Je suis descendu en ville et je me suis engagé dans l’armée. Ils avaient un bureau de recrutement là sur la 101ème rue. Et ensuite je suis allé à Camrose [Alberta] pour suivre le perfectionnement et de là, je suis allé, ça a duré deux mois à la caserne Currie de Calgary jusqu’à la fin de mon entraînement. Et ensuite j’ai fait partie du contingent envoyé outre-mer et j’ai attrapé une pneumonie et quand je suis descendu à Debert en Nouvelle Ecosse ils ont découvert que j’avais une pneumonie. Alors ils m’ont gardé à Truro en Nouvelle Ecosse pendant plusieurs mois en convalescence. Et bien, à ce moment-là, ils n’emmenaient plus de nouvelles recrues outre-mer de cette façon, l’invasion japonaise, évidemment. Ils m’ont renvoyé à l’ouest, où je surveillais les prisonniers de guerre à Medicine Hat et à Wainwright. Je montais les tours de l’est, il y en avait à peur près six dans cette enceinte et les prisonniers jouaient au foot à l’intérieur de l’enceinte, et il y avait une barrière de corde tout autour du terrain. Et s’il arrivait que le ballon soit dedans, au-delà de la clôture je pense, ils devaient demander la permission à la tour pour aller le chercher ou alors, pour éviter les tentatives d’évasion ou quelque chose comme ça. On changeait les gardes régulièrement et on retournait à la caserne et c’était le moment important. Ils vous apportaient le déjeuner. Ces prisonniers n’étaient pas violents. Nous, par moments, on descendait parmi les prisonniers et on jetait un œil sur eux. Ils n’essayaient pas de s’enfuir ou quoique ce soit, et on échangeait des insignes et de choses comme ça, et on s’entendait plutôt bien. Et on avait malgré tout des tours tout autour de la clôture, pour les garder à l’intérieur de l’enceinte du camp et ils avaient des fusils bien-sûr, au cas où quelqu’un s’écarte. Mais ils ne montraient pas de désir de s’en aller, ils se plaisaient là. (rires) Après ça, après Medicine Hat, je suis allé à Wainwright et peu de temps après ça on m’a rendu à la vie civile. Quand on surveillait les prisonniers de guerre à Medicine Hat là-bas, on ne rapportait pas nos fusils à la caserne et un de mes meilleurs copains était, ce gars-là déchargeait son fusil et il l’a tué, juste là dans son lit. Un de ses copains vidait son fusil tout simplement et vous sortez les cartouches, après avoir fermé le magasin, vous tirez. Le fusil n’était pas censé avoir des balles dedans mais il y en avait une qui était restée là. C’était vraiment dramatique. Vraiment très triste.