Je m’appelle George Ferguson. Je suis né et j’ai grandi à Portage la Prairie au Manitoba et, c’est là que j’habite actuellement. J’ai quitté l’école pendant la guerre pour aller travailler au Canadian Pacific. À mes débuts, à quinze ans, j’étais livreur de télégrammes. J’avais la tâche désagréable de livrer de nombreux télégrammes annonçant la disparition, la capture ou la mort des soldats.
Il y avait un centre d’entraînement de l’Armée à Portage la Prairie. Nous étions donc au courant de la guerre. Nous étions très sensibilisés à la guerre. En fait, le 3 septembre 1939, vers 08 h 30 quelqu’un a frappé à la porte, chez-nous. Ma mère se demandait bien qui cognait à cette heure-là. C’était un agent du Winnipeg Tribune. Il était venu nous informer que la guerre venait d’être déclarée, que le journal avait publié un supplément et qu’il avait besoin de moi pour vendre des journaux.
En tous cas, j’ai travaillé comme livreur de télégrammes pendant environ un an, ensuite j’ai travaillé à la gare. À la même époque, à l’âge de quatorze ans, je me suis joint à la Milice – la 37e Batterie de campagne de l’Artillerie royale du Canada. On pouvait s’enrôler à quatorze ans avec le consentement des parents. Une nuit en 1943, j’ai discuté avec des copains sur comment faire pour s’enrôler. J’ai falsifié mon certificat de naissance et je me suis enrôlé dans la Marine à Winnipeg. Nous nous sommes présentés le 14 février 1944.
J’ai fait l’entraînement de base à Chippewa suite auquel j’étais apte à être classé soit matelot 1e classe, qui travaille sur le pont, soit, chauffeur, qui bien sûr travaille en bas, dans la chaufferie et dans la salle des machines. Nous sommes allés à Cornwallis où les matelots recevaient leur formation. Nous sommes allés dans un centre de formation mécanique et nous avons pris un cours de chauffeur.
Après les cours, la plupart des gars sont allés à Halifax mais six d’entre nous avons été affectés au NCSM Naden à Esquimalt en CB. Nous avons eu à peine le temps de défaire nos valises que trois d’entre nous avons été convoqués à se présenter au bureau. On avait besoin d’un chauffeur pour travailler à bord d’un dragueur de mines qui partait le lendemain matin. En tous cas, j’ai tiré la courte paille. On m’avait dit que ce serait un voyage d’une dizaine de jours mais je suis resté quatorze mois en mer, à bord du Quatsino.
Je me suis fait de très bons amis. Je gardé le contact avec quelques-uns d’entre eux. Malheureusement, plusieurs ne sont plus avec nous. Je ne regrette pas mon expérience. Et, je ne l’oublierai jamais.