Project Mémoire

George Schmitke

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

George Schmitke
George Schmitke
George Schmitke à New Westminster, Colombie Britannique, avril 1943.
George Schmitke
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George Schmitke
Portrait de George et de son épouse Pauline Schmitke, en avril 1943.
George Schmitke
Je me sentais tellement, tellement perdu sans pouvoir conduire mon tracteur, et faire quelque chose ; et il fallait que je reste dans l’armée.
Je ne me suis pas engagé dans l’armée, j’ai été appelé sous les drapeaux et il a fallu que j’y aille. Je n’avais pas l’intention d’être soldat. Les gens sont différents et je suis quelqu’un de différent. Je n’avais pas l’intention d’être soldat. Nous étions des enfants de la ferme. Il y a neuf personnes dans ma famille. Notre église c’était la Mennonite Brethren Church à Maidstone dans le Saskatchewan. On ne voulait pas participer, c’est tout. Il n’y avait pas le choix. Je ne l’ai su qu’après le 15 octobre quand j’ai reçu ma convocation et un billet pour me présenter à Regina. Et alors j’ai dit à ma femme, je prends ça et je vais à Regina, et je leur dirai que je ne peux pas y aller parce que j’avais la batteuse à la ferme qui m’attendait pour la moisson et je voulais la faire cette récolte. J’étais fermier. Mais ils n’ont rien voulu entendre à Regina. Ils ont dit, enfile ces vêtements et on te mettra là où tu dois aller. J’étais dans l’antiaérien. J’étais avec les canons antiaériens à Vancouver pendant toutes les années où le Japon était en force. Je faisais mon travail. Je faisais ce qu’on me demandait. Je ne voulais pas, je n’étais pas un fauteur de trouble et j’ai passé cinq ans en uniforme. Ma première affectation, c’était à Vancouver à l’aéroport. On a vécu dans des tentes le long des pistes pendant deux ans d’affilé, hiver et été, à attendre les japonais. Et ils ne se sont jamais montrés. Le 15 janvier 1944, on m’a envoyé en Angleterre. Je suis allé en Angleterre pour m’entrainer avec l’infanterie et aussi parce que la guerre allait se terminer incessamment, quand je suis arrivé là-bas et elle s’est terminée en mai, et alors je n’ai jamais fait aucun entrainement du tout. J’étais juste en Angleterre et j’ai été en Hollande. J’ai vu la Hollande et j’étais content de voir tout ça parce que je n’aurais pas faire un voyage comme ça. En mai, la guerre s’est terminée et, bien sûr, ça a tout changé. Donc on était toujours en Angleterre, on était censé suivre l’entrainement pour l’infanterie, mais on nous a envoyés en Hollande pour rejoindre notre régiment (Artillerie canadienne, 28ème régiment antiaérien) pour rentrer au Canada. Tous les garçons étaient partis et mon père ne pouvait plus s’occuper de la ferme, alors il a abandonné. Et il a acheté la moitié sud pour moi pendant que j’étais en Angleterre. Ma sœur a écrit pour me demander si je voulais la moitié qui se trouvait au sud de cette zone. C’était juste du terrain qu’on louait et alors mon père a acheté la moitié sud ; et j’ai répondu et j’ai dit oui, si je reviens, je le prendrai, et c’est ce que j’ai fait. Je suis rentré et j’ai pris cette terre. On a vécu là-bas jusqu’en 1960. Bon, c’est juste la biographie, les histoires de nos vies là dedans. Et c’est le moment qu’on a passé dans l’armée, c’était tellement différent de ce que c’était. On était là-bas à ne rien faire. Je me sentais tellement, tellement perdu sans pouvoir conduire mon tracteur, et faire quelque chose ; et il fallait que je reste dans l’armée.