Project Mémoire

George Waters

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

En arrière-plan, on aperçoit les ruines du commerce Beale's Department Store, bombardé par la Luftwaffe la journée avant l’arrivée de George Waters à Bournemouth en Angleterre.
Le Roi George VI, la Reine Elizabeth et la Princess Elizabeth à Linton-on-Ouse, Yorkshire, Angleterre. Août 1944.
George Waters et Constance le jour de leur mariage en Burmingham, en Angleterre. 12 décembre 1944.
George Waters à la station de l’ARC à Tholthorpe, Yorkshire, Angleterre, juin 1943.
Il y avait un fossé tout près du site d’écrasement et, lorsqu’ils ont entendu nos avertissements, ils ont tous sauté dedans. Immédiatement, deux grenades ont explosé.
Je m’appelle George Waters, et j’habitais Winnipeg au printemps 1941 lorsque j’ai décidé de m’enrôler dans l’Aviation. À l’automne 1942, on m’a informé que je serais affecté, au début de 1943, à l’Escadron 113, un escadron anti-sous-marins de l’Aviation royale du Canada, basé à Yarmouth en Nouvelle-Écosse. Je devais subir une formation opérationnelle avant de passer outre-mer, en Grande-Bretagne. À Yarmouth, j’ai partagé une chambre avec un Sergent-navigateur. Il préparait une mission pour repérer des sous-marins dans l’Atlantique avec un équipage de quatre hommes. Il m’a laissé entendre qu’il ne faisait pas confiance au pilote ; il estimait que le pilote faisait preuve d’une trop grande confiance dans ses habilités. Mais, il est quand même monté à bord. J’ai observé le décollage de son avion, un bombardier Hudson. Le pilote a soulevé l’avion bien avant qu’il n’ait atteint la vitesse optimale et l’avion s’est s’écrasé sur le côté droit de la piste d’atterrissage. Si l’avion s’était écrasé sur le côté gauche, il nous aurait probablement heurtés ; nous étions tous là, debout, dans le hangar. À cette époque, les bombardiers Hudson transportaient quatre grenades sous-marines. Nos avions étaient peints en blanc, complètement en blanc. L’avion s’est écrasé. Le carburant s’est répandu partout sur l’avion. L’avion s’est enflammé et est devenu tout brun. Dans ce même aéroport, la RAF utilisait l’avion Ventura, un avion non armée et, camouflée avec un mouchetage de brun et de vert. Même aujourd’hui, j’ai peine à croire ce qui est arrivé. Les contrôleurs aériens, voyant un avion brun en feu, lance l’annonce que l’avion en feu est un avion non armé ! Les pompiers se sont avancés sans connaissance de cause et se sont mis à arroser l’avion. Et, plein d’autres secouristes ont accouru sur le lieu de l’écrasement. Alors, avec l’aide d’un autre gars, nous avons couru à travers champs en avertissant tout le monde, en criant, ‘’C’est un avion armé !’’ Il y avait un fossé tout près du site d’écrasement et, lorsqu’ils ont entendu nos avertissements, ils ont tous sauté dedans. Immédiatement, deux grenades ont explosé. Malheureusement, les quatre membres de l’équipage, incluant mon co-chambreur et, deux pompiers qui s’étaient trop approchés, ont tous péri. Plusieurs ne réalisent pas que plusieurs morts de guerre outre-mer ont été causées par des accidents dans les aérodromes lors de l’entraînement administré par le Commonwealth britannique.