Project Mémoire

George Whatley

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
George Whatley à Chilliwack, Colombie-Britannique, en octobre 2010.
L'Institut Historica-Dominion
L’entrainement était dur, mais c’était bon.
C’était dur, mais c’était bien. Il fallait être en pleine forme, je veux dire dans une forme olympique. Mais vous savez, vous partez et je suis, physiquement, ça allait bien. Alors on partait pour faire une marche d’entrainement et certains d’entre eux, quand ils sont partis pour la première fois pour leur première marche d’endurance pendant un peu plus d’une heure. On avait un instructeur, il ne croyait pas à l’idée de marcher tout simplement. C’était dur de descendre tout droit, c’était bon, je voyais bien ça. Alors on est partis pour celle-là pendant un peu plus d’une heure, à pied. Les gars transpiraient. J’avais un officier avec nous et un autre copain que j’avais, et ils allaient rompre les rangs, ils ne pouvaient pas suivre. J’ai juste dit, attrapez ça, des deux côtés, un de chaque côté et tenez bon, je vous tiens, je ne vous lâche pas. Je leur ai donné assez pour qu’ils reprennent haleine et ils ont réussi. L’entrainement était dur, mais c’était bon. Ça m’intéressait et on est allés jusqu’au bout. On avait de bons instructeurs et puis des durs, c’était ce qu’il fallait. Mais on a vraiment fini par être en pleine forme physique. À peu près quatre, je crois, quatre jours avant qu’on parte outre-mer c’est quand j’étais le harnais d’entrainement dans un arc de cercle et le gars a fait une erreur et m’a lâché au mauvais moment. J’ai atterri à plat sur le dos et ça m’a bien secoué. Mais en tout cas, je ne l’ai pas mentionné au médecin, pour la raison toute simple, je craignais qu’ils me sortent de l’entrainement. Alors j’ai continué et j’ai travaillé dur, je suis resté avec, enduré la douleur. Nous sommes montés sur le bateau, sommes allés en Angleterre, avons débarqué à Aldershot en Angleterre (quartier général canadien). On a passé dix jours là-bas. Ensuite ils nous ont envoyés dans la zone d’entrainement du 1er (bataillon) de parachutistes canadiens là-bas dans l’intérieur. Et c’est là-bas qu’on a repris et j’ai pu faire tout l’entrainement en pleine forme jusqu’à ce jour-là, ça m’a rattrapé, et je ne pouvais plus bouger, mes jambes ont tout simplement, ça les a bloquées. Je ne pouvais même pas marcher. Et on avait couru pendant des heures et tout un tas d’autres choses, et sans problème. Mais ça m’a gagné et c’était fini ; et j’ai dit, faites quelque chose, je ne veux pas quitter l’unité c’était peut-être ma fierté, je suppose, et le fait c’était quelque chose de super notre entrainement. Mais en tout cas, ils ont dit, non, c’est fini, m’ont renvoyé à Aldershot ; et je suis parti dans un bureau à me former sur dossiers et puis dans une autre boutique un autre endroit qui réceptionnait tout le courrier arrivant du Canada pour le bataillon tout entier. Puis l’invasion (Normandie), évidemment a eu lieu. Je, à ce moment-là, me trouvait dans un bureau à Aldershot ; et je suis allé voir un spectacle et ils nous montraient certaines parties de l’armée canadienne, ce qui se passait. J’ai levé la tête et là il y avait mon frère, et son groupe de douze gars, à sa place habituelle, je savais exactement où il était. Et il avançait sur une route en déblai en France. Et c’est la dernière chose que j’ai vue, vers où ils se dirigeaient là-bas. Ils sont finalement venus me voir et j’ai appris qu’il avait été descendu par un tireur isolé, une balle à travers la poitrine. Mais au moins j’ai passé beaucoup de bons moments avec lui et la guerre c’est la guerre. Oui, c’était rude. Larmes.