Project Mémoire

Georges A. Côté

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Georges Cote
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Georges Côté alors qu'il venait de s'engager dans l'Aviation Royale Canadienne en mai 1941.
Georges Cote
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Georges Côté (à droite) et ses camarades étudiants-pilotes dans leurs tenues de vol officielles à Cap-de-la-Madeleine, Québec, 1941-42.
Georges Cote
L'Institut Historica-Dominion
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Georges Côté le 12 juillet 2010.
L'Institut Historica-Dominion
On m’a gardé comme instructeur à l’école. Je ne pouvais pas aller plus loin que ça. J’ai accepté. J’ai terminé la guerre comme instructeur, pour la formation des sous-officiers.
Mon père était pêcheur. Je suis né dans une famille nombreuse. Ma mère a eu quatorze enfants. Je suis le 7e. Nous étions treize garçons et deux filles. Dans les années trente [1930], j’avais des rêves de m’en aller dans l’aviation. Alors quand j’ai atteint mes dix-huit ans au mois de mars 1941, j’avais fait une 11e année. C’était suffisant pour s'engager dans l’aviation comme étudiant pilote. J’ai fait du pouce jusqu'à Québec. Je me suis rendu sur la rue Buade au bureau d’enrôlement de l’aviation. On m’a accepté naturellement et j’ai commencé une période intense d’entraînement de base. Mon entraînement de base s’est fait à Victoriaville [Québec] et ensuite je suis allé Debert en Nouvelle-Écosse pour un entraînement de « security guard » [soldat affecté à la sécurité]. Je suis revenu à Cap-de-la-Madeleine [Québec] pour mon entraînement de pilote, comme étudiant pilote. Malheureusement, en 1943, ma graduation s’est terminée parce que j’avais le mal de l’air. C’est là que j’ai réalisé que ma carrière de pilote allait se terminer là. Malgré ma déception, j’avais déjà quatre de mes frères dans l’armée; deux dans le Régiment de la Chaudière, un dans les Fusiliers Mont-Royal et un autre dans les Fusiliers du St-Laurent. Puisque je ne pouvais pas être pilote, j’ai demandé à être transféré pour aller les rejoindre. Malheureusement, je n’ai pas pu les rejoindre dans leurs régiments. J’ai été assigné au Royal 22e Régiment. Vu que j’avais déjà un entraînement militaire on m’a envoyé à l’école « NCO School of Instruction » [École d'instruction pour les sous-officiers]. J’ai eu mon grade de sous-officier. J’ai terminé mon cours et je suis arrivé premier. On m’a gardé comme instructeur à l’école. Je ne pouvais pas aller plus loin que ça. J’ai accepté. J’ai terminé la guerre comme instructeur, pour la formation des sous-officiers. J’étais réellement déçu, parce moi et mes frères étions très unis. J’étais le plus jeune et j’étais parti le premier de chez moi. Je ne pouvais pas les rejoindre. Ils étaient en Hollande [durant la campagne du Nord-Ouest de l'Europe de 1944-1945] pendant que moi je formais des sous-officiers au pays. On m’a expliqué qu’on avait besoin des officiers que je formais. Je faisais mon effort quand même en m’assurant de la bonne formation des sous-officiers. C’est comme ça que j’ai terminé la guerre. Personnellement je ne suis réellement pas un homme facile. J’ai une façon de voir les choses et une façon de dire les choses. Alors à vingt ans je suis arrivé premier de classe. Ensuite ils m’ont dit que je restais là pour enseigner. J’avais 21 hommes devant moi à entraîner pendant trois mois. J’étais déjà autoritaire, je l’ai toujours été. Il y a eu quelques incidents. Des plus vieux ont essayé de faire quelques choses. Le lendemain matin, avant la parade, je suis allé voir le sergent-major. Je lui ai expliqué qu’il y avait deux fauteurs de trouble dans mon peloton. J’ai nommé leurs noms. Avant la parade, le commandant les a appelés et leurs a expliqué devant tout le monde qu’ils devaient se considérer en état d'arrestation. J’ai réglé ça immédiatement. À cause de mon jeune âge, certains pensaient qu’il pourrait faire ce qu’il voulait avec moi. J’ai réglé le problème. Ça s’est su. La camaraderie je n’en ai pas eu dans l’armée, mais j’ai eu des bons camarades dans l’aviation.