Project Mémoire

Geraldine Muter

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Photo de l'escadron 503 ou 410. Geraldine Muter est la troisième sur la gauche, au dernier rang, 1942.
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Écusson de la division féminine de la RCAF. Il a appartenu à l'Association de l'Armée de l'air et était porté avec l'uniforme (sur le blazer).
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Escadron saluant la Reine Mère et la Princesse Elizabeth au palais de Buckingham, le 25 octobre 1045.
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Photos prises à Londres en 1943 près de Knightsbridge, dans le quartier où Géraldine avait son bureau.
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Carte d'identité de la conférence du centre d'entrainement aérien d'Ottawa, mai 1942. 12 femmes sur 300 ont été choisies pour assister à la conférence. Chaque pays du Commonwealth était représenté. Geraldine était placée avec le Royaume-Uni.
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Le dernier jour où on a atterri à Liverpool et les garçons viennent à notre rencontre, sur le chemin du retour. Bigre il y a eu des tonnes de larmes ce jour-là. Oh oui ! oh oui.

Muter, Geraldine 11 novembre 2009

L’Institut Historica-Dominion, Le projet Mémoire Transcription : Wendy Neuhofer

Je m’appelle Géraldine Margaret. Je suis née à Markstay en Ontario, c’est entre North Bay et Sudbury. J’ai vécu à Timmins pendant de nombreuses années et c’est là-bas que je me suis enrôlée dans l’armée. Mais il m’a fallu aller à North Bay à ce moment-là parce l’unité de recrutement y était pour être assermentée. Et je me suis enrôlée en 1941 mais nous n’avons pas été appelés avant 1942. C’était en avril et c’était le jour de mon anniversaire, le 17 avril 1942.

Et je n’ai jamais regardé en arrière. C’était extraordinaire. On a été mobilisé et envoyé à Rockcliffe pour l’entraînement. Et c’est là qu’on m’a choisi avec 12 autres filles pour aller faire le programme d’entraînement aérien du Commonwealth, qui avait lieu à Ottawa en ce temps-là. Et ce fut le début de notre entraînement – les garçons d’autres pays aspirant pilotes et que sais-je encore.

Je n’ai pas commencé par ça immédiatement, j’étais dans la salle de rapport. J’étais dans les transmissions – DRO, les consignes à l’ordre du jour. Les transmissions ce sont les messages privés qu’on reçoit, ils doivent être déchiffrés par les gens dont c’est le métier. Alors je devais être vraiment vraiment sûre de ce que je faisais. Mais heureusement je ne me suis jamais trompée.

Le dernier jour où on a atterri à Liverpool et les garçons viennent à notre rencontre, sur le chemin du retour. Bigre il y a eu des tonnes de larmes ce jour-là. Oh oui ! oh oui.

L’officier qui était responsable de nous était extraordinaire. Elle veillait à ce qu’on nous invite à sortir qu’on nous emmène dans différents endroits. En effet j’ai été invitée à dîner si souvent mais je refusais parce que j’avais trop peur. Bon, vous auriez été effrayée aussi avec tous ces bombardements. Et je me suis toujours sentie en sécurité à la maison ou au bureau. Jamais pendant les trajets, seulement quand j’étais à l’intérieur.

On travaillait dans les locaux de Harrods. Vous connaissez Harrods ? Enfin on avait la moitié du magasin pour nous, nos bureaux occupaient la moitié du magasin, ça s’appelait Knightsbridge. Oh mon dieu. Je n’ai pas pensé à tout ça depuis si longtemps.

Ce qui a été le plus difficile, c’était de ne pas être à la maison pour Noël. Vous ne pouviez pas rentrer chez vous quelque soit l’envie que vous en ayez ou malgré les efforts déployés, vous étiez coincé là-bas. Oh ! j’en ai tiré le meilleur parti. Moi, j’ai fait cuire ma première dinde de Noël en fait. Ils ne faisaient pas comme nous au Canada, ils ne les préparaient pas. Je ne m’en suis aperçue qu’une fois chez moi. J’ai dû la vider. Alors je me suis dit c’est bon. Je suis descendue au 21 et j’ai demandé à Mme Mills et il y avait un docteur chez elle et je me suis dit qu’il devait sûrement savoir comment faire. Il ne l’aurait pas fait et il avait un air désapprobateur. Il était, oh, horrifié à l’idée même que j’aie pu lui demander une chose pareille. Je lui ai dit, c’est bon, il n’y a pas de mal. J’avais juste besoin d’un peu d’aide, c’était tout. Alors je suis repartie dans ma chambre et j’ai dit c’est bon personne ne rentre. J’ai étalé des journaux partout. Il y avait des journaux partout dans la pièce. Et je m’y suis attaquée.