Project Mémoire

Gordon Edwin Lyle

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Gordon Lyle
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Article de presse issu du journal The Vancouver Sun, écrit par la mère de Gordon Lyle, annonçant que Gordon Lyle servira à bord du NCSM <em>Iroquois</em>, 1942.
Gordon Lyle
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Page datée du Jour-J [8 mai 1945] issue du journal de guerre de Gordon Lyle pendant qu'il était à bord du NCSM <em>Hespeeler</em>, une corvette qui a escorté des convois à travers l'Atlantique, 1945.
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Troisième de couverture du journal de guerre de Gordon Lyle pendant qu'il était à bord du NCSM <em>Hespeler</em>, une corvette qui a escorté des convois à travers l'Atlantique, en 1945.
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Permis de spiritueux pour le Nouvelle-Écosse, valable de mars 1943 à juillet 1944. Le permis de 1943 a été obtenu quand le NCSM<em> Iroquois</em> a été apporté en Nouvelle-Écosse pour montrer au gouvernement canadien leur nouvel achat. Le permis de 1944 a été obtenu quand le NCSM<em> Hespeler</em> a visité la Nouvelle-Écosse.
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Gordon Lyle à bord du NCSM <em>Hespeler</em> pendant qu'il était en convoi de patrouille dans l'Atlantique Nord en 1944.
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On avait un bon bout de chemin à parcourir et, à ce moment-là, on pouvait entendre les éclats d’obus frapper les arbres.

Un paquet d’entre nous a été détaché à Halifax pour être l’équipage de mise en service de notre premier destroyer de classe Tribal, le NCSM Iroquois. Ensuite on nous a envoyé outre-mer à Greenock (Écosse), qui était notre base là-bas, plus d’entrainement, plus de lutte contre l’incendie, etc. Et puis on nous a envoyés, en tant qu’équipage de mise en service, chercher l’Iroquois.

Après avoir fini ça, on est partis, on faisait l’escorte de ces cuirassés parce que chaque fois qu’ils prenaient la mer, ils avaient un destroyer qui les escortait pour les protéger des torpilles et des sous-marins, etc. Et cette sorte de voyage c’était assez incertain quand vous étiez censé intercepter les torpilles qui se présentaient. Mais c’était pour ça qu’on était là. Et puis on avait fait un certain nombre de voyages comme ça, et c’était du côté des îles britanniques et puis on en a fait quelques uns, en direction des côtes au large de la Norvège où les cuirassés allemands se mettaient à l’abri des fjords. On essayait de les faire sortir en donnant une illusion de convois là-haut avec nos cuirassés qui mouillaient juste au dessus de l’horizon, qui attendaient pour les attaquer. Mais ça ne s’est jamais produit non plus.

Et puis de là, on a été envoyés à Halifax pour montrer l’Iroquois au gouvernement canadien, pour qu’ils puissent voir ce qu’ils étaient en train d’acheter. On est retourné dans les îles britanniques et puis on a été dans le sud de l’Angleterre à Plymouth, et ils se servaient de nous pour, avec un destroyer polonais, l’Orchid (probablement l’ORP Blyskawica). Et on patrouillait dans la Baie de Biscaye (Espagne) parce que là-bas les sous-marins attaquaient nos convois de troupes qui se dirigeaient vers la Méditerranée. Alors on a fait ça pendant un bon moment.

Et puis pendant qu’on faisait ça, j’ai attrapé la diphtérie. Ils me soignaient comme si j’avais une angine à streptocoques, ce qui s’est révélé être un peu plus grave que ça mais avant d’arriver au port ils avaient réussi à diagnostiquer la diphtérie et on m’a envoyé à terre dans l’hôpital de la marine. J’ai été relevé de mes obligations militaires pendant trois mois parce que ça vous met vraiment par terre.

Mais quand j’étais dans la maison de convalescence, c’était comme de vivre sur un terrain de golf, d’immenses pelouses. C’était une vieille propriété qui appartenait à un comte ou un duc ou quelque chose comme ça et qui avait été réquisitionnée pour les troupes. Et au moment où j’ai pu enfin sortir du lit ou qu’ils m’ont laissé sortir du lit, je n’avais plus de jambes, mes jambes étaient comme des spaghettis. Et ça m’a pris des semaines juste pour pouvoir marcher à nouveau. Et puis dès que j’ai pu suffisamment marcher, ils m’envoyaient sur ce, c’était juste comme un terrain de golfe, avec une infirmière qui me tenait par le bras parce que je marchais en trainant les pieds comme George Burns (comique américain qui est mort à l’âge de 100 ans en 1996), si vous connaissez George Burns, quand il avait 90 ans. Et je marchais à peu près aussi vite que ça. Et loin, tout à fait au bout de cette grande pelouse, par une belle journée, le soleil brillait et ils étaient vraiment très agréables, ils étaient vraiment gentils avec nous. Et là bas tout au bout et les sirènes des raids aériens se déclenchent. J’ai dit, oh mince on ferait mieux de rentrer. On avait un bon bout de chemin à parcourir et, à ce moment-là, on pouvait entendre les éclats d’obus frapper les arbres. Or, je pense que c’était des éclats d’obus provenant des obus anti-aériens, ce n’était pas eux qui nous tiraient dessus, mais vous pouviez entendre ça, (bruit), dans les airs. Et alors je dis, bon voyez, allons là-bas sur le côté, on va aller dans les bois là-bas et on marchera à l’intérieur du bois et ça va bien nous protéger. Et même en marchant sur le chemin là dessous, en retournant à la maison de convalescence, vous pouviez entendre ces machins cogner dans les arbres, tomber en plein sur les arbres.

Et puis quand on est arrivés tout près de la maison, je sors et je suis à découvert à nouveau et l’infirmière en chef attend à la porte, faisant des signaux à l’infirmière, allez, entrez par ici, dépêchez-vous. Et je dis, écoutez, vous y allez, je ne peux pas aller plus vite, vous allez là-bas. Ça ne sert à rien qu’on soit tous les deux dehors. Et elle dit, non, je reste avec vous et elle l’a fait. Je pense, j’ai dit, cette vieille fille aurait dû avoir une médaille. Dans mes mémoires je dis, je me demande si ça a bardé pour elle, d’avoir désobéit à l’infirmière en chef. Mais elle est restée à mes côtés. Et dans mes mémoires, je dis en plaisantant, j’ai dit, ça ne m’a pas surpris qu’elle dise non quand je lui ai dit de s’en aller. Je dis, sur tout le chemin à travers les taillis là-bas, à tout ce que je lui suggérais, elle disait non.

Date de l'entrevue: 19 mai 2010