Project Mémoire

Gwylym « Bill » White (source primaire)

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

'We were unsung bums right from the slums, some people said we were crazy, others said we were lazy. We were Big Jim Stone's Patricias.'

Transcription

[Il chante] «Nous étions des clochards méconnus des quartiers pauvres, certains disaient que nous étions fous, d’autres disaient que nous étions paresseux. Nous étions les Patricias de Big Jim Stone.» Big Jim Stone était un brillant commandant sur le terrain. Et il s’occupait très bien de nous. Mon père a servi sous ses ordres durant la Deuxième Guerre mondiale, et il était connu sous le surnom « Blood and Guts Stone » [Sang et tripes Stone].

Nous n’étions pas prêts pour le combat lorsque nous sommes arrivés en Corée. Ce qui nous a préparés au combat c’est l’entraînement dans les rizières de la Mureung Valley, et l’utilisation des tactiques de guerre, et finalement les exercices de tir avec des balles réelles. Et alors il [Stone] a effectué une pratique de bataillon et il en était content. Mais je suppose que c’était 48 heures avant que nous nous engagions, il a donné un ordre de mission, et nous nous sommes préparés.

À mon avis, le capitaine Mills a placé une demande d’artillerie [à Kapyong]. Il était le commandant de la compagnie. Il en avait l’autorité et il a fait une demande d’artillerie sur notre position en fin de matinée du 25 [avril 1951] parce qu’il craignait que nous allions être assiégés, et a donc fait une demande d’artillerie tout autour de notre position. Et le régiment de la Nouvelle-Zélande, ils n’avaient jamais bombardé aussi près de nous. Ils étaient près, mais nous n’en avions jamais eu sur notre position, mais ils étaient droit devant nous. Et nous en avons reçu, j’ai vu un obus exploser tout juste à ma gauche, et à l’avant sur cette crête, et sur l’autre crête sur le flanc droit. L’autre, on pouvait le voir là-bas. Lorsque l’obus a explosé, ça a fait toute une explosion. Et ils ont largué tous leurs explosifs et le dernier, je dirais 10 ou 12 coups, était des fumigènes au phosphore blanc. Vous avez du phosphore blanc sur vous et cela vous brûle à mort. Et les Chinois ont pensé, nous avons compris qu’ils ont pensé que nous allions attaquer. Nous allions les attaquer, et ils ont battu en retraite. Et à un certain moment dans la matinée, nous avons été relevés par une compagnie américaine. Ils sont arrivés et ont pris notre position.

Les seuls que nous haïssions étaient les Nord-Coréens. Ils étaient cruels. La raison pour laquelle je dis que je les haïssais, c’est que la première fois que nous sommes entrés en action, j’étais numéro un sur un Bren [mitraillette] et le caporal suppléant était aussi sur un Bren. D’une manière ou d’une autre, ils se sont faufilés à l’intérieur alors qu’il était de garde et que nous dormions, ils l’ont traîné l’extérieur, lui ont enlevé tous ses vêtements, et ils l’ont mutilé. J’ai vu son corps lorsque nous sommes partis à sa recherche parce que nous savions que quelque chose n’allait pas. Nous l’avons trouvé, un jeune homme du nom de Hanson, et son corps était mutilé. Et c’est là que j’ai connu la haine.