Project Mémoire

Harold Prior

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Médailles remises à Harold Prior pour sa participation au Jour J, en France et en Allemagne, et son service volontaire dans la Force aérienne de Winnipeg.
Citoyens français d’un village de Normandie situé à sept kilomètres environ de Juno Beach. Ils quittent les lieux en emportant tout ce qu’ils ont. Juin 1944.
Harold Prior assis sur une bombe antipersonnel allemande près du Rhin, en Allemagne, en avril 1945.
Harold Prior pendant son entraînement de la Force aérienne à Toronto. Photo prise à Ingelwood Drive, Toronto, en 1943.
Pliage d’un parachute sur la piste d’atterrissage B-9 par deux membres de l’Unité tactique de réparation et de sauvetage 419 de la Force aérienne. Normandie, juillet 1944.
Sur une piste d’atterrissage aux abords de Bruxelles, j’ai eu la surprise de voir un avion, un ME 109 allemand, enfoncé dans la boue à la verticale, la queue vers le ciel et complètement immobilisé.
Je m’appelle Harold Prior. Je me suis enrôlé dans la Force aérienne à Winnipeg en 1942. De là, j’ai suivi mon entraînement militaire à Toronto avant de revenir à Winnipeg et d’être affecté au dépôt de réparation nº 8. Nous y travaillions sur des moteurs Merlin. Et le ciel a voulu qu’on nous envoie en Angleterre dans ce qu’on appelait des unités de réparation et de sauvetage. Puis on nous a envoyé sur le terrain près de Portsmouth en attendant la suite. Et ça n’a pas tardé, car nous avons bientôt reçu l’ordre d’aller en Normandie. Nous y sommes restés un certain temps, jusqu’à ce que les militaires repoussent un peu les Allemands. Puis nous avons progressé vers d’autres pays et jusqu’en Belgique, à Bruxelles. Sur une piste d’atterrissage aux abords de Bruxelles, j’ai eu la surprise de voir un avion, un ME 109 allemand, enfoncé dans la boue à la verticale, la queue vers le ciel et complètement immobilisé. Notre commandant nous a ordonné de n’y toucher sous aucun prétexte. Nous lui avons obéi et ma foi, nous avons dormi une nuit sur place dans nos tentes. Le lendemain matin, on a plié bagages pour aller à Amsterdam. Eh bien, on a quitté les lieux mais nous détestions partir en laissant l’avion renversé de la sorte. Mais peu après notre départ, deux militaires américains sont arrivés et l’ont fait basculer avant de le faire exploser et de tuer tous ses occupants. Ça nous a drôlement surpris. Nous sommes arrivés à Anvers pour y rester assez peu de temps et nous avons évidemment été bombardés. Puis nous sommes allés à Volkhelm, aux Pays-Bas, tous près du Rhin. Il y avait là une assez grande piste d’atterrissage aménagée par les Allemands. Nous y sommes restés un bout de temps et avons fait quelques opérations militaires, puis ils sont venus et ont tiré sur la piste et ainsi de suite. Mais nous avons finalement traversé le Rhin pour passer en Allemagne, et il y avait là une petite piste d’atterrissage qu’ils appelaient « Rhiney ». Nous avons pénétré plus avant en Allemagne et finalement, le 15 mai je crois, on m’a dépêché à Copenhague, au Danemark, pour réparer un Spitfire. Dès mon retour en Allemagne, on m’a soudainement renvoyé là-bas pour réparer autre chose. Et c’est à ce moment que les Allemands ont commencé à quitter le Danemark en partant à pied de Copenhague jusque chez eux. Ils encombraient toutes les routes et il fallait être très prudents pour les devancer. Nous y sommes parvenus pour nous retrouver en Allemagne et nous y arrêter, puis on nous a bientôt dit que ça y était, que les Allemands étaient vaincus et qu’on en avait fini nous aussi. Alors nous sommes rentrés à Portsmouth pour monter à bord du navire qui nous a ramenés à Halifax.