Project Mémoire

Harold Wolfman

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Credit: Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-136720
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Équipage au sol servant un aircraft Hawker Hurricane IIB de l'escadron No. 402 (ville de Winnipeg), Force Royale Aérienne Canadienne (R.C.A.F.), Fairwood Common, Pays-de-Galles, mars 1942.Credit: Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-136720
Credit: Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-136720
Il était avec les troupes britanniques qui venaient juste de libérer Buchenwald, un camp de concentration nazi. Il nous a raconté que pour la première fois de sa vie, il était tellement en colère à cause de ce qu’il avait vu, il a frappé un des gardes allemands.

Ma famille n’avait rien à voir avec la décision de m’engager parce que j’y suis allé et je me suis enrôlé sans même leur demander la permission. Mon père avait servi dans l’armée américaine après la Première Guerre mondiale et j’ai pensé que pour moi il valait mieux aller dans l’armée de l’air plutôt que d’être appelé sous les drapeaux.

Oh, je suis allé en Normandie le 13 juin, six en fait, le 12 juin – six jours après le jour J. Je travaillais en Normandie à l’extérieur de Caen. Et je suis resté là jusqu’au moment de l’occupation en Allemagne et puis je me suis retrouvé à Hambourg.

Je sais que je suis allé à Buchenwald et j’ai pu voir les tombes là-bas. J’ai vu les gens décharnés dans les camps. Et ça m’a laissé un mauvais goût dans la bouche et je déteste les allemands depuis lors.

Un prêtre anglais, un pasteur protestant, nous a parlé, il nous a raconté, il était membre du clergé et il était tellement bouleversé, tellement dégoûté par ce qu’il avait vu le jour précédent. Il était avec les troupes britanniques qui venaient juste de libérer Buchenwald, un camp de concentration nazi. Il nous a raconté que pour la première fois de sa vie, il était tellement en colère à cause de ce qu’il avait vu, il a frappé un des gardes allemands. Il savait que les canadiens recevaient des colis et de la nourriture de chez eux ; jusqu’à ce que le ravitaillement soient affectés à ces gens décharnés, prisonniers affamés, il nous a demandé de donner tout ce qu’on pouvait, aussi bien que tout ce qu’on pouvait apporter de notre mess. À un homme, chacun a donné ce qu’il pouvait. Le jour même j’avais reçu un colis de la part du congrès juif canadien et je l’ai tout de suite donné au prêtre. Je lui ai aussi dit que je parlais yiddish couramment. Et que si je pouvais apporter mon aide, que j’étais disponible.

Je parlais yiddish à la plupart de ces gens et ils étaient contents d’avoir quelqu’un qui pouvait leur parler en yiddish parce que la plupart des soldats anglais qui étaient là ne pouvaient pas et moi je savais. Bon, premièrement, ils ne savaient pas ce que c’était qu’un canadien la plupart du temps. Et je leur ai dit que je venais du Canada. Et ils croyaient que les canadiens étaient des américains et j’ai dit, non, nous ne sommes pas américains. Et je leur ai dit que j’étais dans l’armée de l’air canadienne et qu’on était là pour les libérer. Et j’ai parlé en yiddish du mieux que j’ai pu et je le parlais plutôt couramment à l’époque.