Project Mémoire

Harry Acky Acton

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Harry Acton
Harry Acton
Willie le loup, bombardier Halifax, probablement issu de l'escadron 431 "Iroquois", Yorkshire, Angleterre, 1944.
Harry Acton
Harry Acton
Harry Acton
Harry Acton, le second à droite, avec 6 membres de son équipage, Yorkshire, Angleterre, 1944.
Harry Acton
Harry Acton
Harry Acton
Aircraft allemand avec la cocarde de la Royal Air Force, près de Hambourg, Allemagne, janvier 1946.
Harry Acton
« C’était un mécanisme de dégagement du canot pneumatique qui se trouvait sous l’aile, dans une sorte de bulle. Et cet énorme canot se gonflait tout seul. Nous étions très populaires, comme vous pouvez l’imaginer. »
En premier évidemment à Mountain View, juste en dehors de Trenton en Ontario. De là je suis allé à Fingal, j’étais armurier, et on volait, dans cette base on volait sur des Bolingbroke (avion d’entraînement), dont probablement très peu de gens ont entendu parlé. Et on faisait des exercices d’entraînement pour les équipages au dessus du lac, et on se servait principalement des tourelles et on tirait avec les mitrailleuses. Et j’ai fini une période là-bas et j’ai été transféré outre-mer. Et une partie de l’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui commence là. Ce qui m’a sans doute motivé, mon père faisait partie du South Staffordshire Regiment, officier pendant la Première Guerre mondiale. C’est un peu comme être à moitié britannique je suppose, je me suis engagé pour, parce qu’il y avait une guerre là-bas et la raison pour laquelle j’ai fait le travail que j’ai fait, c’est parce que j’étais ajusteur mécanicien et ils recherchait des gens qui faisaient ce genre de travail pour rejoindre l’armement. Je me suis retrouvé armurier ajusteur, général pendant la guerre et il n’y avait que très peu d’armuriers ajusteurs parce que vous deviez avoir une formation d’ajusteur mécanicien pour être armurier ajusteur. Bon, premièrement, on faisait une formation sur l’armement, sur toutes les mitrailleuses et mitraillettes des Thompson, aux mitrailleuses de 7,7mm et les calibre 50 (12,7mm). Et après ça, on a pris des cours sur toutes les bombes et tous les genres de détonateurs pour elles. Et puis la partie armurier ajusteur c’est parce que j’étais ajusteur mécanicien. J’avais fait ma formation d’ajusteur mécanicien dans le civil. Oh, j’ai fait ça à Prince Albert dans le Saskatchewan et je l’ai fait après l’école, après le lycée. Et ils vous apprenaient comment faire marcher un tour, un étau-limeur, une fraiseuse. Bon, avec ce type là, on s’est engagés tous les deux à peu près en même temps. Et on a été transférés à Mountain View pour faire la formation élémentaire en armement. De là on est partis à Fingal en Ontario et on volait, comme je l’ai mentionné tout à l’heure, sur des Bolingbroke. Mais on est arrivés là-bas sans jamais avoir été à proximité d’un avion avant ça. Et après le dîner, le premier soir après notre arrivée là-bas, Gordon et moi on est allés jeter un coup d’œil sur les avions et comme on n’y connaissait rien, on faisait des spéculations à propos de l’usage de chaque pièce. Et on avait vu une poignée en forme de T, une poignée rouge en forme de T qui se trouvait à l’arrière de l’aile, sur le bord de fuite. Et on faisait des spéculations sur ce que ça devait être mais comme on n’avait jamais été dans les avions, on n’en avait pas la moindre idée et on a cru, bon, c’est sûrement le volet d’air qui sert au moment du démarrage du moteur. Alors on l’a regardé pendant un moment et on a tiré dessus et voilà ce qui s’est passé, ce n’était pas du tout ça, c’était une poignée qui servait à relâcher le canot de sauvetage qui se trouve sous une bulle située sur l’aile. Et cet immense canot s’est gonflé tout seul. Vous pouvez imaginer à quel point on est devenus populaires et ils n’avaient personne qui savait le remballer donc ils ont dû faire venir quelqu’un de Colombie Britannique pour le replier. Donc, ça a été une de nos premières expériences. Bon, au début, j’ai servi dans le Yorkshire évidemment. Et juste à la sortie de la ville de Darlington (Angleterre). Mon travail à moi c’était de charger les bombes dans l’avion et de m’occuper de la maintenance des mitrailleuses de tourelle. Bon, c’était beaucoup d’heures passées et un travail pénible. Et aussi un petit peu dangereux par moments. On a eu quelques accidents pendant la guerre. On a eu, juste vers la fin de la guerre, un jeune type qui venait juste d’arriver outre-mer, il était en train de transporter un chargement de bombes du dépôt aux avions et il y en a une qui s’est échappée et a glissé un petit peu le long du tarmac et je suppose que ça avait dû produire de l’électricité statique ou quelque chose comme ça. En tout cas, il est revenu sur ses pas l’a remise avec les autres et il l’a touchée et elle n’a pas complètement explosé mais juste assez pour le tuer. Ouais. Ce qui est assez triste, parce qu’il venait juste d’arriver là-bas. Ouais. Bon, au fond ça consiste à savoir comment faire et les mettre sur les bons supports et vérifier les détonateurs et à cette époque, au début, on avait des treuils manuels et l’avion sur lequel on travaillait en particulier, le Halifax, il transportait vingt-deux bombes de 225 kilos. Alors les faire monter à la force des bras c’était beaucoup de travail, des treuils manuels. Et on travaillait à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il fallait que ce soit une équipe de quatre hommes. J’ai travaillé avec différentes équipes et finalement, je suis devenu chef d’équipe et puis j’ai eu ma propre équipe. Bon, il y a une dont je me souviens et c’était, quel escadron c’était, je crois que c’était le 415. Et c’était… l’escadron 415. Et mon mitrailleur dorsal c’était Sammy Bannister et le pilote c’était Bill Lane. Bon, en fait, je me suis retrouvé en Allemagne et on avait trois escadrons de Spitfire et quand je suis arrivé là-bas j’étais caporal. Et puis le chef d’escadron, j’étais armurier ajusteur évidemment, ce qui était très rare. Et le chef d’escadron, un gars du nom de Jacques Taché ; j’étais dehors à regarder un Spitfire, et en fait je ne m’étais jamais approché d’un Spitfire et il est sorti et il m’a dit, tu es bien armurier ajusteur ? Et j’ai dit, oui mon commandant. Et il a dit, bon, te voilà devenu le sergent, on a besoin d’un sergent. Alors je me suis retrouvé sergent et j’ai fini par gérer toute la maintenance, les trucs, pour vous montrer comment on prenait du galon, gérer la maintenance pour toute la flotte de Spitfire de l’escadron, tous les métiers. Je ne sais pas, je crois que j’étais vraiment bon là dedans. En particulier quand je, vous savez, plus tard, j’avais beaucoup de gens qui travaillait pour moi. Et on avait toujours d’excellents résultats. Vous ne voulez pas savoir le truc à propos de, quand je, je me suis retrouvé dans l’escadron nucléaire et j’étais celui qui s’occupait des équipes de chargement dans les escadrons nucléaires et j’ai formé les équipes de chargement et on a chargé les armes nucléaires en Allemagne. Et ça après la guerre bien sûr, ouais. Et j’ai eu beaucoup de satisfaction à faire ce travail. Ça a été un des plus précis et des plus intéressants que j’ai jamais eus.