Project Mémoire

Harry Legrand

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Harry Legrand
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Portrait d'Harry Legrand, mai 1945.
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Diplôme remis à Harry Legrand pour son service en Hollande, 1945.
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Harry Legrand (3ème à droite, rang du bas) avec son équipage après la victoire, à Bremen en Allemagne, le 9 mai 1945.
Harry Legrand
L'Institut Historica-Dominion
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Harry Legrand en Gaspésie, Québec, en juillet 2010.
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La plage où on devait aller se trouvait en Normandie, Juno Beach. Ça s ‘est mis à barder à 9 heures du matin et on a débarqué. Oh, ça a été dur.

La plus grande partie de notre entrainement a consisté à nous préparer pour l’invasion de la Normandie, ce qu’on ignorait sur le moment, mais après qu’on ait embarqué à bord du bateau, le Burgess, ils ont ouvert les ordres sous pli scellé, et ils nous ont dit quelle était notre destination : la France. Ça devait se passer le jour J et le plan avait pour nom (l’Opération) Overlord. La plage où on devait aller se trouvait en Normandie, Juno Beach. Ça s ‘est mis à barder à 9 heures du matin et on a débarqué. Oh, ça a été dur. Toute la nuit qu’on a passé sur le LCT, c’est une barge de débarquement de char d’assaut c’était dur. On s’est fait pas mal chahutés et de nombreux gars avaient le mal de mer. Je vous le dis, personne ne disait mot, c’était silencieux. Le matin est arrivé et on a débarqué. Notre tank était étanche sur deux mètres cinquante environ ; et j’étais dans l’artillerie, le 14ème de campagne (régiment de l’artillerie royale du Canada) à ce moment-là. Le nom de mon char c’était « Defiant », D-2 Troop.

Bon, on a passé une nuit terrible, sans sommeil. On a eu quelques conserves, de la soupe réchauffée à boire et le lendemain matin, on s’est faits bombarder, des bombes anti personnelles et des bombes éclairantes qui descendaient accrochées à un petit parachute, et on devait creuser et on s’est fait bombarder par des mortiers. On était à une douzaine de kilomètres environ à l’intérieur des terres. On était censés prendre la ville de Caen en une semaine ; et on est restés là-bas plus longtemps que ça. On a eu du mal à Bayeux et tous ces endroits à prendre. On a perdu quelques véhicules là-bas aussi. On a perdu beaucoup d’hommes.

On a continué à remonter tout le long de la côte vers le nord pour libérer différents ports, Le Havre et Boulogne et tous ceux de la région de Calais, tous. Dieppe, on ne l’a pas prise celle-là, on l’a laissée à la 2ème division (d’infanterie canadienne) ; parce qu’ils étaient là-bas avec tout les gens qui mourraient ; et je sais bien ce qui aurait pu arriver à ces garçons quand ils ont débarqué là. Donc nous sommes partis à Anvers et en Belgique, on a pris ce port-là. Et ensuite on a continué à partir de là. J’étais à Tilburg, on est restés là-bas pour réparer nos véhicules. On était dans un état lamentable et on s’est préparé ; on y a passé deux semaines.

On s’était déplacés en Belgique et à Bruxelles, et puis l’endroit principal c’était Gand à cette époque. Anvers, on a pris ce port et puis on a continué à remonter jusqu’à la Hollande. On a pris Malden et Nimègues, pris le pont cette nuit-là, le pont de Nimègues. Et le jour suivant, on a continué jusque dans Nimègues même. C’était pendant la période de Noël, on la passée là-bas. Après ça, on était montés dans le nord et on nous a dit de Arnhem, de redescendre et qu’on allait se risquer à rejoindre la ligne Siegfried, dans l’estuaire de l’Escaut. La Bataille de l’Escaut ils l’appellent. Ouais, on a rejoint les américains.

En tout cas, on est arrivés à la ligne Siegfried en hiver, on a même dû peindre nos chars en blanc. On est sortis de là et on est remontés et on est allés, en Hollande à nouveau. En tout cas, ils m’ont renvoyé. Je suis retourné dans mon régiment. Ils m’ont donné une permission de huit jours ; et je me tenais prêt à partir en Écosse pour prendre le bateau.