Project Mémoire

Herbert Lyle Shillington

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Herbert Shillington
Herbert Shillington
Coupure de presse du Saskatoon Star montrant tous les frères d'Herbert Shillington, 4 août 1943.
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Herbert Shillington (le 4ème à gauche) à Tunis, Afrique du Nord, 1943.
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Groupe de 15 posté en Afrique du Nord. Voyage d'alger à Tunis dans des "Box cars" avec la 8ème armée britannique en 1943.
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En Italie, près de Naples, quand le Vésuve est entré en éruption, mars 1944.
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Négociation du thé pour les œufs, avec des habitants du pays, Tunisie, Afrique du Nord, 1942.
Herbert Shillington
Deux d’entre nous ont fini par attraper la malaria et c’était la première fois là-bas, alors on a bien cru qu’on allait y rester, et puis les quelques jours suivants on avait eu peur de ne pas mourir.
Je m’appelle Herbert Lyle Shillington. Mais mon nom de tous les jours c’est Lyle, mon deuxième prénom. Et bien, quand on est allé en Algérie, au début on était dans un endroit qui s’appelait la Tunisie, à Tunis, et à ce moment-là il y avait beaucoup d’habitants originaires de ce pays et aussi de nombreux français, parce que l’Afrique du nord était sous domination française. Mais les autochtones étaient nombreux, et il y avait aussi un grand nombre de gens pauvres, et ils étaient comme des autochtones. Dans un autre endroit, ils avaient des commerces et des affaires, mais nous, on n’avait pas de caserne. Alors on devait se procurer notre nourriture nous-mêmes, et ce qu’on arrivait à se procurer localement auprès des habitants c’était des œufs. Ils ne pouvaient pas trouver de thé et certains d’entre eux aimaient le thé, alors on a commencé à troquer le thé contre des œufs. Régulièrement le samedi je sortais avec le camion, pas tout seul bien-sûr mais j’étais dans le camion, et on était à l’arrière du camion et on, ça dépendait du nombre de gens qu’il y avait, on commençait avec une poignée de thé. Pour une douzaine d’œufs. Mais quelquefois, il semblait qu’il y ait des œufs en surplus, alors on marchandait à la baisse avec eux et on avait une douzaine d’œufs pour deux cuillers de thé seulement. Mais on n’avait pas de caserne où loger là-bas. On vivait dans des maisons particulières –pas des maisons à nous mais dans les maisons réquisitionnées pour nous. On ne pouvait pas les abimer ni rien. On s’en occupait bien. Dans nos casernes, il y avait tous les gens de l’armée de l’air, de l’adjudant jusqu’au moins gradé et les officiers avaient leur propre personnel aussi. Ils n’étaient pas dans des locaux séparés et le quartier général était encore ailleurs. Alors il y avait trois endroits à surveiller. On s’entendait bien avec tout le monde, on n’avait pas le choix. Mais je me souviens d’une nuit, pendant l’été très chaud, on a commencé à dormir dehors, juste avec des moustiquaires. Et une nuit, on a fini, trois d’entre nous ont fini, dehors. Et ces moustiquaires, il n’y avait pas assez de places pour mettre tous vos vêtements et tout le reste dedans, alors on n’emportait pas notre argent avec nous là-dehors. Mais tous nos habits se trouvaient juste à l’extérieur de cette moustiquaire. Un matin on s’est levé, tous les trois, et on n’avait rien à se mettre sur le dos, des habitants nous avaient piqué nos vêtements juste là devant. On ne les avait pas entendus et il y avait trois gars tout nus dans la moustiquaire qui appelaient au secours pour qu’on leur apporte des vêtements – de la maison car on était tout près de la barrière, près de chez nous en quelques sortes. Et aussi une autre, en Afrique du nord j’ai attrapé la malaria et je me suis retrouvé dans un hôpital pendant quelques temps. Mais c’était vraiment de la négligence de notre part parce qu’on avait des comprimés, le traitement affiché sur un tableau et les menus tous les jours. Mais on était devenu un peu négligents alors on les prenait un jour et on ne les prenait pas le lendemain. Deux d’entre nous ont fini par attraper la malaria et c’était la première fois là-bas, alors on a bien cru qu’on allait y rester, et puis les quelques jours suivants on avait eu peur de ne pas mourir. Mais on s’en est bien sortis finalement.