Project Mémoire

Howard McConnell "Hardtack" Breidon

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Howard Breidon
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Trois messagers sur une Harley Davidsons à Apeldoorn, Pays-Bas, 1945.
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Portrait d'Howard Breidon dans son uniforme de messager, à Antwerp, Belgique, 1944.
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Photo de groupe des Canadiens qui ont servi à Paris, France, 1944. Howard Breidon est le second à droite au premier rang.
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Howard Breidon (à droite) et son père à Antwerp, Belgique, 1944.
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De gauche à droite: Cliff Gillespie, inconnu, Ted Cushing, inconnu, Howard Breidon, à Apeldoorn, Pays-Bas, 1945.
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La première chose dont je me souviens c’est l’odeur ; et les chars qui étaient vides, qui avaient sautés, les chars canadiens.
Je me suis engagé le jour de mon anniversaire quand j’ai eu 18 ans. Je ne pouvais pas partir outre-mer jusqu’à ce que j’aie atteint l’âge de 19 ans. Alors quand j’ai eu 19 ans, j’étais sur le bateau qui me conduisait en Angleterre, c’était mon deuxième anniversaire. Et puis après un an passé en Angleterre, je suis sur le bateau pour aller à Bény-sur-Mer, Courseulles-sur-Mer le jour de mon anniversaire. Amusant, non ? (rire) La première chose dont je me souviens c’est l’odeur ; et les chars qui étaient vides, qui avaient sautés, les chars canadiens. Et un tas de morts étendus partout. L’odeur, oui. Et ce n’était pas les soldats, c’était les animaux aussi, vous savez. Tout. Une estafette ? On faisait beaucoup dans les communications, avec des renseignements d’ordre militaire ; et autre chose, il y avait pas mal de travail d’escorte. Mon travail c’était de, s’il y avait quinze, vingt véhicules qui se rendaient quelque part, on devait s’occuper de la circulation, comme un flic. On ne pouvait pas se permettre d’avoir des véhicules qui passaient à travers, qui se rabattaient dans notre convoi, au cas où des chauffeurs se perdent. C’était notre travail, de contrôler la circulation avec le convoi. C’est là où on a perdu de nombreuses estafettes, oh oui, oui. Parce qu’on était, donnez à un canadien une moto et une bouteille de bière, et on économisera sur les munitions, ils disaient. Nombre d’entre eux ont été tués avant même d’arriver en France. Mon copain, Charlie Milks, je rentre d’une course un jour en Angleterre, et le commandant m’a appelé dans le bureau, et Charlie s’était fait tuer. Alors ça m’a fichu un coup terrible. Il avait eu un accident avec sa moto et un camion en Angleterre. Charlie n’est jamais rentré au pays. Et puis il y a eu deux autres estafettes avec moi quand on est allés en France après ça, et ils ne sont jamais revenus. La dernière grande avance, les boches entrent dans Bruxelles, à Veghel. Le raid, c’était un matin de Noël, et le Capitaine Hargrave (Herbert), qui était notre commandant à ce moment-là, était en train de s’organiser pour qu’on puisse aller dans son ranch à Walsh en Alberta à notre retour au pays. C’était un membre du parlement. Hargrave. Buck. Et ce matin de Noël-là, c’est là que les boches ont fait la dernière grande poussée. Les queues des avions se détachaient en plein vol et les Messerschmitt tombaient du ciel et c’est tout ce dont j’arrive à me souvenir. Mais quand on est arrivés en premier, évidemment, j’étais à Courseulles-sur-Mer aussi, n’oubliez pas. Il y avait des tas de Focke-Wulf (avion de chasse allemand), et des trucs comme ça. Ils disaient, en arrivant là-bas, vous aurez besoin de cette la pelle, vous allez creuser. On n’y pensait pas parce qu’on n’était pas une unité de combat, mais ce qu’on vous disait de faire, vous le faisiez ou alors vous étiez foutu. Ce que j’ai trouvé de pire en France, au début quand je suis arrivé là-bas, mettre des civils dans des tunnels souterrains pour passer la nuit à cause des raids aériens – prendre une brouette avec un matelas dessus, la descendre sous la terre là où la famille pouvait dormir. On plaignait la population civile plus que nous-mêmes. Ouais. C’était, vous savez, quelque chose, ouais.