Project Mémoire

Ian C. Thomson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Une carte d’un pilote de l Escadron 427, ARC, utilisée lors d’un raid sur Magdebourg en Allemagne. Le 16 janvier, 1945.
Lors d’un incident, j’ai relevé l’avion pour aller vers la droite. Au même moment, l’autre pilote a relevé son avion pour aller vers la gauche. J’étais convaincu qu’on se toucherait du bout des ailes...
Je m’appelle Ian Thomson. Je suis né à Winnipeg, la dernière journée de l’année 1922. En ’39, j’étais trop jeune pour m’enrôler. Au début 1941, je voulais me joindre à l’Aviation mais mes parents m’ont demandé de compléter ma douzième et c’est ce que j’ai fait. Je me suis enrôlé dans l’Aviation le 27 juin, 1941. J’ai suivi les étapes normales. Je me suis rendu au centre de recrutement de Brandon et j’ai appris la marche militaire – chose que je savais déjà. Je suis passé à l’entraînement de base à Régina. J’ai appris le code morse et des éléments de navigation. Ensuite vers Godrich en Ontario pour une formation élémentaire à l’école de pilotage et ce fut formidable. Nous avons appris à bord un Fleet Finch MkII, fabriqué au Canada par la compagnie Fleet Aircraft. J’ai complété mon cours élémentaire et je me suis rendu à l’école de pilotage #5 à Brantford. J’ai obtenu mes ailes, on m’a donnée une permission de deux semaines avant mon départ outre-mer. Par contre, mon départ a été retardé. Lors de mon voyage vers la côte atlantique, j’ai été affecté à un poste au Canada pendant quatorze mois. Je suis arrivé outre-mer en septembre 1943. Un an plus tard, j’ai été affecté au Groupe No. 6 de l’Escadron 427 du Commandement des forces de bombardement. J’ai ensuite commencé mon tour de service. J’ai effectué trente-quatre sorties en territoire ennemi. À quatre ou cinq occasions, j’ai perdu un moteur sous l’artillerie ennemie. À trois occasions, le système de freinage a été endommagé. À une occasion, le contrôle du gouvernail a été endommagé. Le gouvernail était intact mais je ne pouvais pas l’utiliser. J’ai vraiment eu beaucoup de chance tout au long de ce tour de service. À deux occasions, j’ai passé à un cheveu d’une collision avec un autre avion. Lors d’un incident, j’ai relevé l’avion pour aller vers la droite. Au même moment, l’autre pilote a relevé son avion pour aller vers la gauche. J’étais convaincu qu’on se toucherait du bout des ailes. Et, je crois qu’on s’est touché en fait mais très légèrement. Je n’ai rien senti. Lorsqu’on est rentré ce soir-là, j’ai examiné l’avion même si nous n’avions subi aucun dommage des canons antiaériens. Le seul dommage était une lumière de navigation à bâbord qui s’était brisée. Je me compte parmi les plus chanceux des homes. J’ai eu plus que ma part de bonne fortune. J’ai essayé de bien accomplir mon boulot. Je n’étais pas un héro mais je tenais à compléter mon tour de service.