Project Mémoire

Ivar Little Jesus Bjerke

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Histrica-Dominion
L'Institut Histrica-Dominion
Ivar Bjerke à Chilliwack, Colombie-Britannique, le 19 octobre 2010.
L'Institut Histrica-Dominion
Ivar Bjerke
Ivar Bjerke
Médailles de service d'Ivar Bjerke (de gauche à droite): Médaille du Service des Volontaires Canadiens; Médaille de guerre (1939-45); Médaille de l'OTAN; Médaille du Service de la Paix; Médaille des Nations-Unies; Décoration des forces canadiennes.
Ivar Bjerke
Il n’y avait pas beaucoup de nourriture et les cigarettes étaient très demandées.
À Noël en 1942, je suis sorti de l’école et je n’y suis pas retourné. Je suis aller m’engager dans l’armée de terre en janvier 1943, et c’était à Vancouver. Et on m’a fait partir à Maple Creek (Centre d’entrainement élémentaire de l’armée canadienne n°121), en Saskatchewan pour faire mes classes. Et quand j’ai eu terminé mon entrainement de base, j’étais censé faire l’instruction avancée, mais du fait de mon âge, ils ont décidé de me faire passer une année dans une école d’enseignement professionnel jusqu’à ce que je sois assez vieux. Alors je suis allé à Fredericton au Nouveau-Brunswick (Centre de formation de l’armée de terre n°70), pour une formation dans le dessin, que j’ai terminée et puis il y avait un examen final… c’était une formation d’un an qui nous donnait beaucoup d’entrainement dans la surveillance et le dessin à l’échelle, et tout ça. Mais c’était très intéressant. Et ensuite je suis parti à Petawawa (Centre de Formation du Génie canadien A5) pour la formation approfondie dans le Génie et j’y ai passé à peu près trois mois en 1944. Et ensuite ils nous ont expédiés, quand on a eu terminé ça, ils nous ont envoyés à Aldershot (Nouvelle Écosse) et puis en Angleterre. Alors j’ai suivi une formation d’estafette, qui était la seule formation courte dont ils disposaient, ça durait une semaine, et ils ont pensé que j’avais assez de temps pour faire ça. Alors on a suivi la formation et puis ils m’ont expédié en Hollande pour être estafette dans le 4ème Field Park Squadron (Corps royal du Génie canadien). Je n’ai passé que trois ou quatre mois à peu près là-bas, même pas, trois je pense, et ensuite Hoffmeister (le Major Général canadien), qui était notre général à ce moment-là dans la 5ème division (blindée canadienne), a pris peu après la tête de la 6ème division (blindée canadienne) pour la force du Pacifique et il a fait un grand rassemblement dans le stade là-bas ; et il a dit qu’il aimerait voir des visages familiers dans son nouveau commandement. Alors j’ai enfourché ma moto et suis retourné au camp aussi vite que j’ai pu pour me porter volontaire pour le Pacifique. Et il y en avait déjà sept devant moi qui faisaient la queue. Je ne sais pas comment ils étaient arrivés jusque là parce que j’avais la moto la plus rapide du coin. En tout cas, je suis entré dans la force du Pacifique et je suis rentré chez moi, j’avais un mois de permission, et pendant ce temps, le Jour de Victoire au Japon est arrivé et tout était terminé. On était à Groningue en Hollande et l’Orangewacht (la Garde orange, mouvement de résistance hollandais) s’est porté volontaire pour monter la garde dans notre… On était dans une école, on dormait sur les tapis de gym. Et ils ont pris notre relève. C’était leur résistance, l’Orangewacht. Donc on avait un peu plus de liberté pour voir autour et rencontrer quelques personnes. Il y a eu des choses gênantes qu’on a vues là-bas, comme par exemple à Groningue, ils avaient le, toutes les femmes qui avaient fréquenté des soldats allemands, avaient toutes leurs, elles étaient toutes dans un bâtiment avec le crâne rasé pour montrer qu’elles étaient mises au ban. Il y a eu différentes choses de ce genre qui étaient un peu perturbantes. Ils étaient un peu, on pensait qu’ils étaient un peu cruels parce qu’un tas de pauvres vieux hollandais et même des jeunes étaient tellement dans le besoin. Il n’y avait pas beaucoup de nourriture et les cigarettes étaient très demandées. Alors ils essayaient tout le temps de faire des échanges avec nous, des tablettes de chocolat ou autres bonnes choses qu’on avait comme par exemple les cigarettes, ce qui n’était pas bon. Mais ils les voulaient. Je me souviens d’une fois, un des gars de la garde Orange a tiré sur le pied d’un vieil homme parce qu’il insistait trop. Alors on les a chassés. On a repris la garde, on ne voulait pas d’eux, parce qu’ils étaient un peu violents à notre avis. Un des problèmes c’est qu’il y a des gens qui ne sont pas faits pour détenir l’autorité. S’il on leur en donne un peu pour la première fois de leur vie et ça leur monte à la tête, comme on disait. Et je pense que c’est ce qui s’est passé avec ce jeune gars qui est devenu négligent avec son arme. Oui, il se peut que ça ait été un accident, on ne savait pas, si c’en était un ou pas, alors on l’a renvoyé en tout les cas.