J’étais francophone mais on connaissait un petit peu de l’anglais mais pas beaucoup, hein! J’ai toujours participé à beaucoup de choses alors l’anglais… comme chez nous on lisait le journal, le journal Le Droit et Le Journal qui existaient dans ce temps là chez moi. Alors on avait un peu d’anglais, puis mon père a toujours travaillé dans sa vie en anglais et en français puis qu’on avait un aperçu, mais dans mon travail, moi je dirais que souvent dans mon travail ce sont les anglais qui m’ont donné la chance. Quand j’ai embarqué sur le bateau il y avait un nommé Bonhomme puis un nommé Burke qui venaient d’Ottawa. On était délégué pour ce bateau là, puis le coxswain, qui était le sous officier, il était en charge pour les gens, m’avait approché puis il m’avait dit : « Si t’as de la misère avec les anglais tu me le diras, mon Brunette! » Mais lui c’était un anglais, un nommé Cunningham qui venait de Dorval. Ils nous ont envoyé à Sydney en Nouvelle-Écosse pour embarquer dans notre bateau puis quand on est arrivé là on était obligé de coucher dans un grand garage qui avait des bancs-lits, puis le lendemain matin on regarde dehors puis il y avait un bateau, une corvette. On ne savait même pas qu’est-ce que c’était! Là on a embarqué sur le bateau, sur la corvette et on était trois nous autres, trois jeunes hommes d’Ottawa qui avaient été assignés à ce bateau là. C’était une corvette qui avait le nom HMCS Hepatica. Le nom – c’était un nom anglais, le nom – c’était une corvette qui avait été bâtit sur un style de bateau de l’Angleterre qui servait pour les côtes puis il n’était pas large : le bateau avait 33 pieds de large et puis il avait 200 pieds de long puis il y avait au-dessus de 70 personnes à bord. Alors on était un peu tassé! Le sonar, c’était un machin qu’on mettait dessous du bateau. C’était comme un baril qu’il mettait sous le bateau. Puis avec le sonar on pouvait envoyer des sons sous l’eau puis on envoyait comme un rayon qu’on pourrait dire – un manque de mots encore là! – on envoyait ça sous l’eau puis il revenait quatre fois plus vite qu’il partait de notre bateau. Puis là on pouvait détecter si c’était une baleine ou un sous-marin ou un ancien bateau naufragé ou ces choses là, ou des pierres ou ces choses là, ou si c’était des poissons. Mais c’était bien commode.
Le convoi, c’était les premiers temps de la guerre, tous les bateaux de marchandises ces choses là fonctionnaient par eux autres mêmes. Là les sous-marins quand ils les voyaient un par un, c’est là qu’ils avaient la chance de tirer dessus. Alors là Monsieur Churchill [le Premier Ministre de la Grande-Bretagne] avait décidé que là aucun bateau ne partirait seul d’aucune place. Fallait qu’il parte en convoi! Si nous autres on n’aurait pas pu emmener les munitions, le manger, ces choses là, le transport des troupes, l’Angleterre…parce que les sous-marins c’est eux autres…premièrement les sous-marins … après qu’ils ont envahi la France c’était à Brest qui est sur l’Atlantique faisait les sous-marins, bâtissait les sous-marins là, c’était le point de départ. Alors eux autres ils se mettaient en groupe … des fois il y avait 20 sous-marins qui se mettaient en groupe pour essayer d’arrêter les convois. Puis nous autres, nos convois, bien on venait à bout de se faufiler puis protéger nos bateaux, malgré qu’on a perdu beaucoup de bateaux de marchandises … on venait à bout de se faufiler pour les protéger. C’est parce que souvent il disait que c’était l’aviation qui avait sauvé la bataille mais selon nous, les marins, c’est nous autres, la Marine qui a pu, qui aidait beaucoup, beaucoup à sauver l’Angleterre parce que si on n’aurait pas pu rentrer le manger, la munition, les obus, ces choses là, l’aviation n’aurait pas pu bouger. L’huile, le gaz, ces choses là; alors c’est nous autres qui étaient le soutien; tant qu’à moi c’est nous autres qui était le soutien de toute l’organisation. Les frégates il y en a qui ont été construit au Canada aussi et il leur donnait des noms de villes autant que possible ça c’était un bateau un petit plus gros et plus vite. [HMCS] La Hulloise, ça c’était un bateau plus gros et plus vite, puis on était 150 personnes à bord. On avait plus moderne, on avait toute l’ équipement imaginable sur ça, le sonar, on avait même quelque chose de nouveau, le type de grenade qui s’appelait « hedgehog » ou bien « hérisson » [une arme anti-sous-marin], ça c’était mis sur le pont en avant du bateau en avant du canon, les deux canons puis ça, ça lançait; ça c’était la grosseur de…comment je pourrais dire ça… c’était à peu près 21 pouces de long puis 3 pouces de diamètre, puis ça c’était des choses qu’on pouvait tirer en avant surtout pour les sous-marins quand ils étaient proches de nous.
On avait laissé le groupe, on venait de laissé le convoi là, puis on escortait les bateaux qui allaient aux différentes villes comme Liverpool et Southampton et ces places là avec les bateaux. Puis là on était trois ensemble, on avait deux autres bateaux avec nous, puis là on avait ordonné de monter dans la mer d’Irlande pour aller patrouiller au Nord-ouest de l’Irlande. On a commencé à aller vers le nord puis vers 11 heures le soir on avait eu, le sonar avait indiqué … non excuse-moi le radar avait indiqué qu’il y avait quelque chose en avant, qu’il y avait un sous-marin en avant de nous autres. On a dit : « ça ne se peut pas! » On était tellement proche des côtes qu’on voyait les lumières rouges des bouées comme dans la rivière d’Ottawa ces choses là… on était tellement proche de la terre … le capitaine… ça ne se peut pas…là le sonar a dit la même chose, un sous-marin en avant. Ça fait que là une chose qu’on ne fait jamais en temps de guerre puis le capitaine a pris une chance … on s’en allait là, il a allumé une grosse lumière de mille et un pouces puis là on voyait le sous-marin…quand il nous a vu -- la lueur de la lumière, la grosse lumière, le gros « spot light » qu’on pourrait dire -- il a commencé à descendre, à « crasher » qu’on pourrait dire, atterrir dans le fond de l’océan, de la baie, excuse-moi, de la baie. Là on a éduqué deux autres bateaux qui étaient avec nous autres la position qui était puis là on a commencé à laisser des torpédos sous-marines dessus. Après quelques minutes, en dedans d’une dizaine de minutes qu’on l’avait attaqué, puis là on a vu un peu de matériel qui a monté sur l’eau. Je dirais que l’attaque a duré à peu près 40 minutes en tout là, puis les trois frégates qu’on était là on continuait à circuler jusqu’au lendemain matin. Puis le lendemain matin on a vu où il y avait des survivants; il y avait aucun survivant et 44 marins qui ont été tués. Même on avait ramassé un cartable avec une lettre qu’un jeune marin était sans doute après d’écrire à sa mère…il pensait être chez eux pour Pâques… c’était le 8 mars. Je vais toujours me rappeler cette date là parce que le lendemain c’était la fête de ma mère. Beaucoup de nous autres pleuraient beaucoup de nous autres étaient sous une tension [sic] beaucoup de nous autres priaient pour ces gens là, parce qu’on figurait que le sous-marin avait 44 jeunes hommes à bord et c’était touchant, c’était touchant!
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- . "J.A. René Brunette ". l'Encyclopédie Canadienne, 03 août 2022, Historica Canada. development.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mpsb-ja-rene-brunette. Date consulté: 28 novembre 2024.
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- . "J.A. René Brunette ." l'Encyclopédie Canadienne. Historica Canada. Article publié août 03, 2022; Dernière modification août 03, 2022.
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- l'Encyclopédie Canadienne, s.v. "J.A. René Brunette ," par , Date consulté: novembre 28, 2024, https://development.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mpsb-ja-rene-brunette
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J.A. René Brunette
Date de publication en ligne le 3 août 2022
Dernière modification le 3 août 2022